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Replikas › Köledoyuran

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nicliot      mercredi 8 janvier 2020 - 21:26
Klarinetthor      lundi 30 janvier 2017 - 22:34

cd • 11 titres • 64:23 min

  • 1Leylek7:07
  • 2Fakir4:59
  • 3Akış7:37
  • 4Çekirge Dansı7:22
  • 5Acayip Korkak Birisiyim0:23
  • 6Seyyah3:57
  • 7Gulyabani Müzik7:31
  • 8Yandım Çavuş3:41
  • 9Hiç Ölü Zenci Yok7:13
  • 10Yol7:40
  • 11Küh6:53

informations

Enregistré au Äda Stüdyosu (15 Juillet - 5 Août 2000).

line up

Orçun Baştürk, Barkın Engin, Erden Özer Yalçınkaya, Gökçe Akçelik, Selçuk Artut

Musiciens additionnels : Aytaç Gülsün ve Grubu (cordes 6, 10)

chronique

Replikas est le groupe emblématique de la scène musicale underground d’Istanbul dans les années deux-mille. Leur premier album est complètement dingue et génial. Voilà une chronique réussie, ça fait plaisir d’autant qu’il est très cher à mon coeur cet album. Allez hop, on remballe. Oui, oh, bon, juste quelques détails quant au contexte : avec ce premier album de Replikas, c’est un peu le renouveau du rock anatolien, dans le sens où il s’entendait dans les années soixante et soixante-dix, une façon de faire de la musique rock moderne tout en puisant dans un riche héritage profondément turc. Ca s’entend pas dans le magnifique morceau d’ouverture à la mélodie planante qui s’emballe au refrain, sorte de post-rock où se fait saisir quand même la complexité des percussions sous les caresses des guitares, mais Köledoyuran est un vrai labyrinthe. Les cinq de Replikas sont des lettrés, des cérébraux qui fréquentent les grandes universités. Si la presse occidentale avait prêté attention aux imports à l’époque, on aurait eu droit à des lieux communs avec des comparaison du genre Radiohead, Talking Heads, Sonic Youth et ce genre de chose parce que toute référence est par force anglo-saxonne. Non pas que ça aurait été usurpé, le groupe alors résident récurrent du club Peyote à Beyoğlu, sur la rive européenne d’Istanbul, pas loin de Taksim, n’aurait à rougir d’aucune de ces analogies, pourtant bien réductrices. Dès le deuxième morceau, les rythmes si particuliers de la musique turque font leur apparition, le chant en choeurs et ses scansions orientales évoquent la glorieuse époque d’Erkin Koray, d’autant que les guitares sont jouées comme des instruments du cru. Le morceau se casse d’un coup dans un final heurté aux percussions infernales qui se fond sans transition dans des drones hallucinés, puis de repartir dans sept minutes instrumentales noyées d’échos et de riffs psychés qui se répercutent jusqu’à atteindre à une transe grotesque, écoutez-moi ces voix de démons qui sortent du fond des âges, hoquetantes, semblant suffoquer sous les éruptions électroniques, alors que la basse enfle comme sous l’effet d’un champ magnétique perturbateur. Ca repart en folk soufi électrique tordu, en cérémonie tribale flinguée, les Replikas en cercle à répéter incessamment le même mantra jusqu’à ce que la musique autour d’eux se déforme et s’éteigne pour mieux revenir en loucedé en vaguelettes de jazz louche mais cool. Complètement dingue, comme si pour leur premier album, ils avaient tout jeté dans la marmite sans aucune retenue. Des cordes arabesques sur un parfait morceau d’anatolian pop digne de l’âge d’or, « Seyyah », sans jamais chercher un quelconque effet rétro ? Tamam (c’est une façon d’opiner en Turc). Un trip de folk-rock totalement hypnotique et dansant qui se mute en longue dérive krautrock orientale, « Gulyabani Müzik », qui ferait crever de jalousie les Secret Chiefs 3 ? Tamam. Encore plus de fuzz dans les riffs et de 8/9 effréné, avec bruitages à la con (ce putain de téléphone, ça marche à tous les coups) ? Tamam. Des nappes de textures noisy, des voix sussurées sur des guitares tempétueuses, en surf sur une improbable mer polluée d’acides divers ? Tamam. Vous cassez pas, y a tout en magasin. De là à dire que le premier album de Replikas, c’est le Grand Bazaar, il n’y a qu’un pas que mon mépris profond des clichés ne me fera pas franchir. Enfin un morceau comme « Yol », avec un peu tout ce qui a déjà été évoqué précédemment dans un même shaker, c’est quand même un truc qui ne s’écoute que quand y a des minarets sur la ligne d’horizon, avec une prédilection pour les circonvolutions de la musique souffie. Le dernier morceau ressemble d’ailleurs à une réunion de mystiques qui embrayent sur une litanie à ouvrir les portes d’autres mondes, soyez pas surpris si vous voyez des djinns déambuler sur l’avenue İstiklal à minuit alors que la jeunesse stambouliote se presse encore aux portes des clubs, là où joue cet étrange quintet qui vient de marquer un grand coup. L’anatolian pop, enfin rock, ça recommence. Et ça recommence directement avec un album monstre, complètement jeté, complètement génial. Tiens, il me semble que je tourne en boucle. L’album aussi, depuis qu’on me l’a offert.

note       Publiée le dimanche 29 janvier 2017

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    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    De rien ! Ah, c'étaient les plus grands...

    nicliot Envoyez un message privé ànicliot

    Encore une turque découverte. Merci

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Je ne pense pas non plus que Spru aie pompé replikas vu que chronologiquement ca serait difficile, ou entremélé; Et en fait ils carburent tous a 3H d'anadolu rock sans prévenir personne.

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    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    Faut dire qu'eux ont tout sous la main. Rétrospectivement, je dirais que c'est surtout que Ishraqiyun fait penser à Replikas dans leurs moments les plus anatolian pop sur cet album quoi.

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Il est ecoutable en entier ici : https://www.youtube.com/watch?v=ws0...

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