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René Splinter › Frames

cd • 8 titres • 57:02 min

  • 1Celluloid Skyline 9:43
  • 2Strangers in the Land of Sunder 7:52
  • 3Two Wanderers Above the Sea of Fog 6:20
  • 4The Road to Transylvania 9:22
  • 5Stereopticon 7:59
  • 6Laterna Magica 4:41
  • 7Frames 3:31
  • 8Instant Memory 7:29

informations

On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le lien suivant: http://www.renesplinter.com/Frames.html

line up

René Splinter (Clavier, synthés, séquenceurs et FX)

chronique

  • new england school et rock Électronique

René Splinter avait atteint un autre niveau avec Modern Ruins où il entourait ses mélodies, l'homme est très mélodieux faut lui donner cela, d'ambiances qui s'arrimaient parfois avec le surréalisme. Et c'est avec plaisir qu'il poursuit dans cette veine avec son dernier album “Frames”. Toujours fier ambassadeur de la période Franke/Froese et Schmoelling, René Splinter navigue sur le concept des harmonies larguées par le mythique trio sur des structures aussi énergisantes que les mélodies pouvaient être séduisantes. Vous entendrez tout au long de “Frames” ces éléments sonores qui pimentaient les structures du Dream; des séquences troubles et agitées aux mélodies fragmentées dans des cocons en continuelles permutations. Mais plus rythmique que purement électronique, René Splinter extirpe ici, et encore et toujours, plus l'essence d'un Johannes Schmoelling que les acrobatiques figures de rythmes de ses deux célèbres compères. Même que parfois l'illusion est plus que parfaite.
Et ça débute avec "Celluloid Skyline" et sa superbe introduction nappée de bonnes percussions basses caoutchouteuses et des percussions de bois qui picorent des filets de fumées soniques, des bruits hétéroclites ainsi que ces étranges effets de voix synthétisées qui parfumaient l'univers glauque de Tangerine Dream. Une ligne de séquence émerge derrière un tintamarre de percussions. L'impression d'entendre un titre oublié de Sorcerer nous éclate en plein visage. De son intro ambiosonique "Celluloid Skyline" éclot en une belle mélodie arquée sur de belles séquences avant de séduire encore plus avec de superbes solos d'un synthé qui respire tellement ces parfums de Johannes Schmoelling. Ça débute fort et très bien. "Strangers in the Land of Sunder" offre introduction solennelle avec de somptueuses nappes de ce qui sonne comme un vieil orgue avant de fuir avec un lourd mouvement de séquences basses. Des cliquetis dansent sur le mouvement, initiant un rythme nerveux où les parfums du Dream, période Exit, respirent à plein les oreilles. Le rythme devient alors plus nerveux. Il est forgé dans un maillage de riffs et séquences qui chevrotent dans l'ombre de sobres percussions électroniques et des belles nappes de mélodies. Les séquences dans l'univers Splinter sont tout simplement savoureuses. Ici, elles sautillent comme un troupeau de billes sur la peau d'un tambour emprisonné dans une boîte trop petite. C'est du bon é-rock sorti tout droit d'une session du Dream égarée dans le temps. Mais l'illusion ne tape pas sur les nerfs car René Splinter a ce don de bien arroser ses structures d'une richesse sonique qui transcende l'univers du Dream de cette époque. J'aime bien et c'est assez entraînant.
"Two Wanderers Above the Sea of Fog" propose une intro très ambio-organique avec des bruits de jungle, des pépiements d'oiseaux qui jacassent sur d'ondoyantes ligne de synthé aux couleurs de la rêveries. Ça fait très Schmoelling et ça s'étend jusqu'aux portes de "The Road to Transylvania" qui hésite sur une structure de rythme lente à décoller. Une structure qui prendra plus de vigueur avec des pulsations séquencées qui font onduler leurs papillonnements sur des percussions trop germaniques alors que les nappes de synthé et les riffs à saveurs très TD, année Exit, habillent la structure mélodieuses d'ornements que l'on ne peut aimer. C'est un titre en constant mouvement, comme un genre de crescendo rythmique, avec une belle gradation dans les séquences et les harmonies. C'et très TD, on accroche et j'aime bien ça! "Stereopticon" nous ramène un peu dans des phases ambiosoniques avec une lente structure où crissent des larves de synthé qui déchirent des ambiances trop sibyllines pour être éthérées. Un délicat piano, et ses notes quelque songeuses même rageuses, tentent de rattacher un brin d'espoir à cette longue structure lugubre. "Laterna Magica" est une belle mélodie qui exploite ses charmes sur un rythme léger où suintent de délicats ruisselets d'arpèges et sifflent de beaux solos dont les roucoulements affichent les couleurs de la mélancolie. Les solos de synthé sont charmeurs et très harmonieux. C'est tendre et mélodieux, même lorsque le rythme affiche plus de vigueur en seconde moitié. Idem pour la pièce-titre qui est une belle composition axée sur le piano. En fait, "Frames"
est une belle berceuse ambiante. Une berceuse sombre entourée de très bons solos de synthé et d'un filet de séquences dont les délicates oscillations ondulent comme les caresses d'un rythme rêveur. Des bruits d'une jungle industrialisée entourent aussi l'introduction de "Instant Memory" qui peu à peu se défait de cette emprise afin d'offrir une autre belle mélodie qui se berce sur un bon down-tempo. Un down-tempo qui intensifie sa structure pour la reposer dans une figure de ballade électronique très bien nourrie d'éléments électroniques autant harmoniques que dissymétriques, témoignant de cette énorme capacité de René Splinter à unir deux ponts, à unir deux visions sans jamais rien laisser au hasard.
Oui! “Frames” est un autre très bel album de René Splinter. Et à chaque fois je me fais prendre par cette fascinante façon qu'il a de nous entraîner dans ses souvenirs, dans ses influences fortement imbibées des années Virgin de Tangerine Dream sans que jamais je ne trouve ça exagéré ni agaçant. C'est comme si le temps c'était arrêté et que Splinter, images par images, nous ramène à une époque ou lui aussi était aussi contrarié que nous par la nouvelle tangente du Dream. Beau, bon et pas du tout inutile!

note       Publiée le jeudi 30 juillet 2015

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