Au Dessus › Au Dessus

Au Dessus est un groupe de (post) black metal lituanien. C'est assez rare pour être souligné. Au Dessus joue du Deafheaven vachement mieux que Deafheaven, autrement dit comme Deathspell Omega, et s'inscrit naturellement dans cette vague à la Outre, celle qui n'hésite pas à tâter de l'emo et du gothique comme ce groupe Suisse qui lui ressemble beaucoup, Vuyvr. Malheureusement, le label qui est en charge de la distribution est habité par des incompétents : le son de la cassette qui est arrivée chez moi donne l'impression qu'un camion lui a roulé dessus sur l'autoroute. Côté droit c'est saturation des graves en mode sous-marin, côté gauche ça fait crrt kkkrt. Au bénéfice du doute j'ai racheté une deuxième fois la cassette. Même problème ! Manufacture à bas coût, probablement. Mes messages au label sont restés sans réponses (je proposais de leur renvoyer les deux cassettes et, au moins, de me faire rembourser). C'est fâcheux. Pour l'écouter, j'ai dû le télécharger en peer-to-peer. Vous voyez le topo ? Je vous invite donc tous à télécharger allègrement et frauduleusement ce très bon album qui, en temps normal, aurait récolté un 5/6 des familles, mais qui, au vu du contexte, écope de la plus mauvaise note. Soyez sérieux, ne déversez pas le moindre euro pour ces imbéciles, et encouragez le groupe à rompre avec ce label polonais, parce qu'il le vaut bien. edit : Et donc, si le label n'a pas donné suite, le groupe lui en revanche a pris acte de cette chronique et m'a contacté. L'explication est donc la suivante : Witching Hour aurait sous traité la production des cassettes à un autre label (Third Eye Temple, en l’occurrence), qui aurait donc probablement bâclé le premier jet d'édition de l'album (150 ex quand même...) puisque TOUTES les K7 souffre du problème mentionné ci-dessus. C'est con... Edit 2, la suite : le label a donc enfin réagi ! En m'accusant de mentir et de répandre une rumeur sur le label - Third Eye Temple, donc, hé oui - en contradiction avec le discours du groupe... C'est sympa, dans l'Est.

Bon, mais alors sinon, le groupe ça donne quoi ? Je vous l'ai fait entendre, je crois : du post black de haute volée, très raffiné, avec une production bizarrement proche de ces nouveaux groupes de hardcore blackened signés sur Deathwish. Et s'il n'évite pas l'écueil des larmes de tristesse sous un ciel gris, son origine géographique, l'austérité du pays Balte couplé aux délires colorés sur ton de gris mauve doré d'un Ricardas Gavelis amène le groupe sur les territoires balisés et accueillants d'un metal confortable tour à tour épique et grotesque. Un Paracletus des grandes plaines conté par une grosse voix versatile pas du tout orthodoxe (sauf chez Throatruiner). Si on n'est pas allergique aux mélodrames et qu'on a le voyage facile sur les dénouements fantomatique, que vous n'avez jamais haï les premiers de la classe parce que leur place était quand même le résultat d'un joli travail appliqué, il n'y a aucune raison pour vous refuser ce plaisir gratuit.