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Binar › Mushroom Vimana

cd • 7 titres • 76:27 min

  • 1Delayed Orders 17:20
  • 2Prangfoo Vindaloo 14:07
  • 3Psychotic Samosa 14:22
  • 4Electribe Sag 7:39
  • 5Floatylite 7:37
  • 6Afterfloater 3:54
  • 7Vimanarama 11:25

informations

Composé, improvisé et performé au festival Awakenings de juillet 2015. Enregistré et remasterisé à l'automne 2015

On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le lien suivant: https://andypickford1.bandcamp.com/album/mushroom-vimana

line up

Paul Nagle et Andy Pickford (Claviers, synthés, séquenceurs et effets)

chronique

  • england school pour zombies

Dès que l'on entend ces brises sombres nuancées par des voix et des murmures de chèvres, ces bruits venus d'outre-tombe et ces distortions électroniques qui n'ont d'équivalence que la fumée bleue issue des nuages psychotiques; l'empreinte Binar est de retour. "Delayed Orders" s'extirpe de ce décor ambiosonique avec des pulsations qui crachent des grésillements et qui remuent un nuage de séquences chétives dont les sauts dans l'ombre tisse une délicate approche mélodique. Les pépiements de ces séquences se moulent à des tintements qui illuminent un dense nuage de brouillard mellotronné. Les ambiances sont chloroformisées et le rythme est délicieusement envoûtant. Andy Pickford dénoue ses accords de guitare électronique alors que graduellement "Delayed Orders" délie une structure de down-tempo un peu cahoteux où les vapeurs d'une England School tempérée dans une approche progressive ambiante à la Pink Floyd, pour le clavier qui fait très Rick Wright, continuent d'enserrer ces battements toujours lunatiques de "Delayed Orders". Le duo Pickford/Nagle déploie peu à peu sa toile électronique qui servira d'ancrage aux prochaines 60 minutes de “Mushroom Vimana”; album retour après près de 10 d'absence de ce célèbre duo qui a marqué l'imaginaire de plus d'un fan de l'école d'Angleterre.
Improvisé, et sans doute pratiqué dans l'antre de leur démesure, “Mushroom Vimana” fut enregistré lors de la prestation de Binar au festival Awakenings de juillet 2015 devant une foule de chaises vides en délire, dixit le site Bandcamp d'Andy Pickford. Et le moins que l'on puisse dire est que l'énigmatique duo réussit toujours à harmoniser la folie créatrice de ses deux créateurs dans une mosaïque sonore qui reprend à peu près là où Spindragons avait laissé l'aventure. En ce sens que les rythmes sont majoritairement tempérés par des nuages d'ambiances et que les mouvements des séquences se chamaillent entre des avenues rythmiques ou mélodiques. En fait, Andy Pickford et Paul Nagle se sont assagi. Ils sont toujours très imaginatifs, mais ils ont troqué leurs habits de rockers de l'électronique afin de nous amener vers des rivages plus éthérés. Sur un rythme très doux, un rythme sautillant sur un maillage de pulsations bondissantes et de percussions sobres, "Prangfoo Vindaloo" nous offre une superbe sérénade pianotée dans une enveloppe électronique qui crache ses venins de la discorde autour de la 7ième minute avec des harmonies sibyllines. Des harmonies qui tournoient en boucles sur une structure devenue moins clémente de la douceur du piano électronique en restructurant son approche avec des séquences qui bondissent aléatoirement dans une pochette qui restera toujours prisonnière de ses ambiances électroniques. Des vagues d'harmonies errantes gavent une finale qui nous conduit vers "Psychotic Samosa". Ça aura pris 30 minutes d'ambiance et de charme avant que Binar se décide à nourrir des oreilles, toujours sur le qui-vive, de cette armada de rythmes qui resteront toujours aussi difficiles à saisir qu'à décrire. Les séquences sont vives et sculptées dans l'impatience avec des filaments qui tournoient dans ces délicieuses ambiances Binardesques. Des pulsations laconiques invitent leurs battements stoïques à cette danse tournoyante, amplifiant un rythme statique qui se pare de picorements des cymbales. Un nuage de Mellotron enveloppe cette danse irréelle que des cliquetis engraissent avec un objet de séduction auditive. Les pulsations deviennent plus lourdes, plus vives. Et ça décolle! Le rythme est lourd et vicieux. Des nuages bleus tournoient tout autour, de même que ces voix éteintes et ces percussions dont les échos résonnent constamment, alors qu'Andy Pickford déjoue nos oreilles avec des solos d'une guitare façonnée dans les secrets de son synthé.
Du bon rock électronique bourré de pastiche Krautrock, "Psychotic Samosa" s'enfuit vers le délicieux "Electribe Sag" et sa structure qui clopine comme un cheval blessé et qui trottine maladroitement dans le funeste décor Binar, là où suintent des murs de lamentations. Le trot s'accélère et on devine une série d'ions séquencés qui se disloquent. Ils se détachent afin d'émietter une structure qui niche dans un mysticisme amplifiée par une finale gorgée de tonalités discordantes. Ces nuages soniques difformes abreuvent l'introduction de "Floatylite" et de son amorce de rythme qui uni ses séquences limpides dont les sauts s'harmonisent avec une nuée de tonalités électroniques biscornues. Une incroyable horde de séquences s'enfuient, comme un troupeau de chevaux sauvages, et sautillent dans les plaines électroniques où un clavier à la Rick Wright instaure un climat de quiétude, l'autre versant de "Floatylite". Court mais vif et lourd, "Afterfloater" pulse ardemment dans un décor électronique nourri de strates momifiées par des orchestrations et par une imposante muraille de brouillard électronique très emblématique au style Binar qui a sans nul doute enflammé cette horde de chaises vides qui se sont empiffrées d'une MÉ toujours imaginée dans les complexes corridors visionnaires de Paul Nagle et Andy Pickford. "Vimanarama" est un titre en prime qui fut aussi enregistré lors d'une session d'improvisation du duo Pickford/Nagle. L'empreinte est la même que celle du concert au Awakenings avec un rythme sautillant dans les vagues résonnances des pulsations symétriques où s'ajoutent des percussions claquantes. Des ombres de solos de synthé très fantomatiques virevoltent tout autour alors que la fausse guitare d'Andy Pickford inonde nos oreilles de solos très éthérés. Le rythme devient plus vif et incisif mais reste toujours sans route secondaire. Une vision qui agacera sans doute les non-initiés à la magie de Binar qui fait un retour timide faut l'avouer mais qui est tout de même à la hauteur de mes attentes car Binar n'a jamais rien fait comme les autres et c'est la nature de ses charmes! Et ce “Mushroom Vimana” est truffé de ceux-ci.

note       Publiée le mercredi 30 décembre 2015

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