Bon alors sur treize morceaux, six inédits qui viennent joliment compléter le déjà très bon Green Pisse sorti le même jour. Avec un exercice d’auto-promo en forme de « Johnny Clegg », titre de sa première exposition, aux sonorités décidément très abstract. Une petite série de coups ultra-rapides, ninja style, « Hansaplast » à l’instru minimaliste qui tintinabulle en saccades, règlements de comptes non soldés en mode caillera pince-sans rire ou sage introspectif, avant de mettre les points sur les i dans le très hip-house jazzy « Dormir », classieux et intraitable, moraliste sans pitié « votre divertissement sent le vomi » conclut-il en queue d’un refrain où son flow fait l’effet d’un tchac-tchac de sulfateuse. Le reste des titres donnent un bon avant-goût de l’album officiel même si en petit malin, Grems sait très bien qu’il a gardé ses morceaux les plus aboutis (« Immeuble », « Lux », « Heroe », « Sitcom ») de côté, laissant sur cette version juste l’énorme « Bruce » comme appât. Avec aussi la plus foncièrement house old-school des prod accompagnant l’adorable « Footing », tendre comme une belle paire de cuisses, Grems bavant devant les filles qui partent en courses pour perdre des kilos non-superflus, track parfait pour se rafraichir la conscience quand votre regard s’attardera quelques secondes de trop, par une de ces matinées solitaires, sur une de ces passantes moulées et transpirantes qui un instant, jette le trouble dans l’esprit de l'immobile. Oh, y a pas de mal, plaisir des yeux, plaisir de la rue. C’est pas un mauvais gars le Grems, le preuve, partager ce genre de titre gracieusement. Bonne stratégie aussi pour pousser à l’achat. Gros malin le Grems !