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Zothique › Zothique

cd • 3 titres • 32:23 min

  • 1The Shadow Of Linxia10:39
  • 2Hypnotic Kaleidoscope10:09
  • 3AMOY11:35

informations

Non renseigné.

line up

Darklaw (claviers, générateur de bruit, voix), Jona (basse et voix), Shusuke Shimonaka (guitare et voix), Koji Ueno (batterie, chœurs)

Musiciens additionnels : Kumi Kobayashi (voix sur Hypnotic Kaleidoscope)

chronique

"Linxia"… En fouillant un peu, on tombe sur des histoires de préfecture autonome chinoise, de minorité ethnique – Dongxiang – à forte majorité musulmane, et qui serait apparentée aux Mongols… Zothique, cette fois, affiche sur la pochette la photo d’une rue façon far-west… à ceci prêt que là aussi, quelques détails – une sorte de minaret ou de pagode, au loin ; deux hommes de dos coiffés de chèches… ce vélo, aussi – évoquent là encore un bizarre Orient, une Asie mêlée, infiltrée, presque parallèle. Et puis, "Orient"… La Chine, après tout, vue depuis Tokyo, c’est un autre azimut, qui pointe vers elle et ses subdivisions. L’image est cette fois baignée de rouge – trop vif, pas naturel ; encore une fois, respirant un corrosif ou un virus mutant, on ne sait plus si le sang teinte le ciel ou bien injecte l’œil, envahit les tissus, s’épand à l’intérieur depuis les sinus, la pinéale, le foie. Encore des histoires de villes, donc, de bâtisses d’enclavement, d’environnement qui envahissent et attaquent à leurs tours. Mais les cités, les métropoles, les bourgs… Ce ne sont pas seulement le lieu des luttes et contaminations. L’autonomie – justement – n’est pas l’autarcie. Il y a porosité. Partant, surtout, aussi : il y a échanges. De marchandises, certes. Mais volontés ou pas d’en rester là, c’est toujours plus complexe. "Commerce" : ça se dit aussi d’autres liens qui se tissent, fonctions qui se permutent et se repoussent ou se lient, entre communautés. Ça se dit de l’affect, du sexuel, des vendettas et des amours, ô Juliette ô Jésus, ô Bouddah ô Gracchus. C’est stratégies. C’est intuitions qui s’affrontent et s’épousent, corps et flux qui se croisent et se trouvent. Ces trois titres continuent de tout déphaser. Sludge, doom, crust – lourdeurs métalliques rampantes ou faites bolides aux trainées anthracites ou bien, donc, écarlates, carmines, vermillonnes ; orgues psychédéliques, encore, et plus que jamais, et au delà : carillon de guitare folk, acoustique, et voix de femme (Kumi Kobayashi du groupe Goum qui pose ici la sienne, sur Hypnotic Kaleidoscope) ; granulations noise qui bouffent le tout de l’intérieur, se plaquent aux structures, en changent, enrichissent, deviennent la substance ; larsens perçants – douloureux – au milieu des volutes ; chant grogné, arraché, criblé – ces cris qui semble pixeliser, glitcher, comme la rupture intermittente d’un faisceau sur Hypnotic Kaleidoscope, encore ! ... Zothique restent impénétrables. Étrange économie. Matière non pas simplement hybride ou composite – dont on peut voir les traits affirmés de telle ou telle origine, composante, dont on devine ce qu’ils y ont jeté mais qui pourtant en son débordement imperturbable, inexorable, n’a cesse de nous saisir par son non-identique, précisément, par… insaisissable. Voilà un disque plus chaotique encore, à priori, que son prédécesseur – Alkaloid Superstar, spécimen pourtant exemplaire, déjà, d’instabilité, d’écologie mutante, rusée, parasité et animé par tout un jeu de contre-attaques internes/externes et d’élusions qui y faisaient espaces. Et pourtant plus compact, cohérent, trouvant à son tour – encore mieux, et toujours comme par extraordinaire – sa consistance propre. Ça changerait encore, bientôt, leur manière – au moment de poster cette chronique, le nouvel album est sorti depuis six jours ; sans rien invalider car les disques ne sont pas des étapes mais des situations, moments, circonstances. Celui-ci se termine sur un autre chant féminin (un sample ?) on dirait encore une des langues chinoises ; Amoy – c’est le titre de la plage – est aussi l’ancien nom de l’actuelle Xiamen (province du Fujian) ; il semble que maintenant on y fabrique des diodes ; ce titre est peut-être autre chose, n’énonce peut-être même pas un sens… Il y a toujours de vieux toponymes tapis ; et les lucioles fabriquées peuvent détourner le regard de la place où le pas va déclencher le piège.

note       Publiée le samedi 15 août 2015

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Je me réécoute celui-là juste derrière le premier album (celui nommé Zothique), enchaînés direct après Arc de Neil Young... D'accord, "c'est quand-même pas le même délire" mais en tout cas ça ne laisse pas, dans tous ces secteurs, de me foutre de sacrées trempes ! (À part ça, le riff au début et à la fin de Linxia a beau être une énième version de celui de Black Sabbath (le morceau)... Ça reste un truc bien mutant et pas commun, leurs blocs intriqués à ses Japs là. Et puis cet Hypnotic Kaleidoscop au milieu qui fait un lit de pourrissements folks à ce qui ne manque pas de tomber derrière... Et puis cet AMOY avec son intro noise tarée... Diantre, diantre).

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