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Hijokaidan › Zouroku No Kibyo (蔵六の奇病 )

cd • 7 titres • 56:47 min

  • 1マントヒヒ(大阪)/ Mantohihi (Ōsaka), April 26, 19811:22
  • 2磔磔(京都/ Takutaku (Kyōto), April 19, 19816:06
  • 3創造道場(大阪)/ Sōzōdōjō (Ōsaka), November 3rd, 19804:49
  • 4新宿ロフト(東京)/ Shinjuku Loft (Tōkyō), August 29, 19818:39
  • 5慶応大学日吉315教室(神奈川)/ Keiō University Hiyoshi Campus Classroom 315 (Kanagawa), June 27, 19817:47
  • 6同志社大学至誠館24教室(京都)/ Dōshisha University Shiseikan Classroom 24 November 27, 198116:27
  • 7螢ヶ池クルセード(大阪)/ Hotarugaike Crusade (Ōsaka), June 111:37

informations

Les dates et lieux des enregistrements correspondent aux titres respectifs des morceaux.

line up

Jojo Hiroshige, Toshiji Mikawa, Chie Mukai, Geso, Ichiguchi, Koichiro Kami, Naoto Hayashi, Semimaru, Sumireman, Taniguchi, Toshiyuki Oka, Woo, Yamazaki, Yasei No Kyoui, Yukan Goro, Zuke

chronique

"Ah, encore un de tes groupes qui vomissent sur scène", me disait la nièce. Je partais pour un concert. On s’aime beaucoup, la nièce et moi, mais il est vrai que question musique, on n’a pas trop les mêmes goûts. Ça ne lui parle pas tellement, mes choses bruiteuses et autres joyeux fracas. Et puis… Je n’ai jamais vu Hijokaidan sur scène mais force est de le constater : ici, sur la première plage de ce premier album, c’est bien un mec qui semble s’enfoncer les doigts dans la gorge, qu’on entend, se forcer à cracher quelques glaires-amorces puis – au jugé, à l’oreille – quelque chose comme un fond de bile qui doit faire mal en passant. Ensuite… Eh bien ensuite, ce sont bel et bien des applaudissements ! Mince… Pour ce coup là, la nièce avait raison. Et cette entame au moins – comme quelques vidéos qui, curieusement, ont tendance à disparaître et resurgir régulièrement des sites où l’on partage publiquement, pourtant, bien des sortes de choses – confirme cet on-dit. Qu’Hijokaidan, à leurs débuts – mais peut-on dire, d’ailleurs, qu’ensuite, ça ait changé ? – ne cherchaient pas spécialement à jouer de la musique. Aussi : qu’ils entendaient bien donner à la "performance" son sens le plus affranchi possible de toutes convenances – et soyons clairs : quitte à les outrager (et toujours : sans leur reconnaître la moindre pertinence). Hijokaidan, donc, vomissaient sur scène. Pissaient, aussi, au milieu du magma électrique. Et puis je crois, parfois, saignaient. C’était sûrement assez dégueulasse à voir. Et passé l’ouverture, on peut entendre, dans ce qu’ils balancent ensuite, que ça devait être assez fascinant, explosion jubilante sûrement bien contagieuse. La question n’est pas de savoir si c’est de l’art, du Artaud, de la régression, de la merde ou de la psychose. C’est du bruit. Du bruit qui jouit, disais-je. J’irais même jusqu’à dire : une espèce de bonheur. C’est irracontable, mais c'est encore si bon – trente et quelques années plus tard, tout de même ! – d’entendre tout ce qui lâche, là-dedans, ce qui se libère. Ça devait frotter, c’est hystérique – diraient les disciples d’un quelconque Barbu Sigmund, sans imagination – mais nom d’un, ce que ça devait pendant et après aller bien, faire plaisir ! C’est tout physiologique – on y revient. Junko Hiroshige n’y est pas encore – elle arriverait quelques albums plus tard – ; mais quelqu’un ou quelqu’une use déjà par moments, encore brefs, ici, de ces cris stridents, tendus, tenus, qui ressemblent à une vrille passée où c’est plein de nerfs dans vos corps ; la hurleuse ou le brailleur semblant asséner ça dans une espèce de fou-rire impassible – et le plus beau, le plus curieux, c’est qu’il vous chope aussi, l’accès. Il n’y a pas que ça, d’ailleurs, qui est stridences. Tout y passe à un moment ou l’autre. Des larsens de guitares ou d’autres machins branchés à des amplis. Des saxophones, il semble, sur certaines plages. Dans le bas du spectre, en même temps, ça racle, ça gronde, ça écrase et se broie sans fin. Ils ont une batterie, aussi. Puisqu’on s’en fout de savoir si c’est ou non – oui, oui : "décidément" – de la musique, il n’y a pas plus de raisons pour qu’ils s’empêchent, quand ça les prend, de pulser, qu’il y en aurait à ce qu’ils se gênent pour la faire déferler en informes éboulis. "De la noise, quoi". Certes. De la bien rugueuse et toute déraisonnable. Et certes : on se moque un peu qu’elle soit pionnière ou pas. (Elle l’est… Évidemment… Mais ce n’est pas ça, ce qu’on écoute). Ce qu’il y a, c’est qu’on trouve beau – à force ou tout de suite – cette espèce de monstre, d’humain mutant, dégoulinant, sur la pochette. C’est plein de couleurs – des pas banales – ce granuleux écorché. Ça ne devrait pas pouvoir se tenir, on se dit, respirer ; mais ça se campe, pourtant, comme bizarre forme de vie. Ça ne cessera pas de bouger. Ça évacue la place. Vive la panique tournée en sarabandes, les pas en sommet de cuite, la prise de son des sévères gueule de bois.

note       Publiée le mercredi 12 août 2015

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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En fait, "Dioneo", c'est un nom collectif... On est une famille entière à publier des chroniques sous ce pseudo.

(Non mais oui, elle a des sorties parfois imparables).

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Sigur_Langföl Envoyez un message privé àSigur_Langföl

Merde, Dio! Ta nièce a une putain de répartie. Au moins y en a qui se marre aux fêtes de famille.

Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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(Ah ah ! Celle-là même, oui, c'est vrai que...

Je n'y manquerai pas. L'eau d'Helsinki est toujours aussi pure à tes locks ?).

Pas sûr que Jojo et Junko aient continué dans le secrétariat, par contre, ceci-dit.

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Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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On parle bien tous trois du même, d'où ma remarque. (Le bonjour à la nièce, d'ailleurs.)

Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Il y a au moins un des Incapacitants qui vient d'Hijokaidan, d'ailleurs. (Le ci-présent Toshiji Mikawa). Salarymén-neuïzouuu-kouneu-seu-piréécyyy !

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