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Parallel Worlds & Self Oscillate › World Adapter

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Phaedream      mercredi 23 septembre 2015 - 13:01

cd • 10 titres • 50:14 min

  • 1My Window View 4:54
  • 2Day 1 3:51
  • 3Ground Warmth 4:36
  • 4May 4:28
  • 5Mental Station 5:05
  • 6Obscure Market 4:25
  • 7Ceramics 5:37
  • 8Peeled Branches 6:05
  • 9Legend Silence 6:35
  • 10Liquid Movement 4:21

informations

Composé et enregistré par Ingo Zobel et Bakis Sirros entre 2010 et 2014 à Athènes, Grèce, et Riedstadt en Allemagne. Legend Silence est composé par Ingo Zobel, Bakis Sirros et India Czajkowska. Masterisé par Ina Boddy en Avril 2015

On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le lien suivant: http://www.din.org.uk/din/node/501

line up

Ingo Zobel et Bakis Sirros (Doepfer, Euro, Serge, Buchla, MOTM, Moon, Blacet, Metalbox, RS-Integrator, Technosaurus et Synthesizers.com modulars. Oberheim Xpander et OB-Mx. Korg PE1000, MS20, Mono/Poly & Z1. Clavia Nord Modular, Nordrack2 & Nordrack3. Ableton Live et le logiciel NI Reaktor , Roland System-100 et Waldorf Microwave. Claviers, orchestrations, échos des pistes, réverbérations et effets sonores.

Musiciens additionnels : India Czajkowska (Voix et effets de voix sur Legend Silence)

chronique

Des tintements de bouteille qui fleurissent comme des stridulations, des vocables et/ou des gazouillis organiques ainsi que des battements vifs mais concis, ouvrent l'étrange paysage sonique de “World Adapter”. Un délicat filet harmonique étend ses charmes avec quatre accords obsessionnels qui flottent comme des feuilles traquées par les vents entre deux dimensions, échappant ici et là des restants qui sont délicieusement autant harmoniques qui errent et se perdent entre deux paysages soniques dont les frontières bordent l'onirisme et le psychédélisme. Le mariage entre les pulsations et les particules de fritures égarées par les tintements successifs sculpte la structure délicatement bondissante de "My Window View". Le rythme et la mélodie, délicieusement enfantine, gambadent main dans la main, amassant au passage les meuglements d'une ligne de basse dont la vorace appétit engloutit le mysticisme des harmonies fantômes de la principale ligne d'harmonie. Ainsi s'ajoute une chorale de criquets qui chantent dans les piège de plus en plus croissant des nuages de brume. Et ainsi va "My Window View" dont le crescendo du tintamarre s'amenuise avec l'ajout des percussions qui clapotent comme une nuée de doigts perdus sur une peau tendue et les étreintes des violons très stylisés qui dessinent une panorama fantasmagorique . Des bruits sur des rythmes! Des rythmes sur du bruit très créatif! Ainsi va le fascinant univers tintamarresque de Parallel Worlds et Self Oscillate.
“World Adapter” est la 3ième collaboration du duo gréco-germanique qui avait uni les fruits de leur délire dans Current Flow, sous le nom de Interconnected en 2004. Si plus de 10 ans séparent les 2 œuvres, la volonté de signer une musique unique qui est au-delà des standards de la psybient reste toujours la même. Il y a bien eu un EP, Mechanic Environments en 2013, qui laissait planer une quelconque orientation vers une musique très ambiante, mais Parallel Worlds et Self Oscillate avaient d'autres idées en tête. Centré sur 10 titres qui exploitent les mirages de l'Électronica et les rythmes passifs de l'IDM, “World Adapter” est un véritable catalyseur sonique pour ceux qui carburent à l'étrange. Le duo exploite à merveille les infinis possibilités d'un arsenal d'équipements analogiques afin de créer un milieu sonore qui irait à merveille avec les délires d'un Guillermo Del Toro au sommet de sa forme. Mais au-delà des bruits, il y a toujours des mélodies vampiriques, je pense au sombre "Mental Station", et ces structures de rythme qui trépignent comme des souris vitaminés à la cocaïne courant dans un labyrinthe dont chacun des niveaux en colimaçon deviennent de plus en plus étroit. C'est ce que j'appelle des rythmes stagnants mais vivants! Comme justement dans "Mental Station" et "Day 1" dont les ambiances sont aussi noires et sordides. Chaque titre regorge d'une faune sonique qui devient de plus en plus hallucinante! Si les crissements de "Day 1" sont un peu musicaux, ils sont tout simplement affolants sur "Ground Warmth". Le rythme pulse sournoisement, étouffé qu'il est par ces multiples cerceaux déformés qui éraflent le firmament sonique de tout “World Adapter”. Ici, l'approche des bruits est plus organique, alors que le rythme sautille et cabotine comme un Hip-Hop dans des ambiances saccadées. On pourrait dire que c'est un Hip-Hop mariné dans des break-moods. Des perles figées dans le mercure tintent en ouverture de "May" qui ondule comme un down-tempo morphique rongé par une ligne de basse qui rampe comme un fauve au milieu d'une nuit éclairée par les tintamarres d'insectes moqueurs et les ricanements pervers des créatures ectoplasmiques. "Obscure Market" présente une image sonique très cinématographique avec une pluie qui ruisselle sur une société perdue dans son marasme. Le rythme est lent et la ligne de basse, de même que les claquements incessants des percussions, ravivent des souvenirs des rythmes mous et sensuels de Massive Attack. "Ceramics" est un titre pour ceux qui veulent absolument tester la patience de leurs voisins, et surtout de leur conjoint. Le titre émerge des limbes avec une flopée de lignes de synthé qui ondulent comme des gros boas paresseux sur une grosse roche au soleil. Une structure rythme, je dirais un mid-tempo assez modéré, émerge entre ces étreintes morphiques pour sautiller délicatement dans des nuages de synthé aux couleurs qui sont maintenant hallucinogène. Le rythme et les ambiances se heurtent graduellement à une croissante montée de bruits et de grésillements dont le crescendo noie une ligne de basse pulsatrice qui égare son rythme dans un étang rempli de grenouilles électroniques et de leurs chants brisés par des spasmes de grésillements. Après 2 fois, Lise et moi avons eu assez! "Peeled Branches" nous réconcilie avec cette symphonie de bruits avaleurs de rythmes et ambiances avec un rythme qui trépigne de tout côté, le jeu des percussions est assez génial ici, d'où brille une délicate mélodie soufflée par ces tintements de verre qui sont un objet de séduction tout autour de “World Adapter”. "Liquid Movement" me fait penser à ces mélodies nuptiales des spectres tel que mises en son par Klaus Schulze, et plus tard dans les mélodies pour insomniaques de Remy, avec un beau piano qui expie les ombres de "Peeled Branches". Un beau titre dans un album qui en compte plusieurs et dont le barbarisme des sons et l'adoration des bruits baroques de Parallel Worlds et Self Oscillate éteignent à peine les ébats des rythmes et des mélodies qui côtoient avec grâce ce que le psybient sombre et iconoclaste a de plus beau à offrir.

note       Publiée le mercredi 23 septembre 2015

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