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Broekhuis, Keller & Schonwalder › Green

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Phaedream      samedi 15 août 2015 - 17:05

cd • 5 titres • 75:31 min

  • 1Green One 25:01
  • 2Green Two 18:16
  • 3Green Three 10:38
  • 4Green Four 16:37
  • 5Yellow is not Green 4:56

informations

Composé et arrangé en 2014. Enregistré et mixé en Mars 2015 lors des sessions d'enregistrements et des concerts donnés à l'église de Repelen. Green Three est composé avec Raughi Ebert et Thomas Kagerman en Mars 2015

On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le lien suivant: https://manikinrecords.bandcamp.com/album/green

line up

Mario Schönwälder (Synthés analogue, synthé analogue assisté par ordinateur et séquenceur) Detlef Keller(Synthés analogue et numérique et séquenceur) Bas Broekhuis (Synthés analogue et numérique, séquenceur, batterie et percussions)

Musiciens additionnels : Raughi Ebert (Guitares sur Green Three) Thomas Kagerman (Flûte et Violon sur Green Three)

chronique

Depuis la toute première symphonie électronique sur les couleurs, soit Noir réalisé en 2003, Detlef Keller et Mario Schonwalder, toujours secondés par leur fidèle complice percussionniste Bas Broekhuis, promènent leurs équipements entre les église de Repelen et de Betzdorfr, leurs studios d'enregistrement et sur les sites de différents festivals. Autant d'endroits, autant de genres! Mais chaque fois, Broekhuis, Keller et Schonwalder réussissent à maintenir les standards de leur excellence en fusionnant leurs styles aux différentes visions de leurs compagnons de scène, je pense à Repelen, tout en développant cet ambitieux projet de mettre en son les couleurs primaires. Et pour la première fois cette sérénade sans mots sur les couleurs amène les parfums exotiques de Raughi Ebert et Thomas Kagerman, déviant “Green” des axes du superbe Direction Green sans jamais trop s'éloigner des fragrances de Eglise de Betzdorf.
Une onirique onde de synthé perce une muraille de crissements métallique pour ondoyer délicatement au-dessus d'un tintamarre industriel qui échappe ses larves de synthé à la Vangelis. Et si on pousse notre imagination au bout de sa créativité; on dirait qu'une nuée d'insectes s'échappe de cette faune bruiteuse, où règne des parfums d'apocalypse, et que le son de leurs ailes initie littéralement les premiers balbutiements rythmiques de "Green One". On parle ici d'un rythme ambiant, à peine formé, dont les ombres vont et viennent comme des lassos stroboscopiques dans les replis d'une ligne de basse et de ses effets dramatiques. Un filet de séquences, qui pépient comme des électrons libres, s'échappe et serpente autour de cette allégorie. Le mouvement oscille et ses amples boucles façonnent un jeu d'ombres avec une délicate ligne de piano qui ondule en parallèle dans de beaux arrangements orchestraux, forgeant peu à peu cette structure de rythme harmonique et minimaliste si unique à l'univers de Keller & Schonwalder. Une résonnante ligne de basse rampe en parallèle. Des percussions, genre Tablas, y tambourinent, alors qu'un synthé étend des délicats chants auxquels se joint une chorale de spectres. Et peu à peu, la cadence accélère tandis que nos oreilles tentent de capter tout l'arsenal sonore du trio Berlinois. Pulsations, basse un peu groove, brume électrique, piano rêveur, filets stroboscopiques et lignes de synthé nasillardes ornent la lente évolution de "Green One" qui embrasse une phase de turbulence ambiosphérique vers la 14ième minute pour finalement exploser avec une approche nettement plus entraînante, qui ressemble aux rythmes tribaux de Repelen, 5 minutes plus loin. Simple mais tellement efficace, la recette de Broekhuis, Keller et Schonwalder continue de charmer sans pour autant ignorer les innombrables possibilités qui structurent les besoins de la modernité. Le trio installe sa structure minimaliste avec des ver-d'oreille, tant rythmiques qu'harmoniques, qui envoûtent l'écoute et qui magnétisent les sens.
Chaque structure de “Green” répond à notre envie d'entendre du bon Broekhuis, Keller et Schonwalder. Une pulsation d'une ligne de basse respire lourdement en ouverture de "Green Two". Des arpèges sautillants dansent avec des cliquetis métalliques tandis qu'une nappe de brume initie un climat patibulaire qu'une caresse de violon propulse encore plus loin dans ces ambiances glauques. Et comme "Green One", l'enveloppe de "Green Two" évolue en colligeant ses éléments vitaux. Les percussions égrènent des tambourinements dans les voltiges des ions séquencés dont les ruades et les spasmes sont tempérés par un nuage de brume aux couleurs du cataclysme et imbibée de voix spectrales. Un clavier tout solitaire éparpille ses accords dans cette structure de rythme un brin chaotique alors que le synthé délie ses effets électroniques, les brumes sont ensorcelantes, et troque ses parfums de violon pour des solos très aériens. C'est doux et assez apaisant, même si la cadence tente de renverser subtilement la vapeur dans les dernières minutes. Composé avec Raughi Ebert et Thomas Kagerman, "Green Three" nous amène dans les ambiances de Repelen, mais avec une délicieuse structure ambiante qui chevauche sur une sournoise structure introductive. Le rythme est délicat et exploite ce maillage d'accords et de séquences qui dansotte tout autour de “Green”. Ici, ce sont les synthés qui sont magiques. Ils jettent des effets électroniques (j'entends des chameaux blatérer) et des effets de drame, tout en soufflant de belles harmonies mélancoliques aux teintes de jazz. "Green Four" est le titre le plus dans le genre Berlin School de “Green”. L'intro est sculptée dans des brumes synthétisées où filtrent des larmes de violon et des voix éteintes. C'est très enveloppant, ça fait même dramatique. Une belle ligne de séquences perce ce dense nuage méditatif pour faire onduler ses ions en de belles ruades ascensionnelles. L'art minimaliste de Keller et Schonwalder étale tout son charme sur ce titre qui est le plus fort de “Green”. Appuyée par des pulsations sourdes et par une autre ligne de séquences limitrophe, la structure de rythme de "Green Four" atteint une telle vélocité qu'une ombre chevrotante s'en détache. Deux lignes de rythme en parallèle, mais légèrement interverties, fouettent alors la cadence de "Green Four" qui devient vive, même en restant lourdement pulsatrice. Nos oreilles peinent à gober les entrelacements de cette phase intense et riche. Broekhuis, Keller et Schonwalder distribuent des effets électroniques dignes d'un trio de DJ qui cherche à rendre encore plus dansable cette structure qui a déjà magnétisée sa faune de zombies technoïdes. C'est du grand Broekhuis, Keller et Schonwalder et c'est ce qui est le plus près du génial Direction Green. Et comme tous ces chapitres soniques sur les couleurs de Broekhuis, Keller et Schonwalder, "Yellow is not Green" délie un peu les secrets de ce qui vint après “Green”. C'est doux, rêveur avec un arrière-fond plein d'étoiles qui scintillent et traînent leurs poussières sur de doux battements et, surtout, dans les douces brises harmoniques d'un synthé parfumé de Jazz et de Lounge. Ça promet! Mais quand a t'on été déçu par les explorations soniques de Broekhuis, Keller et Schonwalder qui, encore une fois, trouvent toujours les façons de nous séduire?

note       Publiée le samedi 15 août 2015

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