Vous êtes ici › Les groupes / artistesNNeuronium › Jamais Vu

Neuronium › Jamais Vu

détail des votes

Membre Note Date
Phaedream      vendredi 26 février 2016 - 22:55

cd • 5 titres • 67:27 min

  • 1Ionic Shadows 9:48
  • 2The Taste of your Soul 21:48
  • 3De Si Loin...(From So Far...) 9:28
  • 4Le Délire de Vieillir (Delirium of Aging) 18:19
  • 5Audiophetamine (Jamais Vu) 7:53

informations

Composé et enregistré entre Septembre and Decembre 2015 au Neuronium Studio à Samui (Thaïlande) et au Neuronium Studio de Barcelone (Espagne Masterisé en December 2015 par Michel Huygen à Barcelone

line up

Michel Huygen (Claviers, synthés et logiciels de synthés, séquenceur et FX)

chronique

Un 42ième album! Comment peut-on oublier le nom de Michel Huygen lorsque l'on parle de figure dominante dans la MÉ? Que ce soit en solo ou avec Neuronium, le musicien/synthésiste Espagnol arrive toujours à signer des œuvres d'une élégance sonore aussi troublante qu'envahissante. Plus à l'aise avec les immenses nappes endormitoires qui nous enveloppent de leurs ailes toujours musicales qu'avec une musique animée par des mouvements de séquences, Michel Huygen, comme Neuronium, a signé des œuvres d'ambiances méditatives tout simplement divines. Le dernier en lice étant Nocny Lot; un opus majoritairement ambiant qui cachait de très beaux mouvements de séquences nettement plus harmonieux que rythmiques. C'est un peu beaucoup l'ossature de “Jamais Vu”, mais avec quelques exceptions qui vont vous étonner autant que charmer. Et croyez-moi, les deux vont de pair ici!
Des gouttes tombant des nues tintent et résonnent dans des vapeurs d'iode. Une voix de déesse étend son parfum anesthésiant, copinant avec ces nappes d'éther qui étendent ces ruisseaux psychotroniques du sceau Neuronium. La voix est très bouleversante avec des chants aigus dont les trémolos électroniques résonnent sur l'emprise des nappes soporifiques. D'autres nappes, plus enveloppantes, enserrent nos sens. Comme des ombres antalgiques, elles sillonnent notre curiosité auditive avec une tonalité brodée dans le soufre et ces parfums de trompettes imparfaites des années vintage. C'est un retour dans le temps! Nous sommes vraiment dans ces nappes flottantes et évasives des années 70-80, mais avec un souffle de contemporanéité. Des battements sortent de ces emprises sédatives vers la barre des 5 minutes. Ambiant, le rythme étend ses séquences qui zigzaguent en symbiose avec les solos de synthé dont les chants magiques résonnent à nos oreilles comme ceux d'antan. Ça fait du bien d'entendre un synthé faire autre chose que des effets!
L'introduction de "The Taste of your Soul" nous plonge dans les segments de musique d'ambiances très méditatives de Neuronium. Les lignes de synthé, toujours parfumées des essences psychotroniques de Michel Huygen, flottent avec une telle lourdeur que l'on sent leurs emprises sur nos émotions. Très musical, le musicien Espagnol étend des solos imprégnés de ces tonalités des années 70. Des solos incisifs et poignants dont les lents mouvements ailés étreignent les chants plein de quiétude d'une chorale séraphique qui murmure douceur et tendresse à nos oreilles. Ici, la musique ambiante prend une toute autre dimension avec une identité très intrusive qui honnie toute forme de musique abstraite ou atonale et où la sérénité et l'harmonie fusionne jusqu'à ce que des séquences palpitent autour de la 12ième minute. Le mouvement reste tout aussi tranquille, sauf que des lignes de séquences serpentent les ambiances comme des pas perdus à la recherche d'un repaire. Le mouvement est léger. On dirait des anges qui se pourchassent, s'enlacent et se repoussent dans une danse hypnagogique qui refuse une emprise minimaliste, tissant même un pattern harmonique aussi séraphique que la plus tendre des berceuses.
"De Si Loin...(From So Far...)" débute avec une nuée de vents creux qui se dissipent pour faire place à des nappes de synthé qui tournicotent en de vives ondes oscillatrices. C'est la danse des vents qui s'atténue dans une muraille de lentes caresses ailées dont les ombres flottent doucement comme les soupirs d'un chagrin insurmontable. D'autres ombres accompagnent cette procession de mélancolie. Elles sifflotent, comme pour apporter une nuance de joie qui se répand avec la vivacité des chants éoliens qui ornaient l'intro. Un bref moment de joie qui se ternit avec l'arrivée d'arpèges de verre qui tintent une mélodie ambiante et cristalline, irradiant des ambiances moroses dessinées par un synthé aux souffles aussi mélancoliques que les obscurs corridors de tristesse de Vangelis. Jouant un peu sur le même paramètre de temps et sur le même genre de structure onirique que "The Taste of your Soul", "Le Délire de Vieillir (Delirium of Aging)" propose une aussi longue intro ambiante nouée autour de nappes de voix et d'effets électroniques psychotroniques. De délicats arpèges tintent et claironnent une tendre mélodie astrale autour de la 15ième minute. Les accords résonnent avec un fascinant duel entre leurs ombres, sculptant un superbe et délicieux monument de tendresse qui vous croque l'âme. Splendide! On dirait des étoiles qui tentent de réconforter notre peur de mourir. Après une intro très pastorale, qui croule sous le poids d'un chœur de moines, "Audiophetamine (Jamais Vu)" s'extirpe du néant comme un squelette qui ramasse ses os. Des accords électroniques crachent des tonalités dont les ombres crépitent de bruits blancs. Les radiances tissent une mosaïque sonore qui sert de background à un hymne électronique pastoral où le chœur claque des mains comme dans un genre de gospel, sans voix, très entraînant. Entre du Soul du Funk et du Techno, "Audiophetamine (Jamais Vu)" détruit nos haut-parleurs avec une structure vivante et lourde où les coups de percussions basses et les claquements de mains unissent le feu de leur pulsion dans un superbe rock électronique qui nous déculotte comme jamais Neuronium l'a fait. Délirant et drôlement efficace.
Ce que nous avons ici mes amis est un grand album. Point! Peu importe le genre, le style. “Jamais Vu” est un superbe album à la mesure des multiples passions de Michel Huygen pour la vie, ses amours, ses amitiés et son amour de l'art. De la MÉ, oui. Mais pas n'importe quelle. Celle qui sort du lot et qui donne ce second souffle à un art, et ce toujours peu importe le genre, qui a toujours besoin d'un coup de main afin de se ressourcer. Oui mes amis...un très grand album!

note       Publiée le vendredi 26 février 2016

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Jamais Vu" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Jamais Vu".

    notes

    Note moyenne        1 vote

    Connectez-vous ajouter une note sur "Jamais Vu".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Jamais Vu".