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Sultana › Şöhret Yolu

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Klarinetthor      jeudi 22 septembre 2016 - 02:37

cd • 15 titres • 43:22 min

  • 1intro0:49
  • 2Şöhret Yolu4:26
  • 3Dibidik3:27
  • 4Taklaya Geldin3:09
  • 5Interlude1:29
  • 6Petroil3:51
  • 7Söz Veriyorum3:36
  • 8Vahşi Doğu3:47
  • 9Interlude0:43
  • 10Önsöz3:04
  • 11Ben De İstiyom3:29
  • 12N´apsam?2:47
  • 13Interlude1:11
  • 14Belki3:21
  • 15360°4:12

informations

Produit par Sultana. Enregistré à Stüdyo Elec-trip.

line up

Sultana (MC, chant, production), Mehmet Can Erdoğan (production, arrangements), Özlem Dilaver (choeurs), Computer Jay (production interludes, scratches), Uğurcan Sezen (basse, guitare, piano, synthés, samples), Cennet Erdoğan (choeurs), Söke Demirciorğlu (zurna, flute, ney)

Musiciens additionnels : Hüsnü Şenlendirici (clarinette 6), Suikast (production, MC 2, 15), Ergüder Yoldas (production 2), Mustafa Uysal (cuillères 3), Halit Masacı (bağlama 3), Aziza A (chant 4), Ali İlikan (kanun 6), İbrahim Bigali (chant gazel 6, 15), Yakup Trana (guitare 7), Fresh B (vocal scratch 3, MC 7), Ebru Özpirinç (choeurs 8), Okan Şamil (violon 10, Rhodes 15), Orkun Tunç (production 11), Taner Yurdunkulu (production 11), Toygun Sözen (saxophone 14)

chronique

  • hip-hop électro/politique/clubbing

Istanbul, on la quitte mais on y revient toujours. Les lois de l’attraction en somme. Sultana est de retour après quelques années aux Etats-Unis, suite à une censure ressentie comme une injustice profonde. Cette fois, le son sera franchement plus Turc, pour la bonne et simple raison que Songül Aktürk va composer et produire elle-même, là où son premier album était chapeauté par une poignée de producteurs notamment new-yorkais. Plus Turc, mais aussi moins purement hip-hop old-school, une approche plus pop avec quelques incursions vers une suavité r’n’b pour bien racoler les radios. Plus bitchy version Istanbul quoi. Au programme, egotrips et rap conscient, provoc et refrains à coller dans le booster. La superkız (super nana quoi !) est dans la place. Pour bien marquer le coup de l’identité nationale, drapeau rouge à croissant et étoile bien dressé, le morceau éponyme tourne sur une boucle d’un tube daté au césium 1981 de la chanteuse arabesque Nur Yoldaş, avec des cordes dégoulinantes comme un turkish delight (oui, ben les clichés, ça marche aussi dès fois). Sultana, reine de la pop. Sultana, reine des fêtes de mariage, chauffeuse en chef de piste avant nuit de noce. Et croyez-bien que personne n’ira vérifier la couleur des draps avec cette Master of Ceremony là, un sample de oyun havaları (air à danser) à moustache de Savaş Göçer et Sultana se la pète sévère en ondulant sur les ondes de « Dibidik ». Des grosses basses tunées et du beat à clappement de mains, avec instruments traditionnels qui bourdonnent alors qu’elle invite sa complice d’outre-Rhin Aziza A. pour une sortie joueuse et putassière, entre filles, genre allumeuses en goguette, même pas peur des mecs. Le boom-bap East-Coast saucé de soli du cru est loin, d’autant que la logique est ici inversée : y a de l’interlude, mais strictement électronique. Et quand la clarinette de Hüsnü Şenlendirici fait entendre sa grave mélancolie, c’est alors que retentissent les sons de la guerre et de la propagande américaine sur « Petroil ». Le titre est assez parlant ? Là, Sultana retrouve un ton politique, un beat plus sec accompagné d’un envoutant kanun, un flow qui ne rigole plus du tout. Parce qu’en Turquie, on est des deux côtés de la barrière à la fois, pas question de posture. La guerre, on la fréquente au quotidien. Ailleurs, un synthé qui siffle menaçant comme un theremin sur « Vahşi Doğu », en flux tendu, avec une production électronique serrée comme un turkish coffee. Du baroque dramatique sur « Onsôz », avec violon emphatique et flow grave et appuyé au point que même sans comprendre les paroles (on saisit quand même « Musulman » et « paranoïa », juste au passage, tiens donc), le poids des mots se fait sentir. Ailleurs encore, une évocation sombre d’Istanbul avec un porn-sax limite génant, comme tout ce qui se love un peu trop dans le suave. Sultana, c’est avant tout de la bombe politique ou de la bombasse à clubbing, « Ben De İstiyom » c’est de l’egotrip à gogo sur du beat électro arrogant et rebondi, c’est du bois de chauffe pour faire fondre la neige sur l’avenue İstiklal le Samedi soir en sortie de boite où on passe « N’Apsam » dans le rouge, signe que la MC a du écouter un petit peu M.I.A., une autre factieuse d’un autre territoire, c’est du chromé éthnique qui exige une absence de compromission, soit tu restes dans ton quartier touristique soit tu te frottes au local(es) en oubliant ton vieil Occident rongé de complexes. Sultana représente, et représente bien. Alors en final, pourquoi pas un salut au son old-school et plus Brooklynien de son premier album sur un fantastique « 360° », avec un son de Rhodes New-Yorkais bien smooth doublé d'un chant gazel (chant d’amour mystique traditionnel qu’on retrouve dans tout le moyen-orient musulman), sur du bon vieux boom-bap des familles. Cocktail imparable. Retour d’exil réussi, merci bien. Istanbul on y revient.

note       Publiée le mardi 20 septembre 2016

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Non, je ne suis pas refroidi; pas par la transformation de Princesse Hamid Halah en soeur bizantine des jumelles Nina Sky. J'aime certes pas la pop, mais le pop hip? chanté si bien danse turc qui lui sied a ravir tranchant comme de l'anglais. et puis c'est bien enrobé, r'n'b. A l'oreille ca semble revendicatif aussi, au dela du clip de dibidik "c'est sexy, le ciel de la Stamboulie".

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