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Zothique › Alkaloid Superstar

cd • 8 titres • 49:06 min

  • 1Intro*1:24
  • 2The Immortal8:11
  • 3Frozen Gloom5:18
  • 4A Lotus In The Sun9:12
  • 5Into The Vaults of Yoh-Vombis2:02
  • 6104324649*1:18
  • 7Alkaloid Superstar7:52
  • 8Sunless*13:49

informations

Enregistré et mixé par Darklaw aux D.O.M. Sound Studio et Noise Room Recording Studio. Produit par Zothique.

Les titres marqués d’un « * », présents sur la version CD du disque, sont absents de la version bandcamp – écoute en streaming et téléchargement.

line up

Darklaw (claviers, générateur de bruit, voix), Jona (basse et voix), Shusuke Shimonaka (guitare et voix), Koji Ueno (batterie)

Musiciens additionnels : Kumi Kobayashi (voix sur 8)

chronique

Ouverture électronique. Ou d’orgue, en fait, on se rend compte. Fréquences tenues, en tout cas, avec ce fameux effet dit "de battement" – deux hauteurs voisines jouées simultanément, qui donnent l'impression que le son coure sur les ondulations d'une taule. Introduction trompeuse… Absente, d’ailleurs, de la version du disque mise en écoute par le groupe, en streaming. Curieux choix, peut-être – mais bonne surprise, alors, en découvrant la version CD – et pas la seule des plages qui n’y soient pas partout… J’y reviendrai. Trompeuse et même… Assez sournoise, à mettre ainsi l’oreille, l’esprit, dans cet état alerte, certes, mais plutôt dispo, accueillant. "Dommage"… Car voilà le larsen. Il monte du fond, en traître. En chasseur. Et c’est The Immortal qui nous fond sur le râble ! Course lourde et véloce, salopée, pratiquement crust dans son rocailleux, ses riffs crasseux et emballés ; qui tourne ensuite au flot d’humus engluant, nappe sans fond qui nous happe dans sa masse granuleuse – aveuglés, éreintés, la chose qui nous pénètre conduits auditifs, narines, bouche, gosier. Et dans ce poisseux bouillon qui nous avale-et-réciproque : encore de ces substances qui viennent frapper les récepteurs chimiques d’où se coulent en nous les hallucinations, les visions. Décidément, Zothique ne se contentent pas d’alterner les vitesses. De mêler lourdeurs métalliques encrassées – sludge, au fait, puisque ce mot là aussi, veut dire "boue" – et accès de claviers endémiques façon garage psychédélique. Leur brouet prend une autre dimension. Une autre force. D’autres plus méchants tours déforment le paysage, distordent nos azimuts. Ce disque est en poisons verts-marrons-blanc bois sec – comme cette pochette à priori banale, presque clichée, avec son lettrage gothique, mais insidieusement, subtilement décalée par rapport aux supposés genres qu’on les croirait d’abord entendre jouer. Lianes, écorces, feuilles vivaces. Température de serre. Ce ne sont pas, pourtant, tout à fait des dérives dans ces forêts et rifts habités, desséchés ou tapissés de mousses, dans quoi nous jette Alkaloid Superstar. C’est plus qu’une nuance, dans l’angle. C’est que cette musique semble comme perçue non du point de vue – d’écoute, de sensation, de transformation de signaux et stimuli – de l’auditeur mais… De celui de l’environnement lui-même ! De ces biotopes pollués ou bien sauvages, ou tout à la fois. De ces Zones – le sample vocal, au début d’A Lotus in the Sun pourrait tout à fait provenir de quelque Stalker ou autre film de Tarkovski, d’ailleurs, des contrées horrifiantes et magnifiques de ce cinéma-ci – où quelque chose… Encore une fois, attends. Tourne, guette, encercle l’humain. Cherche et patiente. Trouvera bien l’instant de fondre sur l’isolé ou sur le groupe. Pour le dissoudre ou l’étouffer ou venir s’y planter, greffer en parasite. Instant fatal où ils se rejoindront pour s’amalgamer – survenue des vieux mythes où l’on disait qu’un jour, à nouveau, ils ne feraient plus qu’un. "Fatal" ? Peut-être pas. Car l’homme, à son tour, mute. Et je ne vous ai pas parlé du Bruit – entendre Noise ; il crisse, ici, déborde les circuits où les autres sons circulent ; parasite, lui aussi. C’est lui qui là éclate l’enveloppe, saisi les gènes de ces musiques, de ces musiciens, pour qu’ils s’échappent, fuite hors de la fixation en genres hybrides, simples curiosités stériles. Entre Into The Vaults Of Yoh-Vombis – autre coup de sang crust, hardcore salit – et Alkaloid Superstar, il y a encore ce bizarre interlude – 104324640 –, qui ressemble à vrai dire à l’un de ces délires sous hydroponique cher au groupe Audioactive, autres Japonais, eux plutôt épris de dub modifié, explosé jusqu’aux yeux. Encore une plage absente de la version en streaming. Comme celle qui suit le morceau-titre, d’ailleurs. Elle n’est que sur le CD. Et puis… À part, "chez eux", écoutable d’ailleurs, isolée. Sunless, elle se nomme. Je vous en parlerai – moi aussi – autre part. Non pas qu’elle choque, ici, mais… C’est encore un monde. "Sunless"… : Sans Soleil. Serait-ce par hasard, dites, qu’ils y citent cette fois Chris Marker ? Passons… Je vois dans celui-là voleter d’autres insectes. Leurs piqures, morsures, me coulent toujours un venin qui – il est vrai – n’est pas tout à fait le même. Sous l’effet de celui d’ici, entendez donc le bourdon des mouches de sous-bois, des taons extraordinaires ; et sentez tout au tour les tremblements et arrachements de tous les rampants qui frottent, soudain immenses et pesants comme les villes où l'on grouille.

note       Publiée le vendredi 14 août 2015

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Note moyenne        2 votes

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Il vieillit bien, ce disque... Bon, on me dira, six ans depuis sa sortie, c'est pas énorme. Mais bon, dans certains genres, ça peut paraître une éternité ! Et avec un parti-pris aussi marqué - ce côté noise + clavier psyché (voire prog parfois) très à l'ancienne, seventies, qui se mêlent à la grosse base doom-sludge, ça aurait pu très vite sonner "expérience d'un moment et pourquoi pas/mais réécouté quelques années plus tard ça tient pas". Là pas du tout. L'étrangeté de la chose ne fait toujours pas "gimmcik" à mes oreilles, même si c'est ici plus brut que sur l'album rouge ou Faith, Hope & Charity (ou l'EP/plage unique Limbo, encore différent, qu'i faudra quassi que je chronique, tiens). C'est "chargé" mais y'a des compos, et ça ne sonne toujours pas "exercice", quoi.

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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@Necromoon : Ah ben cool si ça te les a fait découvrir... Je trouve le rouge/épo encore plus étrange, Sunless encore un poil ailleurs et... Ben le nouveau - que j'ai découvert tout à l'heure - a l'air vraiment très bon, oui ! Encore moins "rattachable à un seul genre". (Le morceau Valley of Tears... Euh ?! Ah ben oui en fait).

Par contre je vais pas me spécialiser en METAL, hein ! Soyons quand-même clair.

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

j'ai aussi pioupiouté pour essayer de trouver ces pistes indisponibles; sans succes

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necromoonutopia666 Envoyez un message privé ànecromoonutopia666

La chronique m'ayant intrigué, j'ai cherché la musique du groupe le zozieau bleu et là, je vois qu'il y a nouveau cru cuvée 2015. c'est hyper bien foutu, ou plûtot ici, foutrement bizarre foutu, mais étant donné que je suis dans une periode sludgy, c'est typiquement le genre de came que je recherche. Dioneo, c'est cool que tu te lance dans des trucs "metal", surtout quand c'est si non orthodoxe et coolos.

GinSoakedBoy Envoyez un message privé àGinSoakedBoy

Ça devient vraiment très bon Zothique oui, c'est une bonne idée de les chroniquer. En attendant de pouvoir les faire jouer par chez nous (ils ont au moins mon invitation), on peut se délecter de leurs gros parpaings balancés sur la toile. C'est surtout le sans-titre qui a tourné ici, avec Sunless; faudrait que je rejette une oreille sur celui-ci.