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Colin Rayment › Abstract Dimensions

  • 2015 • SynGate CD-R CR01 • 1 CD

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Membre Note Date
Phaedream      mercredi 23 septembre 2015 - 12:53

cd • 7 titres • 68:56 min

  • 1Skyward Euphoria 8:21
  • 2Mortal Angels Descend in Erebos 12:18
  • 3Monterosa in the Clouds 7:34
  • 4Nautical Almanac 8:45
  • 5Dreaming of the Empirical Journey 8:46
  • 6Navigation of a Helix 16:26
  • 7The Sadness of Tales 6:46

informations

On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le lien suivant: https://syngate.bandcamp.com/album/abstract-dimensions

line up

Colin Rayment (Synthés analogues et numériques, logiciels, séquenceurs et programmation des rythmes, effets)

chronique

Lorsque Ron Boots se prononce haut et fort sur la qualité d'un album, on doit nécessairement prêter l'oreille. Après tout le Grand Manitou de Groove a une excellente oreille pour flairer le potentiel d'un album ou d'un artiste. Ses commentaires élogieux envers la musique de Skoulaman et du duo Baltes/Erbe m'avaient amener à m'intéresser aux albums Dreaming of the Future Reflecting the Past et S-thetic2 . Ses commentaires positifs à l'endroit de “Abstract Dimensions” m'ont donc intriguer encore plus, considérant la qualité de la MÉ produite par label SynGate. Des sons! Sculpter des sons pour en faire une symphonie basée sur les perceptions. C'est la base de “Abstract Dimensions”, le tout dernier opus, et le tout premier sur l'étiquette Allemande, du sculpteur sonique et synthésiste Anglais Colin Rayment. Celui qui a déjà 5 albums à son actif propose un audacieux projet qui demande une intime interaction entre sa musique et l'imagination de l'auditeur. Et chaque impression, même si guidée par le choix des titres, reste très personnelle. Tant pour Colin Rayment que pour celui qui tente d'amadouer des paysages soniques qui sont dotées d'un esthétisme sonore très stylisé. Tant que j'ai eu besoin de quelques écoutes pour me familiariser avec un univers sonique qui a tranquillement décousu les pans de mon incertitude. Et je me dois vous assurer que la découverte de ce “Abstract Dimensions” était stimulée par des éléments soniques et des structures qui devenaient de plus en plus séduisantes, de titre en titre, de minute en minute.
L'aventure débute avec "Skyward Euphoria". Afin de bien guider l'auditeur à l'intérieur de ses visions, Colin Rayment explique que la pièce reflète ses visions d'une vidéo d'un voyage fait en automobile dans le nord de la France. La musique suit l'évolution du voyage, ses passages sous les ponts et viaducs où le firmament est en perpétuel mouvement. Et je dois vous admettre qu'avec un peu d'imagination, nous sommes assis à l'intérieur de du véhicule. La structure de rythme est pulsatrice. Elle se débarrasse des lignes de synthé aux couleurs azurées de l'introduction pour dresser un rythme qui sautille sur place. Le débit est fluide et structure ces formes de rythmes ambiants où la tête danse plus que les pieds. Des nuages de brumes ajoutent une aura de mysticisme et des siffles de synthé tournoient comme des spirales inversées qui cherchent plus à flotter qu'à tomber. Le rythme détache d'autres ions séquencés qui sautillent dans le dos des autres, fignolant une ligne de rythme subdivisée par un débit évanescent qui est plus rapide que la ligne directrice. L'esthétique sonique est plus qu'enchanteur. Le synthé, très présent, multiplie ses atouts avec des brises ténébreuses qui chantent sur un champ de séquences dont les ions s'agitent comme du blé dans l'emprise des vents. Mais ça peut aussi bien être le contraire. Les séquences peuvent aussi créer cette illusion de voir les nuages défilés sous les viaducs selon la vitesse du véhicule. Mais peu importe, "Skyward Euphoria" fait une fichue de bonne impression lorsque l'on débute l'aventure de “Abstract Dimensions”. Je dis cela parce que "Mortal Angels Descend in Erebos" est nettement plus demandant pour notre créativité. Et ce même si le tandem des lignes de séquences gorgées de sautillements contradictoires sont encore très présents. Des accords très nostalgiques, des nappes de voix, des pulsations sombres et dramatiques ainsi qu'un piano très pensif nous amène là où le veut Colin Rayment. Ce piano, embrumé de songes mélancoliques, se promène dans des corridors d'ambiances mortuaires, traçant une mélodie circulaire qui résiste aux assauts des séquences de plus en plus insistantes. Si le rythme cogne constamment aux portes des songes de "Mortal Angels Descend in Erebos", il reste résolument aussi ambiant que l'esprit du titre. Un titre intense qui offre des belles variations dans ses structures où le rythme ondule avec douceur dans les chants sibyllins des synthés. Les percussions électroniques qui arrivent sont vite étouffées par des ondes de synthés très astrales, conservant les droits de "Mortal Angels Descend in Erebos" pour une structure plus ambiosphérique, même si ces derniers instants grouillent d'une structure un brin plus nerveuse. Le duel entre ces ambiances et cette structure de rythme passive qui insiste juste assez pour se faire désirer est d'une fascinante attraction au fil des écoutes. Il y a des mouvements de séquences qui chevrotent et qui tressaillent constamment à l'intérieur du schéma de ce rythme tranquille qui au final sont très envoûtant. Je reviens encore sur l'esthétique sonique de Colin Rayment. Ici il manipule les ambiances avec de beaux effets dramatiques, des torsades de synthé qui refusent de prendre formes et des brumes qui n'ont de l'argent que sa froide couleur. Un titre difficile à cerner mais qui fait tranquillement son chemin entre nos oreilles. Fort et clair dans notre salle d'écoute et c'est le paradis.
Vous connaissez mon côté romanesque? Avec ses accords fragiles qui semblent être des larmes d'anges tombant des nuages, "Monterosa in the Clouds" m'a rentré dans l'âme comme un tonne de briques. À la première écoute! C'est une belle ballade avec un rythme semi lent qui est forgé dans le chevrotement de séquences toujours gardiennes de rythmes ambiants. Des pulsations basses guident la danse alors que l'aspect mélodie est assurée par des accords qui empruntent des habits de guitare et de piano. Ces accords, comme les brumes et les minces filets écarlates, tournoient et virevoltent dans une masse soniques qui devient de plus en plus dense et intense ainsi que dans les chevrotement des séquences dont les halètements tissent une trame de passion. C'est un superbe titre. J'ai accroché tout de suite. Ici, comme avec la belle ballade qu'est "The Sadness of Tales" où mes souvenirs m'ont ramené à la période Le Parc/Underwater Sunlight de Tangerine Dream. Chacune des introductions de “Abstract Dimensions” sont tissées dans des toiles cinématographiques très oniriques. La plus belle revient sans doute à "Nautical Almanac" qui se débarrasse des nuages soniques avec un rythme vif et galopant. Un rythme nerveux qui est picoré par des séquences et des pulsations juteuses. Le débit reste fragile. Et si les séquences atteignent de bonnes vélocités, la structure de rythme zigzague mélodieusement comme dans les belles années d'Edgar Froese afin d'homogénéiser son débit avec les chants irisés des synthés et des harmonies solitaires du clavier. C'est bien et c'est assez accrocheur. "Dreaming of the Empirical Journey" présente une approche plus intense avec de belles implosions des lignes de basses séquences qui ragent dans les éclats plus scintillants d'arpèges très intimidés. Après une lente intro peinte de mysticisme, les séquences font la houle et trépignent comme un troupeau d'ions en folie qui tente d'éviter les morsures des riffs. Après cette brève incursion rythmique, "Dreaming of the Empirical Journey" se terre dans une finale ambiante où des voix caressent les phases absconses nourries par ces implosions de basses séquences. Une finale qui trouve ses échos dans l'introduction de "Navigation of a Helix" où des ondes de synthé résonnantes, comme les feux d'Orion, et des voix éthérées aux timbres surréaliste ornent son introduction. Des amorces de rythme évanescents finissent par aboutir en une structure homogène qui restera tout de même assez passive. Les larmes de synthé et la chaleur des courbes des séquences, toujours pleines de nuances, sont au cœur des charmes de ce long titre ambiosphérique qui se chamaille constamment contre des amorces de rythme cosmiques de plus en plus menaçants. Les effets soniques et les beaux arrangements détournent une possible intrusion d'un effet de longueur. Disons que c'est le genre de titre qui charme après 2 ou 3 bonnes écoutes, les oreilles bien à l'affut. Tout comme le reste de cet album ,sauf pour 1 titre ou 2, qui est une véritable mine d'or pour les oreilles. J'ai bien aimé! C'est intense, très musical avec une approche qui n'est pas vraiment loin de la Berlin School sans vraiment en être....

note       Publiée le mercredi 23 septembre 2015

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