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Dirk Serries › Disorientation Flow

  • 2015 • Projekt PRO0316 • 1 CD digipack

cd • 5 titres • 64:51 min

  • 1The Imperative Edge 13:40
  • 2Metamorphosis 12:52
  • 3Disorientation Flow 15:47
  • 4Blistering 9:02
  • 5The Lament Broke 13:30

informations

On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le lien suivant: http://projektrecords.bandcamp.com/album/disorientation-flow

line up

Dirk Serries (Synthé, claviers, guitares, boucles et effets)

chronique

Avec les années, et surtout avec l'aimable collaboration de Projekt Records et de Spotted Peccary, je suis devenu nettement plus ouvert à la forme de musique d'ambiances. La musique ambiante. J'ai appris quand l'écouter et comment l'entendre pour finalement l'apprécier, surtout lorsque le sommeil nargue ma fatigue. J'ai ainsi découvert un univers de perceptions où chaque détail enrichi la quiétude avec des lents mouvements qui bordent le silence avec une telle sensibilité que l'on fini par s'y égarer. Et c'est très exactement ce qui arrive avec “Disorientation Flow”, 2ième opus sur les formes du silence et de la méditation que Dirk Serries propose via le label américain Projekt Records. Pourtant, Dirk Serries n'est pas un nouveau venu. C'est un projet sonique parallèle à la carrière de Vidna Obmana, un célèbre compositeur de musique ambiante Belge qui est aussi prolifique que Steve Roach. Et ce n'est pas un hasard si les deux semblent capable de créer des symphonies à partir des solitudes des vents. J'avais justement entendu la musique de Dirk Serries pour la première fois avec Steve Roach lors de sa collaboration pour l'album Low Volume Music en 2012. La fusion des larmes de guitare aux ondes de synthé morphiques, enveloppantes et assez vampiriques m'avait passablement séduit. “Disorientation Flow” s'inscrit dans cette lignée. Un peu moins noir et amorphe que la série Immersion de Steve Roach, ça n'en demeure pas moins une œuvre ambiante extrêmement enveloppante, quasiment silencieuse, où chaque parcelle de son est couvée par une étonnante présence sonique. Totalement improvisé et enregistré en temps réel, “Disorientation Flow” est présenté en 5 longs actes morphiques où Vidna Obmana établit une forme de communion méditative entre un auteur solitaire et ses nombreux fans qui ne rêvent que d'une solitude partagée avec la compagnie des autres.
Des ombres pourpres, où l'imagination rêve à des gémissements de guitare qui courtisent la délicatesse morphique des lignes de synthé dont les lents envols sont nimbés par les chants des nymphes astrales, crissent sur la brève sérénité de l'ouverture de "The Imperative Edge". Les tonalités sont vives et sont moirées d'une aura maculée par le vif écarlate d'une introduction où la quiétude se chamaille avec l'irisation d'un magma qui menace à chaque seconde de percer les parois du néant. Une oisive ligne de basse déploie des lents remous dont les larves dessinent les délicats mouvements d'une passion pleine de retenue. Entre le calme et l'ébullition, les ambiances se dressent en un monument opaque qui peu à peu étend un crescendo d'émotivité où les couleurs, assez vives par moments, des sons domptent la passivité d'un silence déchiré par une avalanche de strates aux teintes aussi riches que leurs formes. "Metamorphosis" se détache de cette enveloppe incarnate avec une nuée de drones, de brises rauques qui transpercent les ombres restantes de "The Imperative Edge". La communion est intense car les ombres flottent comme des pleurs en suspension alors que Dirk Serries multiplie les effets de réverbérations, forgeant une compacte masse de sons ambiants qui affiche toutes ses nuances sibyllines. Ce mélange de larmes de guitare, de soupirs de synthé et de voix a demi éteintes est la toile de fond d'une œuvre intensément méditative où Dirk Serries prend bien soin de jouer avec ses nuances. Il y a des petits cailloux de Structures from Silence qui flottent tout au long de cette ode à un silence plus sombre mais aussi plus harmonique. Et c'est encore plus probant dans la pièce-titre qui est la plus séraphique du lot. "Blistering" nous amène à un autre niveau de contemplativité avec une introduction très sombre. Peu à peu les couleurs du silence, ces sanglots aux pleurs d'une six-cordes intrusives, viennent hanter les obscurités de "Blistering" qui renoue avec les passives mélodies spectrales de “Disorientation Flow”. On atteint un point où le temps perd ses repaires et où notre esprit confond le silence et les sons lorsque "The Lament Broke" étend un beau filet de musicalité, toujours très astrale, sur le silence des ombres qui peu à peu a dompté cette douce rébellion contre l'apaisement des sens.

note       Publiée le mercredi 12 août 2015

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