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Horseback › A Plague of Knowing

3xcd • 24 titres • 132:48 min

  • Singles, Splits and Rarities
  • 1On the Eclipse05:13
  • 2High Ashen Slab06:39
  • 3Another World05:35
  • 4Heathen Earth09:16
  • 5MILH06:34
  • 6IHVH06:24
  • 7Thee Cult of Henry Flynt07:01
  • 8Oblivion Eaters06:12
  • 9Broken Orb07:02
  • 10T.V. Eye (live)03:08 [Reprise de The Stooges]
  • Stolen Fire (Expanded)
  • 11Stolen Fire06:28
  • 12Murdered02:21
  • 13Retribution04:00
  • 14Do You Have a True Feeling? (Plagued version)04:13
  • 15Luciferian Theme01:41
  • 16North Star Struck (Plagued version)08:12
  • 17Transparency (Murdered Again)09:57
  • 18Blood Loop03:02
  • 19Clattering Info Aggregators03:16
  • 20Recite03:54
  • 21Do You Have a True Feeling? (Stolen Fire version)04:15
  • 22North Star Struck (Destroyed demo version)07:56
  • Impale Golden Live
  • 23Impale Golden Live19:46
  • 24A Plague of Knowing40:44

informations

Enregistré à The Chateau par Jenks Miller. Masterisé par James Plotkin. "TV Eye" enregistré en concert par Dan Andrews le 4 octobre 2011 à The Nightlight, Chapel Hill, Caroline du Nord. "Impale Golden Live" enregistré en concert par Emily Jack au 305 South, Durham, Caroline du Nord, 4 mai 2007.

Disponible également sous la forme de fichiers téléchargeables ici : https://horseback.bandcamp.com/album/a-plague-of-knowing-singles-splits-and-rarities

line up

Jenks Miller (musique, paroles).

Musiciens additionnels : Aaron Smithers (basse), Jon Mackey (laptop), Brad Cook (laptop), Joe Westerlund (batterie), John Crouch (batterie), Nick Petersen (basse), Rich James (guitare), Elysse Thebner (voix)

chronique

Horseback est l’un des projets d’un homme, Jenks Miller, américain semble-t-il tout épongé par les beaux paysages, forêts, rivières et prairies de sa Caroline du Nord natale et qui, à l’instar d’un David Lynch période « Blue Velvet » / « Twin Peaks » saurait gratter la terre pour y découvrir tout ce qui grouille, tout ce qui recycle et dévore. J’avais été happé par le son de Horseback via un album en particulier, « The Invisible Mountain », à un moment où je bouffais de l’ambient glauque comme une vache broute le blé sauvage dans la vallée de Danny. Une musique répétitive, très portée sur le rêve, un son brumeux, qui brouille deux trois connections neuronales et paf ! On se réveille deux heures plus tard après une heure relativement longue faite de rêves bizarres à base de chevaux à cornes de cerfs et de lapins cyclopes à dents de sabre. Ici, il s’agit d’une compilation sortie chez Relapse, un des labels où Horseback a fait vendre ses disques, habitué des maisons spécialisées en metal, punk, hardcore et autres expérimentations inclassables en version souvent très limitées (Hydra Head, Brutal Panda, Utech Records, Turgid Animal…). Trois disques, un packaging assez joli, abstrait mais prêtant à interprétations dans tous les sens, deux albums, un joli texte de Brendan Greaves sur tout ça, parlant des points cardinaux, de metal, de destruction et de synthèse. Le premier cd est une compilation de singles, splits etc. où l’on trouvera ce qu’on cherche en écoutant Horseback : une voix déchirée très black metal avec beaucoup d’effets dessus, parfois bien étouffée, parfois bien mise en avant, donnant l’impression qu’un animal sauvage est resté bloqué dans la chaine hi fi, râlant à qui mieux mieux qu’il voudrait bien sortir maintenant, merci. La musique enveloppant cette voix bien crade sera répétitive, parfois épique, parfois douce, parfois pilonnant les oreilles, des couches de guitares très saturées avec plein d’effets dessus, souvent en boucle, des percussions donnant parfois de la tachycardie chez les sensibles, des claviers très posés, me rappelant l’approche d’US Christmas faite de ces longs morceaux fatigués les yeux perdus dans le tronc d’arbre, ou, quand l’énergie se fait plus importante à un Samothrace qui aurait fait une cure de slim fast et de pruneaux d’Agen. Certains morceaux sont moins contemplatifs, comme « Thee Cult of Henry Flynt » jouant une espèce de black metal desséché, donnant l’impression bizarre d’entendre des folkeux jouer des standards norvégiens des années 1990. Et on finit sur une reprise en live des Stooges squelettique. Allez, eject, on appuie quatre fois sur play parce qu’un peu épuisé. Le deuxième disque est une réédition avec versions alternative de l’album Stolen Fire - comme quoi, il n’y a pas que la voix qui est black metal, il y a aussi les thématiques qui sentent quand même bien le soufre. Ce deuxième cd semble encore plus expérimental, plus électronique, souvent bien dérangeant, parfois dansant comme dans un bar branché où on est obligé de boire un café parce qu’on a besoin de pisser, tranchant radicalement avec ce que j’avais pu écouter de ce groupe, des morceaux plus imprégnés par les percussions que par la guitare, dégageant des paysages mêlant pluie froide perdu dans la forêt et son de téléviseur en panne d’antenne - ou des tableaux de hipsters se dandinant l’œil éminemment ironique sur la société, inconscient de la présence de la bête évadée du précipice de l’enfer, il s’est déjà bouffé des centaines de conquistadores et de Cherokees, c’est pas un barbu de plus qui va le déranger pour son dîner. Donc, pour classifier tout ça, comment je vais faire hein ? Il faut juste assumer que c’est inclassable, lorgnant vers la folk, puis vers l'electro, puis le metal, ou tout ça en même temps… ces chansons dégagent néanmoins une étrangeté identique à celle que j’éprouvais face à une forêt américaine du sud ou du nord, en me disant qu’il y avait des centaines de kilomètres carrés derrière cette clairière où ne paissent que des animaux et où aucune personne ne vit, ou alors vaut mieux pas la déranger. Enfin, le troisième disque est une interprétation en concert du morceau Impale Golden, et là ça devient vraiment psychédélique, très planant, enveloppant, stupéfiant, comme de l’ambient à la Brian Eno par la répétitivité, avec des nappes et des surnappes, voire des napperons, coussins et édredons de guitare, de basse. Complètement trippé, j’imagine que le public devait être allongé par terre à regarder le plafond bouger tout seul. Au niveau musical, imaginez les moments les plus abstraits de la BO de Dead Man par Neil Young ou ceux les plus hébétés de Earth, enfin une « americana » trippante qui vire au cauchemar, un peu comme si l’on se promenait en kayak sur la rivière en oubliant que celle-ci se termine en une cascade mortelle. Imparable. La compilation se termine sur une heure de musique répétitive ultra planante, piste inédite finissant de vous faire baver sur le sofa complètement H.S. Alors comment peut-on résumer cette musique ? Pour qui ce groupe et cette compilation sont-ils faits ? Aux ouverts d’esprit assurément, aux amoureux de la contemplation flippée, à celles qui ne veulent plus trop s’attendre à l’évident dans ce qu’on pourrait appeler grossièrement le « metal », la « folk », ou « chépaquoi ». Une grande compilation qui navigue entre obscurité et lumière, cahin caha, parfois agressive, parfois douce comme un bébé, douce comme une maman, très éclectique sur la forme, mais gardant ce fond 100% américain pur jus, grands espaces, violence, mort, triomphe de la nature, écrasement de l’humain. Belle musique expérimentale, sombre, et lumineuse aussi.

note       Publiée le vendredi 25 mars 2016

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    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Il m'a moins frustré que leurs autres disques, celui-ci.

    Note donnée au disque :