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Guili Guili Goulag › IB.EX.IB

lp • 4 titres • 21:33 min

  • Face A
  • 1Madragno4:04
  • 2Shinseïma5:42
  • Face B
  • 3Otmushenie7:57
  • 4Sapric3:50

informations

Enregistré et mixé par Kévin Le Quennec à Metz. Mastering par Frédéric Alstadt à Ångström Mastering (Bruxelles).

Artwork : Temple Vengeance, au Lazer Quest (Gare P – Paris) – lazerquestalerie.tumbler.com Vinyle 12”, à lire en 45t. Coproduction Et Mon Cul C’Est Du Tofu/Rockerill Records/Attila Tralala/Cheap Satanism Records.

line up

Habig (batterie), Hubert (basse), Roger (harpe), Isadora (voix)

chronique

Le type a sorti ça l’autre soir… Une phrase dans ce style : "En même temps ça fait des années qu’il n’est plus rien émergé d’IMPORTANT, en terme de scènes. À la limite le dubstep…". Peut-être, après tout, qu’il n’avait pas tort (dubstep compris ou pas... bon). Tous ces groupes – ou femmes ou hommes seuls parfois – qui passent à nos nuits, qu’on croise ou recroise ou qu’on ne voit qu’un coup… et puis qui reparaissent en ayant changé de noms, de nombre, échangé leurs genres, voire, tourné autrement les couleurs sous cet autre soir... On serait bien en peine de trouver des "scènes", le plus souvent, à quoi respectivement les rattacher. C'est vrai. Mais c’est que la question, aussi, n’est peut-être pas – n'est peut-être plus – si pertinente, déterminante. Qu’on m’entende : je ne dis pas que ces recoins et assemblées-là de notre époque sont absolument sans clichés… Loin de là, même, sans doute. Seulement qu’on s’y maintient autant que possible, me semble-t-il – quitte à s’en amuser parfois de manière un peu lourde, de leur inanité – à l’écart d’étiquettes qui définiraient trop sérieusement, exhaustivement, ce qui se trame, se joue. C’est peut-être temporaire, j’entends bien ; c’est sans doute très "local" ; mais alors… D’un peu partout à la fois, il me semble : une multitude de points et d’intervalles, de par le pays, le continent, le monde – stations et translations possibles et réciproques, et variations. Peut-être que ceux là – dont on parle – ne se soucient guère de cette "importance" dont le type au début semblait clamer le deuil amer. Peut-être qu’on peut enfin se rencontrer – ceux qui jouent, ceux qui viennent - libres du souci "d’en avoir été", si par quelque circonstance l’un desdits devenait "un gros"… J’aime le penser. Je n'ignore pas que "tout ça" se fait à l’écart d’une machine qui continue de tourner – de plus en plus à vide mais toujours à plus grande échelle. Je sais bien que rien n’est à l’abri de se figer. Pour l’heure… "Tout ça" – aussi - existe… Venons-en !

Guili Guili Goulag n’est pas "le prochain" X ou Y, ou quoi – la nouvelle prochaine idole ; pas plus l’Untel d’Où Que Ce Soit. (Je ne leur ai d’ailleurs pas demandé si Paris ou région Wallonie-Bruxelles ou qu’est-ce ou s’ils s'en foutent). Guili Guili Goulag, je gage, ne gagnera pas le prochain tremplin Inrocks, Eurock, culture-crochet quelconque. Et c’est heureux. Parce que c’est autre chose. Ces (désormais) trois-là jouent des rythmes, des tournures que d’aucuns décréteraient tordus. Une fluidité à eux propre, de fait – motifs-mouvements, jeux de vitesses. Leur musique n’est plus tout à fait la même – aujourd’hui, sur scène – que sur cet IB.EX.IB. La chanteuse est partie. C’est Roger qui donne de la voix dans le micro de sa harpe... Elle nous disait, Roger – oui : "elle", car à l’œil nu, Roger l’harpiste pourrait s’appeler Isabelle, Aude, Léa… – que ça continuerait de bouger. Qu’elle, par exemple, puise toujours plus à des musiques dites "extra-européennes" – et curieusement dans cette bouche-ci, ça ne sonne pas encyclopédie, tourisme, bocal bien rangé. Des rythmes de divers coins de l’Afrique, entre autres. Des modes, aussi, des gammes. Des inflexions s’entendent déjà, sur ce disque. À l'éclat bref des cordes, parfois – timbre-cora, frisé-sanza. Aux jeux de la batterie, de la basse, qui poussent aussi leurs étranges territoires. Drôles de syncopes – complexes sans doute, mais rien qui sonnerait usiné pour l’épate. Ça sature, volontiers, une voix scandée-chantée dans une cellule de harpe. D'autant que d’un coup de pédale, la distorsion s’en mêle. Ça vous imprime au tour une autre intensité. Une espèce de séquelle de… Dites-le comme vous l'entendrez : "punk", "postpunk", même "indus" – urbanisme écroulé, empilé, concassé, explosé-compressé. De toute façon, disions-nous, "il n’y a plus de scènes". Et "post", rien ne l’est ici au sens de bouts-cousus d’un passé mort, d’un quelconque Frankenstein… Il s’agirait plutôt, je pense, comme disait un autre (Loup Uberto, du groupe Mesdames et d'autres), de "toujours commencer". Sans oublier, cependant. C’est ainsi qu'on continue... Il y a ce morceau – Otmushenie – qui est une belle montée, qui emporte sans qu’on se sente écrasé, dépossédé, qui fait sauter la danse au fil de ses grisants reliefs. J’ai cru qu’ils l’avaient fait plus courte, au concert. Elle me dit – Isabelle, enfin Aude, enfin… voilà : Roger – que non. Que plus longue, plutôt. Mais plus vite. Ça se travaille, la perception. Ils m’ont prévenu, tous les trois, un par un (et tous ceux qui emportaient sous le bras l’un de ces bouts de vinyle ; en glissant dans la pochette une flopée d’autocollants sur quoi des caprins s’enfilent… Bouquetins ? Mouflons ?)… "Ça se lit en quarante-cinq tours". Je ne sais plus lequel a ajouté "ou en trente-trois, mais ça fait un autre disque"… C’est un coup à les prendre au mot, pour voir.

"Ce n’est rien d’important", maugrée toujours l’autre, le mec, là. Je dis que ce qui survient est un plaisir plein, entier. Dans la presse à SIRET, on continue de dire que rien de nouveau. Mais que tout de même : Grand Messe au Grand Stade, célébrations ; Top Ten et R.I.P., aussi – pleurez les Grands Démiurges ; ah oui : et puis d'ailleurs, quelques reformations… On peut toujours tenter d’éviter les rubriques. Mieux : les trouvant inopérantes, ne plus avoir à s'en disculper.

note       Publiée le vendredi 29 janvier 2016

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Et le Mystérieux Z'Homme Derrière Dégueulitte nous l'offre en tous les formats z'imaginables, toujours légalement et avec l'approbation du groupe... : HOP ! Cliquez z'ici.

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    ca sort deja pas pareil dans ces groupes francais (oups, franco belgo suisso), comme tu dis. Et je ne m'aventurerai pas plus specifiquement dans ces comparaisons, car musiques africaines... c'est tout de meme large. Meme si on voit le commun, la reference, l'imaginaire aussi auquel ca renvoie.

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Oui, Roger nous avait dit qu'elle était de plus en plus tournée vers ça, en tout cas - les musiques africaines -, après leur concert à la Triperie (il me semble d'ailleurs me rappeler qu'elle est/a été en ethnomusico...). Ce qui est intéressant, c'est que ça ne ressort pas du tout pareil chez eux, ces influences - et chacun à leurs manières pour les trois cités et d'autres - que dans les groupes "indy" américains, par exemple, qui s'en réclament aussi où chez qui elles sont audibles (je pense à Tame Impala pour les plus connus et pour ce que j'en ai entendu, ou à des gens comme Lumerians ou même Dirty Projectors, dans des styles assez distincts les uns des autres).

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    pour avoir pas mal ecouté ou reecouté ces trois groupes recemment il y a effectivement quelque chose de commun, une influence commune provenant de la musique africaine peut-etre. C'est tres pregnant sur ce dernier Guili notamment.

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Ouip... Également en téléchargement gratuit (mp3 245... drôle de taux de compression) via le site de Moncul : http://moncul.org/guili-guili-goula...... Il a l'air assez différent de celui-là. Plus proche de ce qu'ils font maintenant sur scène - c'est assez logique, oui - mais travaillé n'empêche pour que les deux (disque/concerts) ne sonnent pas pareil, j'ai l'impression. Par moment on dirait Direction Survet, presque, ou on peut aussi penser à Hypercult (avec toutefois un côté plus "mordant" - peut-être simplement plus rock - qui à mon sens ferait parfois un peu "défaut" à celle desdits Suisses... Enfin, guillemets donc puisque c'est surtout une question de goût perso, évidemment).

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