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Xosar › Immured

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no      samedi 7 mai 2016 - 00:10

cd • 4 titres • 22:57 min

  • 1Hunt You03:44
  • 2Immured07:38
  • 3Bled for Pleasure06:37
  • 4Bleed into Dreams04:58

extraits vidéo

informations

line up

Sheela Rahman (production)

chronique

  • dark house abyssale

Autant l’avouer de suite, moi aussi, comme la plupart, la première fois que j’ai entendu parler de Xosar, il y avait une photo : une petite bombe jambes nues aux longs cheveux noirs de jais au milieu de synthés vintage. Un vrai fantasme de geek technophile. Forcément, ça aide à attirer l’oeil sur un mix Soundcloud. Jusqu’au moment où ça n’aide plus parce que l’électro est lui aussi un milieu parfaitement sexiste, certains se rappelleront du grotesque « bubblebathgate » tombé à travers de la gueule de Nina Kraviz en 2013. D’ailleurs à l’époque Sheela Rahman de son vrai nom est souvent présentée comme « la copine de Legowelt » avec lequel elle forme le duo Xamiga (là encore, gros potentiel d’excitation du no-life nostalgique du début des années quatre-vingt dix). Produisant à l’époque une house tirant entre chill-out baléarique et esthétique witch-house exotique (jusque dans les pochettes où elle apparait les yeux vides ou entourée de figures psychédéliques de tigre, son animal fétiche), Xosar s’est depuis éloignée de ces premières influences et son pseudonyme n’est heureusement plus mentionné que pour lui-même. Du même fait, sa musique s’est foutrement assombrie, à l’image de cette pochette assez lovecraftienne. « Immured », emmuré, enfermé, l’atmosphère sur le premier titre est pesante, industrielle, une pulsation mauvaise sans mélodie, un souffle âcre sans fioriture, une entrée en matière comme une entrée en club peu amène. Puis vient ce morceau titre. C’était donc ça, terminé la house, bienvenue l’ambient spatiale nuageuse et bricolée sur de vieilles machines, cet arrière-goût de hall d’aérogare vidé de sa grouillante foule, ces amples et lentes sirènes fantomatiques. Avec d’un coup comme de très lointaines cloches de mauvais augure perdues dans un brouillard synthétique. Des synthés d'époques révolues qui ronronnent tout en lo-fi, qui pompent un air un peu vicié dans la cathédrale engloutie, abysses fréquentées de créatures aux formes illogiques (les sonorités de « The Bends » de Mr. Bungle sont toutes proches). La house devient frémissante, re-mécanisée avec des moyens antiques, ça sonne comme du bon vieux matos qui aurait pris le temps de se faner un peu, ça se dandine sourdement, limite menace qui résonne en polyphonie réverbérée. Pour en finir avec un nouveau ressac d’ambient cette fois plus caressant mais toujours moulé dans une pâte analogique à la texture un peu granuleuse, voire rêche, délicieusement imparfaite. Laissant derrière elle les rayons de soleil couchant, Xosar s’est irriguée à la bioluminescence froide de la baudroie.

note       Publiée le dimanche 14 février 2016

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