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Dicks › Kill from the Heart

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Rastignac      mercredi 26 août 2015 - 13:20
Dioneo      mercredi 26 août 2015 - 11:53

cd • 12 titres • 35:29 min

  • 1Anti-Klan (Part One)1:53
  • 2Rich Daddy2:27
  • 3No Nazi Friend3:09
  • 4Marylin Buck0:58
  • 5Kill from the Heart1:57
  • 6Little Boy’s Feet1:13
  • 7Pigs Run Wild2:09
  • 8Bourgeois Fascist Pig2:09
  • 9Anti-Klan (Part Two)3:16
  • 10Purple Haze2:50 [reprise de Jimi Hendrix]
  • 11Right Wing/White Wing2:00
  • 12Dicks Can’t Swim : I. Cock Jam/II. Razor Blade Dance11:28

informations

Enregistré aux studios Earth & Sky. Produit par Spot.

Artwork : Carlos Lowry. L’édition CD Alternative Tentacles réunit l’album Kill from the Heart et l’EP précédent, Hate the Police.

line up

Gary Floyd (voix, chœurs), Buxf Parrot (basse, chœurs), Pat Deason (batterie, chœurs), Glen Taylor (guitare)

chronique

Viser. Foncer. Défoncer… Chercher le plus possible la merde. Pas besoin de fouiller loin, d’ailleurs : elle est là, partout autour. "Rolling ?" fait une voix, au fond. On a l’impression que déjà ça crépite. Et tout de suite ça déboule. Rude. La première cible, ce sera le Ku Klux Klan, avec ses membres notables. Comme si s’en prendre aux flics – sur le premier EP – n’avait pas suffi, comme source d’embrouilles et autres tracasseries, dans leur bel État à l’étoile solitaire (le Texas, nommément). De toute façon, cognes et klansmen, ce sont les mêmes, sûrement. Les "Bourgeois Fascist Pigs" et leurs serviteurs, avec ou sans cagoules selon les heures et les jours et les nuits… Ce premier album studio des Dicks – après un disque en concert partagé avec les Big Boys – arrache. Rugueux, rêche – plus encore que le précédemment cité EP, Hate the Police, sorti trois ans avant. C’est même vraiment sale – assez merveilleusement –, là, ce grain. Les guitare et basse toujours pas accordées, ou alors au jugé, vite fait, avec sans doute un bon coup dans l’aile – et sans qu’on sache, toujours pas, si c’est un tant soit peu voulu, cette discordance que ça nous gerbe en conséquence. Un vrai plaisir, en tout cas, qui froisse l’oreille, qui tord la gigue, la bourrade où ça nous jette. Parce que, oui… Il y a ça, aussi. Cette différence : la frappe n’a pas faibli, ils assènent même encore plus dur, mais cette fois… Ça groove ! Pas timidement. Gras. Graisseux, même. Une espèce de foutu tour boogie, dans leur punk méchant et frontal. Riffs déhanchés – en même temps donc que foutrement désaccordés. Même country, quand ça les chante, avec slide aux cordes apparemment piquetées, granulées d’oxydes. Et puis funky au petit bonheur si jamais ça leur dit – complètement n’importe quoi, ça, mais avec une hargne et une jubilation qui nous font autant de bien qu’à eux, sûrement. On ne dira pas qu’ils ont appris à jouer. Enfin… Techniquement, donc, c’est encore bien le chaos, du moins les mises en places sont parfois bien flottantes, ça cherche encore une fois plus à enfoncer qu’à fignoler. Mais maintenant ils ont compris – à force sans doute d’acharnement et d’exaspération – comment "lâcher". C’est-à-dire que leurs décharges massives, enragées, sauvages, ne sont plus engoncées dans la raideur du punk hardcore – comme style, canon… Rien à foutre sans doute, non plus, de complaire aux petits soldats de cette scène-là. À vrai dire ils se permettent tout. Gary Floyd, spécialement. De s’en prendre à tout ce qui bouge en vue pignon-sur-rue, disais-je. Le Klu Klux Klan, donc. Les flics, encore – beaucoup, c’est une obsession chez ce, ces gars-là. Toute la caste dont ils ne veulent pas être, possédants, clique. Toujours ces assertions prolétaires, pires que gauchistes : marxistes à la truelle, volontairement sans nuance. Toujours, derrière, ce truc manifestement à vif, écorché, qui fait que les coups sont portés si lourds en réplique, en affirmation qu’on ne va pas se laisser faire ; Rich Daddy, par exemple : c’est salement revanchard – et absolument imparable, en termes de matérialisme historique. Aussi, des fois que d’autres puritains, d’un autre genre – disons straight edge ou assimilés, allez – se mêleraient d’un peu trop adhérer, le gros Gary ne se gêne pas pour saboter, piéger le bidule avec une ode bien torse aux pieds des petits garçons. Flippez tous, ô tenants de toutes certitudes. Ceux-là ont les leurs, têtues et pas négociables. Ça leur donne cette audace mors aux dents. D’envoyer – Glen Taylor est un drôle de pistolet, comme auraient dit certains aïeux, sur son instrument – ces soli tout fringants et mal embouchés à la fois, en embardées qui crissent, giclées cisaillées, éruptions sèches sable gravier bords déchiquetés. Même… de reprendre Hendrix en un réjouissant massacre – version cabane cradoque, vermoulue, prête à s’écrouler ou à exploser si l’un de ces branques se piquait de jeter négligemment, au hasard, son mégot vers la caisse de TNT, dans l'angle. Il vaut mieux la traverser en serrant les nôtres propres, de mâchoires, leur purge. Parce que ça saute vite, une incisive, voire une molaire. Parce que ce serait con de se sectionner soi-même la langue dans un des soubresauts. Il faut s’y jeter sans cligner, aussi. Sympathisons horions. Déhanchons bien fort au contact. Fraternisons graillon, kérosène, le poing prêt à l’argument et le point d’éthique ramassé, paré pour le feu de l’action. Et rendons-nous au Kominterm vêtus de robes à fleurs, sans nous être rasé les jambes, le torse ou quoi que ce soit. Il faut bien saboter les attentes, biaiser dans tous les coins – afin que l’empoigne ne puisse jamais tourner bataille trop bien rangée. (De toute façon le cœur est un tireur isolé… Il est d’autant plus beau qu’une poignée de ceux-là se soient alors rencontrés pour nous balancer ça).

note       Publiée le mercredi 26 août 2015

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Eh eh... En tout cas y'a pas Léon sur la pochette de Hate the Police, en effet, il semble, dans les portraits façon Mont Rushmore (ah ah, c'est malin, ça). Sinon... Ma sortie sur la nuance était surtout une blague foireuse, hein, pour dire que ouep, eux avaient nettement décidé de pas faire de détail. (Je pense qu'ils voulaient surtout faire chier et faire peur au maximum de "conservateurs" possible, dans leurs contrée/leur pays... By any means necessary ?).

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    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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    @dioneo : comme dirait Trotski, "la dernière ressource de la bourgeoisie est le fascisme", pas de nuances ! Bon, en même temps ils étaient ptet plus joseph que léon les bites.

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Je vais le reevaluer je pense, aux premieres ecoutes je trouvais ca un peu long avec des morceaux plus faibles tout de meme a partirt du milieu; ils me font penser aux Rats-Dead Moon version enragée en fait (sur Rich Daddy notamment). Il y a toujours ce "blues" dechirant dans la voix et meme dans cette gratte - est-ce juste decaccordé ou bien il se plante d'une frette ou deux, par moments

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Bourgeois FASCIST Pig, steuplait ! C'est important, la nuance.

    (Sinon oui, hein, ce groupe tape vraiment aux tripes... Et je trouve que ça n'a pas trop changé de ce côté là après que Floyd y soit resté le seul des membres ici présents... Enfin, coming soon, ça, donc).

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    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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    Tuerie. Un des groupes hardcore old school les plus intéressants, plein de blues et de colère (Rich Daddy!Kill from the Heart!Bourgeois Pig!)

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