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[bleu] › clara altantsegtseg

cd • 8 titres • 00:00 min

  • 1...ainsi les sublimes soirs complexes 08:07
  • 2cédant leur masse faite de chaleur humaine 07:53
  • 3perdureraient, 05:14
  • 4maintenant l'horizon se meut en petites particules sémaphoriques 10:46
  • 5et ma peau se détériore, éclatante de douleur, 01:08
  • 6attendant sagement 03:53
  • 7l'apparition de courbes aurorales 06:29
  • 8qu'il aurait fallu étouffer au coït... 18:02

informations

line up

gilles grimaitre & emmanuel vion-dury

Musiciens additionnels : emmanuelle auchlin ( saxophones), adrien rabbiosi – guitare gaël rabbiosi (basse), kendalph vornëar (dununs, flûtes ethniques), mélanie uelli (chant), santiago lascano (guitare), domitille coppey (violoncelle), alicja pilarczyk (violon), cédric jeanneret (vibraphone), grégoire schneeberger (clarinette sib) valentina štrucelj (clarinette basse), nicolas krischer (hautbois), florent lepetit (cor),christoph siegrist (guitare classique), jacques tchamkerten 'ondes martenots), dorine herigny (texture) -- quatuor à cordes: daniel minten - noémie chatelanat lisa hagemann - timothée botbol

chronique

"Dans l'univers soudain rendu à son silence, les mille petites voix émerveillées de la terre s'élèvent. Appels inconscients et secrets, invitations de tous les visages, ils sont l'envers nécessaire et le prix de la victoire. Il n'y a pas de soleil sans ombre, et il faut connaître la nuit." Désormais enfouie sous son champ de décombres, la beauté peut renaître tranquillement, alanguie de tout son long sur un album de post-rock progressif décomplexé et d'un idéalisme sidérant. Si l'intitulé post rock progressif sonne vilain ,oubliez-en toutes les connotations pour ne garder que l'ambition, le goût pour le mystère et l'errance nocturne, le chaos harmonieux des formes, le plaisir cinématographique, l'éloquence derrière les rideaux de crescendos,l'emphase qui, en bout de course, retrouve un sens. Clara Altantsegtseg est un film, une énigme, un ami qu'on ne comprend pas et qui ne nous comprend pas mais qu'on a envie de garder un peu auprès de soi pour tromper la solitude, vigilante geôlière dont le défaut et de sous-estimer l'immensité de ces espaces poussant à l'intérieur du crâne. Scindé en deux par un mystérieux "hey!" suivi de bruits d'une course dans la nuit, ce disque accompagnera avec fidélité tout ceux qui aiment la pureté du silence (notions désuètes mais on n'a rien trouvé de mieux) ceux qui aiment leur ville tard, leur vide existentiel et désœuvré sans trop en creuser les arcanes, et leur désespoir stable et régulier comme un encéphalogramme de personne dans le coma. Il faut trouver de la beauté partout, car sinon rien n'est envisageable. [bleu], sur les deux derniers titres, pourtant toujours aussi insaisissables dans leur essence, touchent à l'extase d'une divagation de la dernière mélancolie, de la plus ultime torpeur. Tout semble s'engouffrer dans ces longs paysages, ces chœurs d'église à faire frémir Flaubert et ses "Trois Contes", ces carillons éoliens façon musique minimaliste à la Steve Reich, cette batterie jazz qui jamais ne presse ou ralentit le pas. Tout est consommé, patiemment désamorcé de toute sa charge d'amertume et de peur. En un sens, cet album homérique, débutant d'emblée avec une lassitude de la taille de l’Antarctique écroulée sur le piano, n'avait fait que s'échouer et s'agoniser depuis le début. C'est une fin qui n'en finit plus de finir, pour notre plus grande insomnie. à tous ceux qui réclamaient la chronique de "Perdition City" d'Ulver il y a quelques années - toujours pas faite - vous avez le droit de vous détendre, ce n'est point sale, faites le vide total, explosez amoureusement vos téléphones contre un mur (si possible de chiottes publiques, les murs de chez vous n'ont pas mérité ça), procurez vous des chaussures confortables et réalisez que la température est idéale et qu'il ne vous reste pas si longtemps. Je mets 5 car on ne pond pas un deuxième album pareil pour splitter sans rien dire. Il y aura encore mieux. "Je crois que j'ai dormi parce que je me suis réveillé avec des étoiles sur le visage. Des bruits de campagne montaient jusqu'à moi. Des odeurs de nuit, de terre et de sel rafraîchissaient mes tempes. La merveilleuse paix de cet été endormi entrait en moi comme une marée. À ce moment, et à la limite de la nuit, des sirènes ont hurlé. Elles annonçaient des départs pour un monde qui maintenant m'était à jamais indifférent." Albert Camus.

note       Publiée le mercredi 9 septembre 2015

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