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Tangerine Dream › Quantum Key

  • 2015 • Eastgate Eastgate 075 CD • 1 CD digipack

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Phaedream      dimanche 17 janvier 2016 - 12:57

cd • 4 titres • 32:51 min

  • 1Genesis of Precious Thoughts 9.12
  • 2Electron Bonfire 5:05
  • 3Drowning in Universes 11:07
  • 4Mirage of Reality 7:25

informations

Pistes 1, 2 et 3 Composées et performées par Edgar Froese, Thorsten Quaeschning et Ulrich Schnauss Piste 4 Composée et performée par Thorsten Quaeschning et Ulrich Schnauss Composé et enregistré dans les studios Eastgate à Vienne entre l'été et l'automne 2015

line up

Edgar Froese (claviers, synthé et guitares), Ulrich Schnauss (Synthé, claviers, boîtes à rhythmes et FX), Thorsten Quaeschning (Synthé, claviers, boîtes à rhythmes et FX) Hoshiko Yamane (Violon et violoncelle)

chronique

Les Quantum Years était la prochaine étape souhaitée par Edgar Froese de sa longue aventure avec le vaisseau sonique de Tangerine Dream. Fini la Eastgate Years! Fini les tam-tams d'Iris Camaa et les saxophones mélancoliques de Linda Spa. Voici cette nouvelle génération où s'ajoute Ulrich Schnauss et où le son de Tangerine Dream retrouve un genre de jouvence avec une approche qu'Edgar veut simplifier avec une pléiade d'instruments électroniques tant analogue que numérique, sauf pour les violons et violoncelles de Hoshiko Yamane qui sont autant électriques qu'acoustiques. Sauf qu'Edgar ne pourra voir, de cette planète à tout le moins, l'évolution de son bébé qu'il a conçu et éduqué contre vents et marées depuis Electronic Meditation en 1970. Premier opus de cette nouvelle lignée, “Quantum Key” était un avant-goût (ce l'est toujours) de ce qui était planifié, soit l'album Quantum Gate. Offert en format E.P. (CupDisc?) de 33 minutes “Quantum Key” présente 3 compositions cosignées par Edgar Froese. Le duo Quaeschning/ Schnauss s'est inspiré des derniers travaux, des dernières notes du renard argenté afin d'offrir un mini album d'une grande qualité qui laissait (laisse toujours?) entrevoir et entendre un Tangerine Dream qui unissait (unit encore?) les ponts entre ses années Virgin, ses années Melrose et ses dernières années Eastgate.
Et c'est cette impression qui nous obsède dès les premières mesures de "Genesis of Precious Thoughts". Les séquences sont lourdes et oscillent vivement comme un troupeau qui dévale une plaine pleine de dunes symétriques. Comme dans Phaedra! Avant d'arriver là, le titre traverse une introduction maculée de tonalités et d'effets électroniques qui se tordent sous une horde de piétinements métalliques. Un mouvement de séquences lourd et vampirique dévoile alors ces charmes qui rappellent tant Phaedra. Des explosions dramatiques et des riffs en suspension ornent le firmament sonique alors des percussions de bois finissent par courir sur un long riff et son effet de réverbération. Les pulsations qui se greffent structurent un genre de gros rock électronique qui fracasse son élan sur les larmes d'un violoncelle hyper larmoyant. Des notes de piano pensives ajoutent plus de mélancolie au versant méditatif de "Genesis of Precious Thoughts" qui finalement se sauve avec une structure de rythme endiablée, brodée sur deux approches conflictuelles, où les cordes de Hoshiko Yamane remplacent le saxophone de Linda Spa et au final, les synthés et leurs solos. Si "Genesis of Precious Thoughts" est un teaser de Quantum Gate, l'aventure s'annonce alors très prometteuse car la musique est fortement imbibée de cette approche théâtrale si chère à Thorsten Quaeschning. Et c'est encore plus vrai dans "Drowning in Universes"; un superbe titre très intense en ambiances avec une structure sombre et lourde où circule le squelette d'un gros anaconda qui décortique ses ions dans de lentes spirales rotatoires. Les synthés et les six-cordes tissent des nuages de mélodies obsédantes qui longent des murs cosmiques, comme des spectres à la recherche d'âmes chaleureuses. En ce qui me concerne, c'est un solide titre où le cosmos et ses étoiles vont de pair avec les ténèbres et ses ombres de terreur nocturne. Même si le mouvement des séquences peut rappeler les ordres rythmiques des années Miramar et Eastgate, "Electron Bonfire" sonne comme un vent de fraîcheur dans ce nouvel environnement artistique de Tangerine Dream. La première partie offre une structure de rythme ambiant qui tambourine pourtant violement des multiples ruades en séries des nerveuses lignes de séquences. Des rêves d'une guitare absente et des lignes de brume électrique se chamaillent la portion d'harmonies fantômes alors que les séquences scintillent toujours avec l'ardeur d'un troupeau d'ions affamés pour des battements soutenus. C'est une sorte de pagaille qui s'éclaircit vers la mi-temps avec un bon é-rock nerveux. De bonnes percussions lourdes et des suites de séquences hypernerveuses roulent à fond de train sur ces discrètes harmonies fantômes qu'un synthé efface avec une étonnante, pour l'univers de Tangerine Dream, approche mélodieuse qui fond ses airs avec ces cordes, parfois omniprésentes, dont les larmes oblongues séparent bien l'électronique de l'acoustique. "Mirage of Reality" est une composition de Thorsten Quaeschning et Ulrich Schnauss. Et ma foi, ça sonne comme du vrai bon TD! La structure est évolutive. Lorsqu'on la saisie elle change de forme dans une approche toujours sombre où les effets et les orchestrations inondent une structure de rythme passif. Il y a des séquences qui dansent seules, rappelant ces mouvements agiles de Chris Franke dans les années Virgin. Elles annoncent un changement d'orientation avec des effets dramatiques qui nourrissent le suspense et qui amènent "Mirage of Reality" vers une finale hyper chargée en sons. Une finale lourde où la signature de la Sonic Poem Series rôde parmi ces structures lentes et riches en tonalités de Ulrich Schnauss. Oui, ça regarde définitivement bien. Mais je continue de croire que le Dream ne peut survivre à Edgar. Sauf que je vais laisser une chance à ce Quantum Years.

note       Publiée le dimanche 17 janvier 2016

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    mangetout Envoyez un message privé àmangetout

    Superbe mini album d'un "groupe" dont je n'attendais plus rien depuis au moins 20 ans, comme quoi il ne faut jamais désespérer. Les compositions sont fouillées, les séquences imbriquées les unes dans les autres tissent des climats de toute beauté, légèrement sombres, subtilement planants et jamais niaisement délicats comme pouvaient l'être les quelques bouts du TD récent que j'avais entendu, le tout en étant rythmiquement là. Dans le prolongement, il y a la version 2016 (et live) de "Rubycon", enfin de la première partie, qui est magnifique et qui devrait sortir sur un double album à venir (qui contiendra aussi l'intégralité de ce "Quantum key", rien n'est simple chez TD).

    snooky Envoyez un message privé àsnooky

    Alors oui , je suis bien d'accord ! Celui là , c'est une bonne surprise ! Morceaux alertes , enlevés , rythmés ( surtout les deux premiers), avec de bonnes idées , un peu dans la veine de " Le Parc " ou " Exit" ! Alors certes , on est encore loin du TD des années 70 , mais franchement , si le groupe voulait poursuivre sur cette voie , je suis plutôt preneur ! A condition , comme le souligne fort justement le mourm qu'il change de nom ! Ce serait beaucoup mieux ! Pour info , j'ai écouté le dernier Peter Baumann , Machine Of Desire ! Et j'ai beaucoup aimé ! Mais j'ai peur que comme l'excellent Romance 76 , il soit un peu sous estimé :)

    le mourm Envoyez un message privé àle mourm

    Un sursaut qualitatif indéniable en terme de musique. Mais TD a-t-il encore une raison d'être depuis la mort de Froese ? Je pense que non. Je n'ai rien contre Quaschning, Schnauss et Yoshiko Amane, ce sont de bons musiciens et leurs récentes prestations "live" en tant que TD démontrent qu'ils se sont débarrassés de l'insupportable orientation "tout playback" que Froese, grand manitou décisionnaire à bord, devait leur imposer. https://www.youtube.com/watch?v=iUD8jqQIg3M Seulement, quand on voit l'audience plus que clairsemée de leurs récents concerts, associé aux ventes microscopiques de toutes les dernières productions estampillées Tangerine Dream, il faut bien se rendre à l'évidence : Tangerine Dream s'en est allé avec Froese, son fondateur et le seul membre permanent depuis 1967. J'espère vraiment que, passés les concerts "hommage" et la publications des derniers enregistrements basés sur le travail de Froese, les autres auront la décence de cesser de publier sous le nom de Tangerine Dream.

    Phaedream Envoyez un message privé àPhaedream
    avatar

    Mouais...J'ai définitivement hâte d'entendre la suite :-)

    Note donnée au disque :       
    Misquamacus Envoyez un message privé àMisquamacus

    Pour ma part un superbe opus, chargé d'émotion et d'hommage. Les deux premiers extraits tournent dans ma tête sans arrêt. C'est vraiment du TD exceptionnel. Une espèce de quintessence de la vie d'Edgard. Si on reste sur ces bases avec Thorsten Quaeschning et Ulrich Schnauss, et bien moi je crois à la continuité de Tangerine Dream.