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Kurtz Mindfields › Journey Through the Analog Adventure: (45 Years of Electronic Exploration)

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Phaedream      mercredi 26 août 2015 - 15:12

cd • 28 titres • 159:21 min

  • 1Dance of Senufo's Ancestors 8:22
  • 2Nodal Point Return 4:31
  • 3Enter to Rama Part I 6:59
  • 4Enter to Rama Part II 5:18
  • 5Water of Eternity (Remix) 4:26
  • 6Last Dance of Yggdrasill 7:45
  • 7Waltz of the Sandworms 7:36
  • 8Caladan Return (Spice to Travel) 7:37
  • 9Melorganic Earth Part I 5:10
  • 10Walking on the Moog 7:36
  • 11Melorganic Earth Part II 5:55
  • 12Green Ring Around a Star 3:22
  • 13Heaven's Gate 4:53
  • 14CD 2
  • 15Love on a Real Spaceship 5:53
  • 16Cybrid Poem 5:13
  • 17The Dark Canticles of Hyperion Part I 5:47
  • 18Time Delation 6:25
  • 19Intergalactic Farcasters 6:22
  • 20Tethys River 5`05
  • 21Megasfear 4:06
  • 22Dream of a Distant Earth 5:50
  • 23The Dark Canticles of Hyperion Part II 7:21
  • 24The Dark Canticles of Hyperion Part III 2:04
  • 25Death of the Centaur 4:37
  • 26Weintraub 1700 3:30
  • 27Mysterious Time Tombs in the Ocean of Nightmares Part II 4:58
  • 28The Void which Binds 12:21

informations

Composé et enregistré à Lyon entre 2012 et 2015

line up

Jean Luc Briançon (Synthés, claviers et séquenceurs analogues (MiniMooog, Arp Odyssey, Moog Modular, etc..., arrangements, piano Rhodes et effets électroniques) Voir la liste à l'intérieur de la pochette

Musiciens additionnels : Olivier Grall, Alain Potelle, Tajmahal, Eskimo J, Many Latif, Roman Perreton (Synthés et arrangements additionnels sur certaines pistes) Patrick Maradan (Basse double sur Weintraub 1700) Jean Michel Zanetti (Guitare sur Heaven's Gate) Wendy Martinez (Voix sur Last Dance of Yggdrasill) Franck Boutin-Albrand (Percussions électroniques sur The Dark Canticles of Hyperion

chronique

Un coup de pulsation basse étend ses réverbérations tandis qu'une étrange voix, un brin irréelle,
narre quelque chose à propos d'un gars derrière ses machines électroniques. Des machines qui font pleuvoir des réverbérations, des torsades et des bruits cosmiques de tout acabit. Une figure de rythme se terre derrière ce décor, faisant dandiner ses accords qui sautillent vivement d'un pied à l'autre. Le rythme qui éclot est lourd et lent, ondulant comme un gros anaconda qui cherche à éviter la pluie de décibels cosmiques qui s'abat de partout. Un délicat synthé tisse des harmonies solitaires alors que le rythme, plus vif et plus enveloppant, hésite entre un funk cosmique et un hip-hop psychédélique. Et ces solos! Ils affluent de partout, amplifiant une démence totalitaire qui perdura au-delà des 160 minutes que dure cette fantastique histoire de “Journey Through the Analog Adventure”. "Dance of Senufo's Ancestors" est un départ canon pour un album qui va vous estomaquer pour des jours à venir. Je vous le garantis! Kurtz Mindfields est la toute dernière trouvaille dans le merveilleux univers de la MÉ. Sa musique n'a aucune frontières! Même si je peux faire un mince parallèle avec le monumental Cords de Synergy au niveau de la recherche sonore et de l'harmonisation d'une foule d'équipements, pour la plupart analogue, la musique de “Journey Through the Analog Adventure” est quelque chose d'unique dans ce vaste océan qu'est la MÉ contemporaine. Ce qui n'est pas peu dire! Kurtz Mindfields est le projet de Jean-Luc Briançon, un autre joyau culturel de Lyons, qui est un diplômé du Keyboards Institute de Los Angeles. C'est aussi le fondateur et synthésiste du groupe de acid jazz Abigoba qui a produit 3 albums depuis 2003. Si son penchant pour le jazz, notamment pour la musique de Herbie Hancock, est nettement détectable sur ce puissant double-album, il réussit à fusionner une panoplie de rythmes contemporains, et électroniques, dans des zones de turbulences cosmiques qui ne sont pas sans rappeler les premières excursions de Jean Michel Jarre.
Partons du point de départ! “Journey Through the Analog Adventure” c'est près de 160 minutes de musique réparties sur 27 titres et deux CD contenant chacun deux faces virtuelles (A/B et C/D). Si certains prétendent que c'est un retour aux sources, j'y vois bien plus une actualisation ou un genre de modernisation de l'actuelle MÉ avec des équipements d'hier. Et cette vision est plus qu'enchanteresse. L'imposante œuvre regroupe une musique pigée dans une discographie de 5 albums et E.P. dont le premier, The Fate of Arrakis, remonte en octobre 2012. Le premier objet de curiosité est la nomenclature des titres qui sont tous inspirés d'une vision cosmique et futuriste. Un fait qui est directement en lien avec la musique. Il y a peu d'éléments vintage ici. Même les nappes de voix sont extorquées dans une approche cybernétique contemporaine. Et les rythmes? Si la vastitude des équipements listés tisse des ambiances électronique à couper le souffle, les rythmes ne sont pas en reste. Du free jazz à du funk en passant par de l'EDM et du synth-pop industriel accrocheur, ils évoluent constamment avec un superbe jeu du séquenceur dont les nuances dansent avec un non moins savoureux jeu des percussions électroniques. Et il y en a qui sont du véritable plomb avec des ions qui dansent, sautillent, virevoltent et oscillent vivement à l'intérieur de courtes enveloppes en constant mouvement. Comme "Nodal Point Return" qui est encore plus lourd et contagieux que "Dance of Senufo's Ancestors". Le jeu des arpèges oscillateurs qui forment des boucles de rythmes perdues dans des solos très jazz progressif est plus que séduisant. À ce niveau, "The Dark Canticles of Hyperion Part III" est saisissant alors que sa "The Dark Canticles of Hyperion Part II" est plus dans le genre pure électronique cosmique avec du rythme lourd et noir. La musique est vivante et offre une stratégie dans le développement des phases de rythmes qui étonne. Si "Enter to Rama Part I" reste dans le domaine du vif et entraînant, "Enter to Rama Part II" est plus aérien et ses lourds accords semblent trébucher dans des nappes aux envoûtants parfums arabiques. D'ailleurs, les premiers vestiges des années vintages crèchent ici avec des parfums d'un Tangerine Dream des années Stratosfear. La pluie des perséides et les réverbérations des aurores boréales qui recouvrent la voix de Wendy Martinez dans "Last Dance of Yggdrasill" donne un premier cachet théâtrale à la musique de “Journey Through the Analog Adventure”. Le titre est ambiant mais puissant avec des boucles de rythmes parasitaires qui se font mordre par une voix tranchante. Les ondes et les solos de synthé revêtent cette approche ambiosphérique et apocalyptique si chère à Vangelis dans Blade Runner. Et même dans ces enveloppes ambiantes, les figures de rythmes piaffent toujours d'impatience. "Water of Eternity (Remix)" fait très Jarre contemporain, tout comme "Megasfear", alors que "Waltz of the Sandworms" nous amène dans d'autres territoires avec un rythme noir qui ondule et croule sous de bons solos. Idem pour le très lourd et sombre "Death of the Centaur". Les solos de synthé, souvent modelés dans un esprit de jazz, sont sans contredit la pierre angulaire de cet album où la diversité des rythmes nous tient constamment sur le qui-vive. "Caladan Return (Spice to Travel)" est une lourde tornade qui éparpille des cognements. C'est un titre qui est dans la pure vision acid/jazz. On peut en dire autant de "Dream of a Distant Earth" et sa lourde approche un brin dramatique, même orné d'une superbe enveloppe sonique.
Les nombreux effets électroniques me rappellent les expérimentations de Larry Fast dans les premiers albums de Synergie. Et l'approche unique à la musique made in France est très présente avec des moments de lourde mélancolie comme dans "Melorganic Earth Part I", alors que "Walking on the Moog" balance entre funk et synth-pop. C'est un titre enjoué qui se glisse très bien entre les oppositions des phases que représentent la saga Melorganic Earth et dont la partie II me rappelle intensément les visions de Geoff Downes et son The Light Program, un autre bijou de MÉ. "Green Ring Around a Star" est un titre d'ambiances bourré de sons analogues, alors que "Heaven's Gate" est un superbe titre entraînant avec la belle guitare, et ses solos très alambiqués, de Jean Michel Zanetti. Le CD 2 offre aussi une large palette de styles qui inondent nos oreilles avec une belle empreinte de Tangerine Dream. Ça débute avec les effets interstellaires de "Love on a Real Spaceship" et de son vif rythme dont le mouvement des séquences ondulatoires n'ont rien à voir avec vous savez quoi. Seules les éléments électronique rappellent du Tangerine Dream, mais c'est très vague. "Cybrid Poem" est sans doute le titre le plus tranquille ici. L'amorce est très onirique, mais les deux dernières minutes sont une escalade d'ions séquencés qui fuient la morsure des percussions électroniques. Lourd et ondulant, "The Dark Canticles of Hyperion Part I" envoûte avec ses solos rêveurs et ses castagnettes électroniques. Il y a des parfums de Synergy. Ici et sur "Time Delation" et ses vives courbes oscillatrices. Et ça n'arrête pas! Les nostalgiques de Richard Pinhas seront ravis par le mouvement des séquences dans "Intergalactic Farcasters", alors que "Tethys River" épouse une approche digne d'un bon film de peur. Ça ressemble beaucoup à du Klaus Schulze contemporain. C'est la même chose avec les lents arrangements très patibulaires de "Weintraub 1700", on dirait que les fausses cordes tremblent de peur, le seul titre vraiment ambiant plein de “Journey Through the Analog Adventure”. La façon que ça se présente, il s'agirait plutôt d'une longue introduction au rythme lourd et oscillateur de "Mysterious Time Tombs in the Ocean of Nightmares Part II" qui ondule et se tortille comme un serpent pris dans un piège. "The Void which Binds" est le plus long titre de cet album. Il offre aussi cette figure de rythme noir qui palpite comme une balle propulsée dans un long tube ascensionnel où les synthés tissent autant d'ambiances que de solos dans une structure qui tranquillement s'évapore dans des bancs de brume mystique et des arrangements dramatiques.
“Journey Through the Analog Adventure: 45 Years of Electronic Exploration” est une bombe! Jean-Luc Briançon frise le génie avec une belle palette de rythmes qui n'a d'égale que l'énorme richesse des ambiances. Chaque titre est une trouvaille et une mine d'enchantement où la MÉ retrouve sa véritable essence, sinon ses fondements essentiels. Créatif et tout de même assez mélodieux, et certainement très entraînant, Kurtz Mindfields multiplie les intrusions dans notre sphère d'ébahissement avec une étonnante vision d'une MÉ où les parfums de Vangelis, Jean Michel Jarre et même Tangerine Dream, surtout au niveau des séquences, cohabitent dans un univers qui embrasse celui des étonnantes tonalités de Synergy dans Cords. Superbe! C'est l'album de la démesure et une véritable orgie sonique. Point! L'album est disponible dans une édition limitée numérotée de 100 CD. On contacte Jean-Luc Briançon sur sa page FaceBook pour plus d'informations et comment acheter son CD.

note       Publiée le mercredi 26 août 2015

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