‘Saturday, ça te dit ?’ Ouais, mec, j’me sens comme un clone de Bashung qui écoute Joy Division à fond dans une caisse pourrie en plein hiver… Cœur congelé sans bière ni amour, ça ne sert à rien de courir… La vie, c’est ça même si on fait tout pour ne pas y arriver. Le No Future des années 80 transposé dans un XXIe siècle qui se révolte sans même y croire… Grand Blanc, la puissance de la bête avec des hymnes cassants (le génial ‘Samedi la nuit’) entre cold wave et indie wave, une bête menacée d’extinction, fragile dans sa férocité… ’Degré zéro’, la passion anéantie avant même d’être née… Voix de fille, de femme-enfant ; ‘petite sœur, comme tu as grandi’, chante la voix en arrière-fond. Sans doute. Elle a compris tout ça bien trop tôt. Avoir froid quand il fait chaud car on n’est pas à sa place… Qui s’y sent à sa place ? Les ‘Petites frappes’ dont les terrains sont devenus trop vagues ? On court à coup de beats électroniques… ’C’est pas qu’on joue pas le jeu’, on y met de l’énergie, une guitare fraîche, mais on sait qu’on est perdu d’avance. Oui, il y a bien le totem, ‘l’Homme Serpent’, la voix de fille qui a pris de l’assurance, l’attaque plus farouche d’une belle pop teigneuse aux genoux écorchés qui a mal à ses mots… Grand Blanc, saloperie de truc hype joué par des gens au look de merde, qu’on veut éviter d’écouter pour ne pas faire comme tout le monde et qu’on finit par écouter parce qu’un pote te fout le lien de force sur ton Facebook et malgré toute ta mauvaise foi, t’es obligé d’être scotché par les textes et cette drôle de musique fichtrement bien ficelée qui rappelle la cold wave d’antan mixée à l’électro d’aujourd’hui. Froid, gris, mais c’est bientôt samedi et on y croit… 4,5/6