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Produit et mixé par Abigor et Georg Hrauda au Tonstudio Hörnix, novembre-décembre 1995 (pistes de la première partie "Horns Lurk Beyond the Stars") et mai 1996 (pistes de la partie "Blut Aus Aeonen")
Silenius (voix), T.T. (guitare, batterie, claviers), P.K. (guitare).
Musiciens additionnels : Herbert Jandl (flûte).
Bon Dieu cette rafale de vent dans la tronche ! On se dit « mais il est où mon château, ils l’ont remplacé par une fusée interstellaire » ? Parce que sur cet « Opus IV », divisé en deux parties chacune enregistrées en deux sessions distinctes et dont T.T. et P.K. se sont partagé les paroles, même si on a exactement les mêmes gars aux manettes, le propos est bien plus rentre-dedans dès les premières secondes, la batterie atteint un niveau de nervosité inédit, la voix de Silenius est dorénavant nimbée de reverb et encore plus gargouille, doublée, comme passée à l’envers sur la conclusion du disque, se lâchant dans des raclements pleins de glaviots maléfiques, la musique prenant ainsi un motif bien plus inquiétant et strangulatoire. Alors certes, il y a encore des claviers mais d’une manière bien plus discrète que sur Nachtymnen, et quand les éléments approchent et s’intercalent dans le tourbillon des guitares c’est tout un tas de monstres pas cool qui arrivent plutôt que le coucher de soleil derrière la tourelle : là c’est invocation de bidules avec trop de membres qui trainent derrière eux ferraille et haleine fétide ! Et ce n’est pas pour me déplaire, car Abigor atteint ici un glauque mystique très prenant, amaigrit sa sauce patchwork pour ne garder que le plus sombre, la féérie satanique laissant la place à des rituels plus profonds et dangereux pour la santé. On y perd donc peut-être un peu de complexité, c’est bien plus direct dans la tronche, le chant féminin a été éjecté, les guitares sont un poil moins inventives mais l’agressivité et l’étrangeté y gagnent beaucoup, faisant d’Opus IV un début de tournant vers autre chose, un objet plus monolithique, très compact, où la tentative de syncrétisme laisse la place à une posture bien plus offensive, étouffante et menaçante - raccord comme d’habitude depuis leur début de carrière avec l’illustration de l’album : ici on vous attend avec une chaise à clous comme on n’en fait plus, mais ne nous inquiétons pas, c’est pour arriver à atteindre les mystères de l’univers comme les suggèrent le livret et les paroles beaucoup moins avares en termes de projections astrales, de paradoxes espaces / temps, de lunes secrètes, galaxies résonnant avec le pentacle, et de transcendantalisme bien schizophrène ! A consommer donc sans modération un soir avec ciel sans nuages.
note Publiée le lundi 29 février 2016
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Toujours plus loin, toujours plus haut, la meilleur période d’Abigor selon moi avec un son et des plans reconnaissables entre milles. Une première partie incisive comme un rasoir ou subtilité, ambiance noire et puissance ne font qu’un. J’aime beaucoup aussi la deuxième partie avec son lot de passages magnifiques tout en atmosphère. Abigor est grand !