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Nachtmystium › The World We Left Behind

cd • 9 titres • 54:44 min

  • 1Intrusion02:45
  • 2Fireheart05:16
  • 3Voyager07:20
  • 4Into the Endless Abyss08:27
  • 5In the Abscense of Existence06:51
  • 6The World We Left Behind06:33
  • 7Tear You Down05:19
  • 8On the Other Side04:44
  • 9Epitaph for a Dying Star07:29

informations

Enregistré à Belle City Sound, Racine, Wisconsin, juillet-aout 2013 par Chris Wisco. Produit par Blake Judd. Masterisé par Collin Jordan au Boiler Room Mastering, Chicago, Illinois.

Sorti sous forme cd, vinyle, téléchargement.

line up

Blake Judd (voix, guitare, synthétiseur, percussions), Scare Crow (guitare), John Porada (batterie), Dustin Drenk (synthétiseurs, électronique), Sam Shroyer (batterie).

Musiciens additionnels : Scott Judd (guitare, voix), Karla Murphy (voix), Chris Wisco (guitare).

chronique

Il est parfois difficile de faire la part des choses. Il est parfois quand même inévitable de ne pas faire un minimum de lien entre le contexte de production d’un disque et l’album lui-même. Alors je vais commencer par le contexte. Je ne connaissais quasiment pas ce groupe, malgré tout ce qu’on peut dire sur la « hype » ou chépaquoi concernant des mouvements dans des sous-genres dont Nachtmystium fut une tête de gondole, mais dans le cas précis de ce disque la publicité fut totalement désastreuse. Pour résumer, l’auteur pivot de ce groupe est un héroïnomane, doublé d’une capacité, même à jeun, à bouffer son environnement tel un Jim Morrison black metal. L’héro a bien sûr un coût, physique et numéraire, pour l’usager mais aussi pour son entourage. Je vous invite à lire l’article d’un des plus proches amis de Blake Judd, Neil Jameson (Krieg, N.I.L, Twilight, etc.), faisant le point sur la personnalité toxique du bonhomme pour vous faire une idée là-dessus. L’appétit grandissant pour ce produit s’étala également au loin, par de nombreuses arnaques auprès de fans et labels, éditions de disques dont il n’avait pas les droits, vente de collections inexistantes, la dernière en date étant un « bundle » en « pre-order » de l’album chroniqué, bundle n’existant bien sûr pas, et n’étant donc pas reçu par les gens qui l’avaient payé. Après de très nombreuses embrouilles de ce type auprès d’inconnus comme auprès de personnalités influentes du metal biz aux Etats-Unis et en Europe, mais aussi des plus proches de ses proches (cf. tout le tintouin du groupe « Twilight » réunissant quelques superstars du genre, bien décrit par Jameson) le retour de bâton fut donc à la hauteur de la haine et de la réputation de toutes ces personnes flouées… Voilà donc cet homme aujourd’hui blacklisté même par les personnalités les plus patientes et conscientes du talent de musicien de Blake Judd, après un mea culpa officiel… je précise maintenant que j’ai lu toutes ces histoires après l’écoute de cet album, sur les routes obscures de mon Auvergne grognonne et que, ceci étant dit, cet album est très bon. Pathétique, triste, dépressif (le morceau final est un petit joyau en la matière), bourré de bonnes idées mélodiques, avec un talent pour faire chanter une guitare simplement (le riff et le solo de « Voyager », les petites ritournelles et ajouts simples et discrets de synthés sur « In the Absence of Existence », la puissance pop rock de « On the Other Side »), d’ajouter des éléments externes à son black metal comme du jazz vocal à la « Great Gig in the Sky » de qui vous savez (« Epitaph for a Dying Star »), la tête droguée de Nachtmystium a une capacité à fabriquer des tubes tout simplement, dans un domaine, le metal extrême, qui n’est pas vraiment taillé pour cela, plusieurs chansons de l'album pouvant ainsi très bien figurer dans une playlist de radio rock généraliste. Cet album est donc estampillé « der des ders », mais on ne peut jamais faire confiance à personne... en tout cas, tout veut ici respirer la fin et la lutte interne contre le vide grâce un vrai talent pour hypnotiser l’auditeur qui ne présuppose pas, vu de loin, qu’on a affaire à un escroc de bas étage, mais plutôt à un très bon songwriter dont la tronche de cocker dans le livret semble donner un crédit indéniable à sa fraîcheur de vivre. Bref, ce disque, je l’ai acheté chez un disquaire et pas à l’intéressé, ou lors d’une prévente foirée, donc pas d’embrouille avec Blake pour ma part. Par contre, j’ai vécu plusieurs fois l’expérience d’être arnaqué financièrement, et je comprends aisément comment on peut être littéralement cuit par des attitudes pareilles… mais là, musicalement y a pas d’esbroufe et cette conclusion supposée de Nachtmystium vaut vraiment le coup d’être écoutée, le disque ayant un potentiel énorme, un peu comme un spectre ayant tué trop de gens mais dont le chant vous berce, le soir, quand la maison craque, et que vous êtes seuls, que vous gambergez, et que vous vous souvenez de tous les coups de pute que vous avez subis dans votre vie. Ou non.

note       Publiée le jeudi 15 octobre 2015

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Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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Oui, c'est ça le problème en fait. Ca fait mal au cul de se faire enc.... quoi ! Après qu'il se nourrisse de poireaux exclusivement ou qu'il s'injecte quotidiennement de l'éther, je m'en bats les steaks.

Note donnée au disque :       
yog sothoth Envoyez un message privé àyog sothoth
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je peux me tromper mais je crois qu'il n'y a jamais eu de grands fans des gens à qui tu paies des disques et qui préfèrent mettre la thune dans la came que dans les timbres... (et je dis ça alors que j'aime bien Nachtmystium, dans l'ensemble)

Hallu Envoyez un message privé àHallu

Haha marrant comme le monde évolue. Etre un connard héroïnomane autrefois dans le monde du rock c'était un peu la norme. Mais de nos jours le métal est un monde clean, de gens cultivés et assez ouverts, et on est donc choqués et surpris de voir un cas comme celui de Blake Judd.

Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

incroyable ces histoires, c'est meme bizarre qu'il soit encore en vie apres ce qu'il a pu faire

Bernard Envoyez un message privé àBernard

Tout pareil. J'aurais pas pu mieux dire. Petite remarque annexe: que le riff de 'Exercises In Futility IV' sur le dernier Mgla soit "emprunté" du présent album cela ne m'étonnerais qu'à moitié...

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