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Grems › Green Pisse

cd • 14 titres • 32:14 min

  • 1D'accord1:02
  • 2Premier café3:01
  • 3Cetrucla2:11
  • 4Bruce3:00
  • 5Immeuble2:18
  • 6Lux1:43
  • 7Vivant1:48
  • 8Canon2:05
  • 9Belzébuth2:42
  • 10Heroe2:11
  • 11Cellulaire2:05
  • 12Sitcom2:57
  • 13Kalashez2:11
  • 1402 Mars3:00

informations

line up

Grems (MC, production), TBBT (production), The Imposture (production), Puckee (production 3)

chronique

  • hip-house expé et moraliste

Et hop, ils vont tous dégager. C’est pas moi qui le dit. C’est Grems. Le retour du graphiste, celui qui fait des horreurs ou des choses magnifiques, de son propre aveu. Un mec qui l’air de rien est posé là depuis une bonne quinzaine d’années, en toute discrétion, à tracer une voix bien singulière au côté du Jouage d’abord puis en solo. Grems, il se prend pas pour un autre. Il a pas besoin. Et puis il approche la quarantaine, il a vu le monde, il a plus rien à prouver. Mais distribuer des taquets, c’est jouable. Pas un moralisateur le gars, mais un moraliste, ce qui est très différent. Ils m’ont toujours un peu saoulé avec leur côté préchi-précha dans le rap dit conscient. Toujours un chouia pleurnicheur ou dégoulinant de bons sentiments. Grems, lui, c’est un peu vampire libertarien, il va pas retenir ses coups. C’est aussi un daron et il a autre chose à foutre que de parler braco et g-strings. Pis Grems, c’est avant tout un artiste visuel, la musique, c’est pour le plaisir du geste surtout, alors il balance comme ça deux EP au débotté, dont un gratuit parce que ça fait toujours plaisir même si aujourd’hui, payer pour du son c’est un geste quasiment absurde (mais qui du coup, quand il est effectué prend un sens supplémentaire, celui du choix délibéré). Grems revient donc, non pas pour chercher le consensus mais pour faire le point sur son monde, qu’est dans un putain de sale état entre les gros racistes de son immeuble, la génération de branleurs superficiels qui ne vit qu’à travers des applis de partage sur leurs iPhones, la marque est importante, et toutes les baltringues du rap game, et croyez-moi ça fait du monde. Du clash à l’acide des mots, Grems distribue les Valdas comme Obélix les baffes aux romains, avec la même désinvolture, assuré lui d’avoir dépassé le stade anal où on fait joujou avec des guns et où on collectionne les schneks et la caillasse, enfin avant tout dans leurs petites têtes de moineaux stéroidés. Des mythos, ça se ramasse à la pelle et ça se jette dans les sacs poubelles. Putain d’héritage de merde le rap français, du gros muscle et du gros biff alors que y en a tellement qui se galèrent et c’est pas faute d’essayer de s’en sortir. L’indécence doublée de la connerie, avec une bonne couche de mauvais goût, Grems leur en touche des coups au plexus, comme toute cette « trap de merde » dans lesquels se vautrent les médiocres. Parce que les prod de Grems, celles qui siéent à son flow élastique, ci lent et menaçant, ci frénétique et heurté, avec ce fumet de mauvais esprit dans les lyrics, elle puisent dans une électro expérimentale, sourde et inquiétante comme du grime, parfois lustrée comme une house futuriste toute tordue, . Hip-house en sorte, sans passer par la case dancefloor, tellement certains morceaux comme « Lux » prennent un tour imprévisible dans leur façon de dérouler en un temps court mais suffisant, moins de deux minutes, des lyrics impitoyables de façon protéiforme. Jamais de recherche de punchline gratuite, mais des noms qui tombent comme des pigeons d’argile : « Hanouna », « De la Villardière », « Laurent Bouneau », « Fred Musa ». Quand je vous disais qu’il faisait du ball-trap avec des baltringues. Grems est drôle, surtout quand on se tient hors de sa ligne de mire. Son agressivité fait plaisir à voir, même si parfois il tape dans le vide (les Femens, mouais) ou bien tombe dans le travers du morceau spéciale-dédicace qui suinte un je-ne-sais quoi d’un peu lourd, « 2 Mars », travers qui semble inhérent au genre. Mais attention, Grems fait aussi dans le pur délire, gratuit et jouissif : « Bruce », ego-trip sous la forme de Monsieur Willis himself, servi par un clip absolument génial qui porte un morceau qui ne l’est pas moins, clairement un petit bijou de hip-hop électronique aérien et nuageux aux paroles irrésistibles pour quiconque a jamais kiffé pendant cinquante-huit minute le héros le plus cool des années quatre-vingt dix. Tendez l’oreille au refrain, vous y entendrez la voix française de Bruce lui-même se sortir du Grems. L’autre meilleur morceau cool de cette série de productions, il est sur la version gratuite de l’album. Parce qu’il en a rien à foutre de sortir une version améliorée dans six mois, il te balance direct les bonus gratos. Grems ou l’amour du beau geste. Et un coup de pied de plus dans la fourmilière du hip-hop.

note       Publiée le dimanche 17 avril 2016

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    Rendez-Moi2 Envoyez un message privé àRendez-Moi2

    Elle est où la chronique de Praf mon bon ? <3 Ahah t'inquiète je presse pas on s'en fout, mais c'est vraiment un super EP. Je crois que "La Gwerre" c'est un de mes morceaux préférés du gars.

    taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

    Sympa ce truc ;-)

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