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Blood Duster › Blöod Düster

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Hallu      vendredi 6 août 2021 - 14:12
Rastignac      mardi 2 février 2016 - 07:43
born to gulo      jeudi 6 août 2020 - 09:33

cd • 22 titres • 31:45 min

  • 1ForThoseAboutToFuck01:38
  • 2Idi00:54
  • 3SixSixSixteen03:24
  • 4CockJunkie01:07
  • 5Sellout01:22
  • 6IWannaDoItWithADonna03:01
  • 7FruityRelationships01:09
  • 8HeroinPunk01:05
  • 9Sk8erGrrl00:26
  • 10BadHabits01:20
  • 11OnTheStage00:51
  • 12VeganFeast01:29
  • 13DrinkFightFuck02:09
  • 14TonyGoesToCourt00:32
  • 15OnTheHunt01:06
  • 16CurrentTrends00:30
  • 17Underground00:50
  • 18DrugFiend01:30
  • 19Achin'ForAn'A'Cup00:23
  • 20DahmerTheEmbalmer01:14
  • 21She'sAJunkie02:48
  • 22NuCorporate02:57

informations

Enregistré et mixé par Adam Calatzis au Toyland, Northcote. Masterisé au Crystal Mastering par Joseph Carra. Produit par Jason P.C.

Réédité en 2004 par Season of Mist avec quatre pistes bonus : Ornery Hornery, 66.6 On Your FM Dial, Ticket To Ride + Painfull Noise Entitled Htabbaskcal, Let's Fuck (reprise de Dwarves). "No thanx to every cunt for nuthin', Peace Out."

line up

Tony Lee Roth (voix), Matt Rizzo (batterie), M-Lo (guitare, voix), Jason P.C. (basse), Belt Thrower (guitare, voix), J.J. La Whore (guitare).

Musiciens additionnels : Mike Filth (voix), Rick (voix), Deanne (voix), Olivia (voix), Dave Evans (voix), The Spazzys (voix), Jay 28 Days (voix), Craig Westwood (voix), Blood Duster (claps, sons additionnels).

chronique

Un vent souffle en Europe, un spectre hante les mamans et les papas, les fistons et les fistonnes. C’est le vent de la connerie, soufflant, hurlant, passant dans les interstices de l’action et de la parole, transformant les gens non en rhinocéros mais en gros cons que même moi à cinq ans j’aurais jamais imaginé, explosant le plafond de stupidité des anciens combattants radoteurs qui me disaient que « faut pas se plaindre, moi à ton âge blablabla », détruisant le plafond de verre des piliers de comptoirs pas contents adeptes de dictons estampillés « deux neurones », des cons comme dans la chanson de Renaud sur le HLM, sauf que là, y en a un par étage de gros bêtassou avec son berger allemand, battant à plate couture tous ces adultes idiots qui, quand j’étais petit, me donnaient l’impression d’une espèce en voie d’extinction, de dinosaures qui laisseraient donc aux gens de ma génération le soin d’enterrer le flot de conneries entendues dès notre plus jeune âge et ouvrir un royaume où le terme « souffler » ou l’expression « putain on est bien tranquille maintenant » seraient devenus réalité. C’était bien optimiste de penser cela, normal, "on est con quand on a cinq ans", car dès la maternelle force fut de constater qu’en fait la raison, la logique, le bon sens et l’empathie n’était que des fictions, que mes camarades souffraient de la maladie de leurs aïeux et que même en les bastonnant à coups de cartables « T’as ton Tann’s » n’intégraient pas des éléments basique du « vivre ensemble » - comme quoi, même la violence physique ne résoud rien quand les mots deviennent inutiles. Aujourd’hui, je dédicace donc ce Blood Duster misogyne, sale et con à moi même déjà, puis à tous les cons que j'ai connus avant, de cours de lycée en jardin d'enfant, que je lis aujourd'hui, écoute, et suis obligé de côtoyer de temps en temps quand je sors de ma grotte, tel le héros de Matheson dans « I Am Legend », tel ce pauvre Jonathan Harker obligé de se fader ce vieux radoteur de Dracula toute une nuit, comme Kafka pendant ces repas de famille si bien décrits dans son sinistre et néanmoins rigolo « Journal ». Blood Duster avec ou sans umlaut est donc le stéréotype de groupe de metal extrême qui aime se faire détester, dans une liste où l’on pourrait mettre plein d’autres groupes de gros beaufs, ici le détail qui tue étant leur australianitude insane, et un jusqu’au boutisme intrigant, allant même jusqu’à bousiller des masters et sortir un vinyle comme tel, inécoutable, car, je cite « ce disque était parfait. Notre première réaction fut donc de le détruire ». Habitué des festivals type « Obscene Extreme » et de concerts ensanglantés, ayant notamment tournés avec les Dwarves, sorte d’équivalent hardcore américain de leur propos, faisant partie de la frange du grindcore dit « porno » mais aussi « gore », ce groupe dont le nom évoque élégamment les serviettes périodiques et semble inspiré d’un morceau de John Zorn est aussi capable de jouer de la musique de routier type AC/DC et de mélanger cela à du grind death très bien exécuté, fun, fendard, où sperme, fellations, bites et nichons, rigidité cadavérique et constatation des "modes", drogue dure, overdoses, bastons, alcools forts et appétit pour les jeunes filles mineures souhaitant un ticket backstage sont thèmes récurrents. Cet album, perle de merde fossilisée installée peinarde au milieu d’une longue discographie ayant commencé dans le pur grindcore à la Napalm Death pour en finir à jouer ce blend de hard et de grind n’arrive néanmoins pas à atteindre le nihilisme absurde d’un Anal Cunt, groupe ayant semble-t-il inspiré pas mal de bas du front dans le monde entier mais, comme dirait je sais plus qui « on ne peut pas anticiper le fait que des gens, trente ans après la production d’une chanson se mettent à ne plus rien piger et jouent la même chanson en honneur même de ce qu’elle est censée combattre ». Je crois que c’est Ian MacKaye qui parle de ça, pour « Guilty of Being White » ou « Straight Edge », je ne sais plus. Tout ça pour dire que cet album est foutrement efficace, bête à manger du foin, donne envie de faire l’hélicoptère avec la bite en public, de jouer au Rémi Gaillard pour finir piteux aux urgences, très bien produit, le chanteur développant un growl particulier, haineux et graveleux, très compréhensible pour qui pige l’anglais, une sorte de grind and roll pour le peuple avec guitares grassouillettes, batterie assassine, composition tapant dans le mille, riffs oscillant entre stoner ou hard rock et pur grindcore. C’est là que finalement, la compassion enseignée par les quelques ainés pas trop neuneus que j’ai pu côtoyer marche : oui, je peux me marrer et faire des roulades avant bourré en écoutant Blood Duster tout en sachant que les mecs cultivent et exposent la connerie du mâle alpha de bistrot accro au quad, à la coke trop coupée et au whisky bon marché, et ça serait encore plus *parfait* si ces mecs étaient de vrais clowns, à part, particuliers, hors normes. Le constat effectué de manière grincheuse en introduction de cette chronique pousse néanmoins à voir Blood Duster, comme tant d’autres groupes, comme une espèce de miroir poilant de la réalité la plus crasse, sublimant si on le veut bien cette dite « société » imprégnée de bêtise… les misanthropes sont des gens déçus avant tout, n'est-ce pas ? Et la musique devient alors leur dernière bouée de sauvetage, des petits oiseaux arrivent avec des rubans dans le bec, posent tout cela sur les épaules des jeunes filles, l’air est tout de suite plus frais, tout devient plus goûtu quand on écoute de la musique, aussi crado soit-elle, aussi entrainante et immonde que celle de Blood Duster. La musique, dernier juvamine de vos journées avant que que votre vie ne se transforme en risque psycho-social.

note       Publiée le mardi 2 février 2016

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    Bernard Envoyez un message privé àBernard

    Ah Blood Duster! Vivement la chro des 2 premiers albums, les seuls que je possède.