Slegest › Løyndom

La panne. Des fois, quand je gratte dans le metal récent je me sens en panne. Faute à de mauvaises directions, mauvais choix d’écoute et d’achat dans une jungle étouffante, remplie de myriades de groupes jouant tous un peu comme d’autres groupes qu’on aime, faute à un enlisement dans certains clichés qu’on pouvait apprécier plus minot mais qui tombent maintenant comme la pluie sur un k-way trop petit. Et puis il y a quelques fois de bonnes surprises. Par exemple, ce groupe, Slegest - je tiens donc à remercier le groupe et la personne m’ayant fait écouter ce disque car il m’a donné envie de gratter encore un peu ma plume, c’est bon pour le moral, même si la musique ici est vraiment dépressive. Formé par Ese, ex-guitariste de Vreid, qui s’occupe de tout ici (la musique, le chant, les textes), Slegest joue ce que, malheureusement, des groupes comme Pentagram n’arrivent plus à jouer : de la musique sombre au format rock and roll. La guitare est estampillée Iommi ou Nocturno Culto selon, le chant plutôt Norvège attitude version pastille contre les maux de gorge, et l’atmosphère générale est celle d’une course de motos au ralenti : vous avez déjà conduit sur les routes norvégiennes ? Vous voyez ? Les limitations à 60 sur de longues lignes droites ? Tout cela encadré par une simplicité d’orchestration qui ne laisse néanmoins pas de place au kitsch… si vous voulez, cet album de route norvégienne est plombant et sinistre comme peut l’être une route norvégienne sous la pluie et qu’il reste encore beaucoup trop d’heures de route (pas de kilomètres, d’heures de route). Sec, sombre, rock and roll sous Valium, Slegest saura ravir la personne avide de liaison metal et rock, mais sans avoir à se farcir une espèce de guimauve infâme car je n’ai pas l’impression que ce qui est dégagé ici n’est autre que du pur dégoût à la nordique, propre, bien produit, bien droit dans ses bottes dernier cri. De moto.