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Compilations - Bandes originales de films › Auf der anderen Seite

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cd • 22 titres • 64:25 min

  • 1Kâzım Koyuncu & Şevval Sam - Ben Seni Sevduğumi4:02
  • 2Shantel - Blacksea Trip1:42
  • 3Selim Sesler - Kasap Havasi (Butcher's Air)4:50
  • 4Shantel feat. Brenna MacCrimmon - Koupes - I'll Smash Glasses4:18
  • 5Neşe Karaböcek - Son Hatira2:46
  • 6Rootsman - Ta Travudia4:08
  • 7Shantel - Ayten & Airport1:18
  • 8Birol Topaloğlu - Heyamo3:45
  • 9Shantel vs Rona Hartner & DJ ClicK - Inel, Inel de Aur - Bucovina dub4:33
  • 10Shantel feat. Binder & Krieglstein - Pietons - Bucovina Dub3:21
  • 11Sezen Aksu - Ölürsem Yaziktir2:58
  • 12Shantel - Eight Bars Later0:38
  • 13Shantel vs Kâzım Koyuncu - Ben Seni in Dub2:34
  • 14Ahmet Kaya - Safak Türküsü4:03
  • 15Yusuf Kaba - Çamburnu2:28
  • 16John Bullard - J.S Bach - Menuet in G-Major2:00
  • 17Shantel - Glazart Sea3:28
  • 18Shantel - Six Bars Later0:41
  • 19Kâzım Koyuncu - Ben Seni Sevduğumi3:08
  • 20Shantel - Lotte & Ayten3:30
  • 21Shantel - Road to the Funeral1:19
  • 22Maçkalı Hasan Tunç - Ben Seni Sevduğumi2:55

informations

line up

Selim Sesler, Shantel (production, remix), Kâzım Koyuncu, Şevval Sam, Neşe Karaböcek, The Rootsman, Birol Topaloğlu, Rona Hartner & DJ ClicK, Sezen Aksu, Ahmet Kaya, Yusuf Kaba, John Bullard, Maçkalı Hasan Tunç

Musiciens additionnels : Brenna MacCrimmon (chant 4), Binder & Krieglstein (featuring 10),

chronique

Et allez, encore une histoire où on va à la recherche d’un être aimé à Istanbul. Comme dans son précédent film, Fatih Akın fait transiter ses personnages de l’Allemagne à la Turquie, mais un peu plus loin cette fois. De l’autre côté, sur la rive Orientale d’Istanbul. Puis au-delà. Avec comme dans Head-On, la mort, annoncée pour chaque personnage au début des deux premiers chapitres, et la prison qui opère les ruptures. Des histoires de combat, de statut politique, de confrontation entre la vieille culture turque et une liberté qui semble parfois incompatible, surtout pour les personnages féminins qui doivent se battre sans cesse, quitte faire des erreurs terribles sur le chemin. Des parcours qui s’entrecroisent selon un principe qui rappelle celui des premiers films d’Iñárritu, mais sans la roublardise et le dolorisme du mexicain qui personnellement me gonflent bien souvent. Bon enfin c’est pas marqué Positif ni les Cahiers. Et la musique dans tout ça ? Assez discrète finalement, en retrait voire en creux, tout le contraire de la tapageuse bande-son post-punk et new-wave de Head-On. Confiée au producteur/DJ germano-balkanique Shantel, elle s’articule autour d’une chanson dont le thème ouvre et clôt le film, « Ben Seni Sevduğumi », issu du répertoire folk des rivages de la Mer Noire du côté de Trazbon et Rize, interprétée de façon bouleversante par Şevval Sam en duo avec Kâzım Koyuncu, qu’on entendra de nouveau, avec une mélodie de kemençe à vous tordre le coeur. Après ça, Shantel développe des atmosphères mélancoliques et planantes sur des motifs minimalistes à base de cordes et guitares acoustiques aux pincements clairsemés. Les violons de « Glazart Sea » sont beaux comme un thème de Joe Hisaishi, évoqué aussi par le tissage électronique répétitif de « Lotte & Ayten » sur lequel viennent glisser des lignes de cordes toutes orientales, nouant les liens de l'Allemande et de la Turque. Ailleurs, ce sont nappes synthétiques aux vibrations beaucoup plus angoissantes. Faut bien dire que l’atmosphère n’est pas à la joie : morts brutales, recherches en vain, rejets et séparations, cercueils qui se croisent sur le tarmac de l’aéroport Atatürk. Quelques notes plus légères ou sensuelles se font tout de même entendre, parfois en arrière plan, comme une enivrante mélodie de Selim Sesler, l’impossible clarinettiste rom fétiche du cinéaste, entendue dans la librairie Allemande rachetée par Nejat; le remix dub de la mélopée de Rona Hartner & DJ ClicK par Shantel qui enveloppe les premiers frôlements des corps de Lotte et Ayten; la pop orchestrale seventies de Neşe Karaböcek en musique d’ambiance du pays dans le baisodrome de Yeter la prostituée. Impossible par contre de re-situer dans le film la pourtant redoutable électro-pop balkanique de « Koupes », où Shantel donne à entendre Brenna MacCrimmon dans un registre musical bien différent de celui dans lequel elle officie habituellement (quoiqu'ayant collaboré avec BaBa Zula ou Nekropsi, pas exactement des tenants de l’orthodoxie), pour une façon de çiftetelli (danse traditionnelle) dancefloor qui donne en effet des envies de casser des verres après chaque nouvelle gorgée de rakı. Comme il se doit, Akın place dans son film un morceau de Sezen Aksu, cette fois-ci dans une tonalité beaucoup plus proche de la musique classique turque. Des petites touches d’arabesque dans les hall d’hôtel, c’est kitsch comme un type qui jouerait du Bach avec son banjo mais ça fait une petite tapisserie, comme le bruit des moteurs des vapurs, ces bateaux qui assurent la liaison entre les deux rives d’Istanbul, sur lesquels on a tout loisir de penser, un peu trop même à l’image de Lotte qui va retrouver de l’autre côté son amante emprisonnée pour « activité terroriste ». La liberté, une question de choix pas toujours évidente, surtout quand on est lâchée par les siens et qu’on se retrouve seule. Ces plaies aux coeurs, c’est encore le thème principal qui l’exprime le mieux, repris au milieu du film dans un remix très reverbéré façon dub, un des genres de prédilection utilisé par Shantel sur cette bande-originale aussi bien dans ses propres productions, une collaboration particulièrement hypnotique avec le duo électro autrichien Binder & Krieglstein, que dans sa sélection de pistes telle la bondissante « Ta Travudia » de The Rootsman, dubmaster écossais et collaborateur occasionnel de Muslimgauze. Dub et Mer Noire, le personnage masculin principal étant originaire de la région de Trazbon. Folk des Lazes dont on entend les envoutants chants polyphoniques féminins sur « Heyamo ». Et toujours ce « Ben Seni Sevduğumi », repris dans la version solo de Kâzım Koyuncu, jeune chanteur folk d’origine laze disparu à trente-deux ans à la suite d’un cancer « de la faute à Tchernobyl » comme le dit le pompiste de la région, puis dans celle originelle de Maçkalı Hasan Tunç, grand joueur de kemençe de Trazbon. Revenir aux origines en sorte, avant qu’il ne soit trop tard. Ne pas hésiter à passer de l’autre côté, pendant qu’il en est encore temps.

note       Publiée le dimanche 3 avril 2016

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    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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    Film magnifique, encore