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Syndromeda & Mac of BIOnighT › Volcanic Drifts
informations
Composé et enregistré en 2015 par Danny Budts et Mac de BIOnighT sauf pour Steamy Weather qui a été composé et joué par Danny Budts, Mac de BIOnighT Mac et Mike Hobson
On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le lien suivant: https://syngate.bandcamp.com/album/volcanic-drifts
line up
Danny Budts et Mac of BIOnighT (Claviers, synthés et logiciels de synthétiseurs, séquenceurs, boîte à rythmes et FX)
Musiciens additionnels : Mike Hobson (Percussions électroniques et logiciels de percussions. guitare et basse sur Steamy Weather)
chronique
Danny Budts et Mac of BIOnighT sont deux bons vétérans de la MÉ de style Berlin School et/ou très progressive qui ont décidé d'unir leurs visions le temps d'un album; “Volcanic Drifts”. Autant le dire d'emblée, rien de ce qui ressort de cette première collaboration ne s'apparente aux styles respectif de chacun des musiciens. Si le style métaphysique ambiant et noir de Syndromeda orne les introductions et les finales, de même que certains passages ambiosphériques, le rock lourd et incisif qui découd les ambiances volcaniques de “Volcanic Drifts” transcende les multiples approches de Mac, quoique l'on y retrouve certaines saveurs ici et là. Est-ce l'apport de Mike Hobson (aka Thought Experiment)? Toujours est-il que “Volcanic Drifts” emprunte les corridors d'une MÉ dont l'approche assez cosmique se dilue dans du bon rock progressif lourd qui renifle timidement les odeurs de MorPheuSz.
C'est avec des vents sombres, des woosh envahissants et des bruit de caverne qui perd son eau que "Sulfur" se développe entre nos oreilles. Une pluie d'objets célestes déferle à toute vitesse dans des effets stéréos, amplifiant encore plus l'approche tant cosmique que ténébreuses de ce premier titre de “Volcanic Drifts” qui se nourrit de longs drones dont les échos et les effets de réverbérations finissent par forger une symphonie de complaintes ambiosphériques. Un beau Mellotron s'échappe un peu après les 3 minutes et son chant détonne dans cet univers noir où le soufre n'aura jamais eu une si belle couleur. C'est là que le rythme s'éveille. Un peu échevelé, je dirais même chaotique, il sautille et zigzague avec une bonne vélocité, détachant des ions qui dansottent dans un chassé-croisé qui dissimule les chants d'un genre de saxophone. Le rythme s'enrichit d'autres ions alors que les synthés vaporisent dans chants éthérés qui chantent un peu comme dans le temps de Phaedra et Rubycon. Le rythme ambiant de "Sulfur" flotte comme un Phoenix démembré qui cherche à se poser. Ce qu'il fait vers la 11ième minute avant de renaître dans un lourd rock progressif très éphémère nourrit de percussions et de riffs pesants et dont les morsures et les attaques cachent de bons solos d'une guitare assez discrète. "Sulfur" clôture sa course dans une approche plus élégiaque. Lourd, vivant et audacieux, "Obsidian" aborde aussi nos oreilles avec des vents sombres qui pourfendent des effets électroniques et poussent des chants dissimulés dans les woosh. Des pulsations se pointent vers 2ième minute et hésitent. Le mouvement est sournois et tergiverse dans des vents plus persistant. On entend des accords de sitar. Le rythme éclot dans une forme plus soutenu vers la 4ième minute. C'est un bon beat soutenu par des percussions électroniques et des séquences qui sautillent comme des pas sur la surface d'un étang gelé. Des riffs de clavier (et/ou de six-cordes) ajoutent plus de lourdeur au rythme qui reste somme tout assez cérébral tandis que les synthés formulent de drôles de chants atones qui sont tout de même assez captivants. Les séquences et leurs danses aléatoires ajoutent plus de profondeur alors que "Obsidian" devient de plus en plus lourd. Nous sommes dans du bon rock électronique progressif avec un bon jeu des percussions et de bonnes structures de séquences qui ajoutent autant de couleurs au rythme que du coffre à son approche mélodieuse. Nous parlons ici d'une structure de rythme qui dépasse les 18 minutes et où le duo de Danny Budts et Mac ajoute une panoplie d'effets électroniques; comme des percussions genre pic-bois, des vents de cornemuse et des accords de sitar qui sur dimensionnent une approche minimaliste lourde et très attirante. C'est un bon morceau de gros rock progressif électronique.
"Deep under the Surface of the Earth" propose une introduction ambiosphérique nourrie de bruits et effets électroniques, on dirait que nous sommes sur les ailes d'une navette spatiale qui peine à parcourir l'espace. Mais nous sommes sous la surface de la Terre. Là où les séquences sont juteuses et pleines de tons organiques. Elles sautillent et dansent avec leurs échos alors que les synthés ornent ce rythme mou et sautillant de bons solos, comme dans le temps du bon rock psychotronique de Neuronium. Un peu comme dans "Sulfur", le titre explosera pour un bref moment de rock pur et lourd avant de faire lever un nuage de séquences dont les pas harmoniques discordants tissent une structure circulaire sans fin où végètent encore ce gros rock qui reviendra quelques 2 minutes plus loin. La guitare me rappelle énormément celle de Frank Dorittke, amplifiant encore plus cette perception des influences du modèle de MorPheuSz. "Steamy Weather" est ce qui se rapproche le plus de l'univers Syndromeda. Encore ici l'introduction est bourrée de woosh et de wiish qui remplissent nos oreilles de résidus comme la suie de carbone enduit les poumons. On y entend des chœurs sombres murmurer un cantique ésotérique alors que peu à peu le bleu perce le néant avec de soyeuses nappes de brume orchestrale. Les séquences jouent au rodéo, forgeant un rythme délicatement spasmodique avec des ions qui sautillent dans la ouate. Le synthé orne ces ambiances de filaments électroniques aux couleurs multi soniques qui crissent et rampent entre les sautillements des ions rythmiques. L'empreinte métaphysique de Danny Budts est toute présente. Les vents se dispersent, laissant les séquences seules avec les chœurs et ces percussions qui claquent comme des coups de fouet dans la brume. Les solos en tire-bouchon offrent un univers psychotronique qui s'éteint par petits feux, laissant des ions solitaires frémir de froid dans cet univers abstrait. Les percussions qui tombent alors créent un effet dissonant alors qu'une ligne de basse vampirique étend une structure de rythme très genre rock progressif que Mike Hobson badigeonne de fuzz wah-wah. C'est l'empreinte de Thought Experiment qui s'empare alors de la finale de "Steamy Weather", mêlant rock et jazz dans une enveloppe électronique somme toute assez difficile à dompter. Un peu comme à l'image de “Volcanic Drifts” qui ne fera pas fuir, mais là pas du tout, les fans de Syndromeda. Et ce même si Mac tente par moments, et avec succès, à donner un lustre plus accessible à une MÉ dont les charmes résident toujours dans sa complexité. C'est une aventure sonique pour des oreilles qui en cherchent toujours un peu plus pour déjouer l'ennui.
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