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Ange › Le cimetière des arlequins

cd • 8 titres

  • 1Ces gens-là
  • 2Aujourd'hui c'est la fête de l'apprenti sorcier
  • 3Bivouac 1ère partie
  • 4L'Espionne lesbienne
  • 5Bivouac final
  • 6De temps en temps
  • 7La route aux cyprès
  • 8Le cimetière des arlequins

informations

Enregistré au studio des dames (Paris), 1973

line up

JM Brézovar : guitare, flûte, chant G Jelsch : batterie et percussions D Haas : basse, guitare acoustique C Décamps : orgue hammond, piano, voix principale F Décamps : orgue, mellotron, voix

chronique

  • médiéval

Ce deuxième opus d’Ange confirme le style et les options musicales du groupe par rapport à son premier album « Caricatures » , tout en le poussant encore plus loin, avec encore plus d’ambition. C’est véritablement avec cette œuvre que l’aventure des Francs-Comtois va commencer. Au niveau des paroles, on peut d’ailleurs noter une évolution dans le ton de l’excellent conteur Christian Décamps : les phrases y sont beaucoup plus mystiques et délirantes. Il invente des personnages imaginaires et saugrenus tels l’apprenti sorcier ou l’espionne lesbienne. Les histoires, abracadabrantes et satiriques, font souvent rire, mais elles peuvent aussi faire peur (« le cimetière des arlequins »). On découvre avec beaucoup de plaisir une reprise du morceau très connu de Jacques Brel : »ces gens là », très diffèrent mais superbement interprété. D’ailleurs, ils ont volontairement coupé le dernier passage du célèbre morceau, en précisant : « nous n’avons pas osé te voler Frida ». Sympa non ? L’interprétation des morceaux est menée avec panache par un groupe d’une grande cohésion. Certes, le mérite principal revient aux frères Décamps qui sont les créateurs de cet univers musical fantasmagorique, mais il faut aussi noter l’inspiration particulière des guitaristes Daniel Haas et Jean Michel Brézovan sur des instants de douceur et de finesse acoustiques ( « l’espionne lesbienne », « la route aux cyprès »). La musique et les paroles instaurent des climats le plus souvent sombres et macabres, très intenses. Le groupe s’aventure également dans des passages instrumentaux très puissants et planants à souhait (« Bivouac » !). Certes, le niveau technique des musiciens est limité (par rapport à Genesis ou King Crimson, rien à voir), mais il n’empêche que le groupe développe son identité propre, son son, son style mélodique et narratif, son langage musical, et instaure un souffle lyrique et créatif qui vaut infiniment plus que les productions ultra-sophistiquées mais creuses (elles sont nombreuses). Les frères Décamps ont réussis à utiliser les orgues Hammond et les mellotrons de façon admirable (ils sont là pour tisser les atmosphères générales des morceaux). Un album qui vaut vraiment le détour.

note       Publiée le mardi 9 juillet 2002

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Sartoris Envoyez un message privé àSartoris

Sog disait il y a 20 ans que ça n'avait pas bien vieilli, impression confirmée il y a 15 ans par Kadamonra. Le temps a encore passé, le disque à 50 ans et il a re-bien vieilli selon moi. Ou alors c'est moi qui ai vieilli ?

Note donnée au disque :       
Häxan Envoyez un message privé àHäxan

Tout à fait d'accord avec votre chronique du "Cimetière". En effet, la production CD, contrairement à l'original vinyle, laisse à désirer. Les productions live sont fabuleuses (j'ai aussi eu la chance d'assister aux originales). Côté niveau technique, effectivement les puristes (dont les membres du groupe) ont tjours reconnu des lacunes. Celles-là même qui ne privèrent pas Pink Floyd de sa renommée. Ange est de ceux dont l'inspiration transcende les moyens, et j'inclus volontiers l'Espionne et Bivouac sur cet album, dont les atmosphères sont uniques. Dans cet ordre d'idée, "les orgues" déployés par le groupe n'ont rien de commun : wikipedia nous apprend que Francis en a imaginé la sonorité toute particulière qui imprime une vraie identité aux albums du groupe datant des 70's (ré-écoutez Bivouac parts I &II). Si "Le cimetière", morceau-titre, domine l'album avec entre autre ce duo unique C.Descamps x C.Descamps, outre mention spéciale à la reprise très habitée du Brel, l'ensemble des composants donne une cohérence et une authenticité romantico-morbide à l'album qui marque à jamais toute sensibilité un peu affleurante... Des albums + accomplis ont certes suivi, mais ils n'ont fait que compléter le panorama déjà finement brossé par le groupe, à mon goût

Note donnée au disque :       
bubble Envoyez un message privé àbubble

oui bizarre cette fin on dirait un time code à gauche avec un reste de batterie sur la droite .. un peu bien barré le truc ! tout comme l'effet de bande accéléré sur le premier morceau de la deuxième face . c'est bien fou mais peut être un peut too much quoi . très bonne ambiance cet album mais beaucoup de maladresse . au dela du délire est parfait de bout en bout ama ...

Alfred le Pingouin Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin

J'adore le Locked groove de la fin du disque (je l'ai en vinyle aussi)! Tou TI Tou TI Tou TI Tou Ti...

airangel Envoyez un message privé àairangel

1974 - En seconde, mon premier concert avec des chevelus déroutants. On était rentré gratuit en poussant un peu. Ce n'en était que meilleur, en haut dans le poulailler de la Halle aux Grains. Le lendemain en math c'était un peu dur, mais quel souvenir ! Quelques jours après j'achetais ma première guitare d'occase et le disque pour l'écouter en boucle. Je n'ai pas les compétences des chroniqueurs pour comparer la technique d'Ange et de Genesis, mais toujours est-il que l'émotion procurée par l'opus est intacte lorsque je le réécoute, notamment dans la reprise de Brel qui m'a donné envie de le découvrir. Puis Genesis, justement, est venu peu de temps après. A mon sens des ouvreurs de portes du progressif et de artistes à textes.