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Killing Joke › Pylon

cd • 15 titres

  • 1Autonomous Zone
  • 2Dawn Of The Hive
  • 3New Cold War
  • 4Euphoria
  • 5New Jerusalem
  • 6War On Freedom
  • 7Big Buzz
  • 8Delete
  • 9I Am The Virus
  • 10Into The Unknown
  • bonus édition limitée
  • 11Apotheosis
  • 12Plague
  • 13Star Spangled
  • 14Panopticon
  • 15Snakedance ("Rattlesnake Dub" Remix)

informations

Ne faites pas comme votre non-serviteur et son unique neurone, pensez à commander la version avec bonus, et non l'édition simple dix titres, celle qui est sortie - ça ne m'étonne pas vraiment - sur le marché américain.

line up

Jaz Coleman (chant), Paul Ferguson (batterie), Geordie (guitare), Youth (basse)

chronique

"The sound of Earth vomiting". Le rudimentaire Pylône ne fait pas mentir la formule du batteur. Avec ses hymnes pour punks sans chiens -car mangés par eux- pris dans des danses frénétiques sous les cieux noircis d'un Mad Max Fury Road, Pylon est bien un bon petit album de bon gros juggernaut, dans la droite lignée de ce que fait Kah-Ji depuis quelques années déjà... Pour tout dire, le puîné de MMXII sonne même comme une version moins aveugle et étouffante de Hosannas from the basements of Hell (imaginez donc une brèche dans la voûte du caveau infernal, façon réacteur éventré, qui laisserait entrevoir les cieux auparavant inaccessibles, et du même coup rentrer l'air frais) mais sur certaines portions il se révèle tout aussi harassant et trapu ("Dawn of the Hive" ou "Delete" n'y auraient pas fait tache - d'ailleurs le titre de la première renvoie au studio The Hive de Prague, lieu qui a contribué à faire de Hosannas le bestiau acromégalique qu'il est). Un album qui sent la fin d'un cycle comme l'annoncent les auteurs (Pylon est sensé clore une trilogie) et comme le suggère le refrain très terne de "Autonomous Zone". Le titre d'introduction n'est du reste jamais le meilleur avec Kah-Ji ; c'est même parfois le plus vite barbant, comme ici. On découvrira donc les plus beaux gravats dans le ventre de l'album : pour moi les superbes "Delete" et "War on Freedom", et dans une moindre mesure "New Jerusalem" et "Euphoria" (radieuse ; et simple comme bonjour, celle-là, oui ; mais encore fallait-il l'inventer ce mot, à l'époque où on se saluait encore à coups de massue dans la gueule). Ces quatre morceaux me filent des frissons dans les os. Et ça ne tient presque qu'à Jaz. Tubes simples mais pas simplistes d'un groupe à la longévité remarquable, avec la passion excavatrice du Kah-Ji new-millenium que j'aime tant, cette mystique de grosse machine intelligente et irradiée d'innocence qui mène tambour battant. Les autres pistes resteront sujettes aux variations de mon humeur, tantôt entractes mécaniques entre mes favorites, tantôt agréables ronrons de ce bon vieux matou que je connais si bien. Mais jamais plus. Jamais plus que des missions bien remplies de l'Agence K-J, comme qui dirait des plans déroulés sans accroc... "Big Buzz" est-elle autre chose qu'un "In Excelsis" bis ? "Into the Unknown" est-elle un final digne de ce nom ? Il manque vraiment quelque chose de suprême à ce Pylon, comme s'il manquait un dernier coup de pinceau définitif à un Absolute Dissent, un dernier rugissement de réplétion post-orgiaque à un Hosannas. La disparition définitive des paupières menace pourtant encore pour qui essaiera comme Jaz Coleman - qui est ici prodigieux comme toujours - de trop écarquiller les yeux pendant les passages les plus intenses. Niveau son, Pylon a la pruine épaisse des Kah-Ji du nouveau millénaire : ces disques de Kah-Ji qui depuis Hosannas sont non-décalaminés, avec le grain d'un calcul rénal de rorqual, dans le cas de Pylon tendance stercoral... "The sound of Earth defecating" ? Kah-Ji est bien plus créature d'apo que de popo évidemment, aucune confusion entre eschato et scato ! Mais du côté de l'auditeur le son précède le fond, et aux premières écoutes celui de Pylon fait un peu chiure aux jointures. Heureusement comme pour Absolute on finit par en percevoir la monstruosité et la complexité, les menues difformités malignement incrustées, tiques de synthé dans l'organique (les claviers sont ici un peu trop balayés par la motorisation, contrairement à MMXII qui laissait respirer sa fraîcheur Wave). Ce Pylon à peu près aussi soucieux de son relief émotionnel qu'un album d'AC/DC ne m'aura hélas pas fasciné longtemps, opérant même un peu platement tel ce "I am the Virus" aussi accrocheur qu'auto-caricatural (question paroles Le Bouffon Noir a déjà fait plus complexe certes, mais c'est pas le but non plus) ; un tube bovin et couillu, certes... qui ferait figure d'hymne absolu de Kah-Ji si le monde n'était constitué que d'adolescents. Plus de peur que d'usine ceci dit, malgré le côté ironiquement un peu américain de ce Pylon - entendez hollywoodien - et son charme bref autant que bourratif, on reste évidemment à un tout autre niveau que du cyber-metal pour blaireaux bonnet-baggy-bouc ! S'il est de cette race très répandue des albums où tout se passe comme prévu et un peu trop comme prévu, Pylon est un album efficace... et efficace. Un album-petit gros, de la trempe de ces disques qu'on range dans nos étagères comme des briques, plutôt que comme des lingots.

note       Publiée le jeudi 12 novembre 2015

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Note moyenne        23 votes

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zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

Suis tombé il y a quelque temps sur une interview de Necrobutcher de Mayhem. Il indiquait avoir eu besoin de beaucoup de temps pour pouvoir écouter Death après la mort de Chuck. Ici on est pas certain de se balancer du KJ après la mort de Geordie. Juste une humeur du moment j'espère. Quel faiseur de riffs, ce Geordie....

Message édité le 29-11-2023 à 16:46 par zugal21

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torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

ça semble évident... mais tant de groupes ces dernières années s'acharnent à aller l'encontre des évidences !

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Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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Ah ben là… il n’existe plus vraiment.

SEN Envoyez un message privé àSEN

Quid du groupe maintenant ?

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magnu Envoyez un message privé àmagnu

Et merde...

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