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Hole › Live Through This
- 1994 • David geffen company (dgc) DGCD-24631 • 1 CD
cd • 12 titres • 38:16 min
- 1Violet
- 2Miss World
- 3Plump
- 4Asking for it
- 5Jennifers body
- 6Doll parts
- 7Credit in the straight world [reprise de Young Marble Giants]
- 8Softer, softest
- 9She walks on me
- 10I think that I would die
- 11Gutless
- 12Rock Star
informations
line up
Courtney Love (chant, guitare), Eric Erlandson (guitare), Kristen Pfaff (basse, piano, chœurs), Patty Schemel (batterie, percussions)
Musiciens additionnels : Kurt Cobain (chœurs), Dana Kletter (chœurs)
chronique
Live Through This passerait typiquement pour l'album grunge second couteau, mais dès "Violet" - que j'ai envie de canoniser grand morceau grunge sans réfléchir - c'est l'album parfait pour cerner l'cageot. L'album emo, désabusé/revêche (75/25), rose-pâle-mélangé-à-du-gris, tiré dans deux directions différentes, déchéance et échappatoire, qu'on a envie d'aimer autant que de mépriser. L'album où une connasse revendiquée tend à se transcender pour sonner comme la plus douce-amère des petites connes. Même du genre à savoir écrire une pincée de chansons taillées pour plusieurs écoutes au passage, voyez-vous ça... Plus nuancé qu'il n'avait l'air lors de ma découverte, presque profond même, enfin je veux dire, pour son auteure... "Plump" et ses accalmies qui ont ce quelque chose d'eighties, "Doll parts" et ses "I fake it so real, I am beyond fake" lâchés avec la passion d'une insomniaque au dernier stade, "Asking for it" et son cynisme terne qui suinte jusque dans cette voix délavée de chez délavée. Bleached woman. Mais surtout "Credit in the straight world" avec son intro limite mystique. De beaux exemples, même si ça fait pas tout. L'erreur d'appréciation très souvent commise au sujet du veau Courtney depuis 1994, est de tenir compte des histoires extra-musicales pour cerner sa musique. En l'occurrence de dernier coup tiré, ou de sa personnalité ordurière-ultrasensible. Bref l'erreur c'est de focaliser sur Courtney, et j'éviterai donc cet écueil... ou pas. Car Live Through This est l'album-carte d'identité de Love, c'est indéniable, elle se tire le portrait ; d'ailleurs elle colle une photo d'elle môme à l'arrière comme les gangsta rappeurs. Courtney a toujours été l'une des plus criardes icônes de la vague femelle rebelle genre "rebelle", elle qui dans une vie plus prévisible aurait certainement vécu dans une roulotte au bord de l'autoroute, défoncée et montée par ses cousins entre deux épisodes de soap opera. Pourtant Courtney n'a été toute sa vie, comme son "ex", qu'une personne pas trop à sa place. Et je dois donc enfin avouer qu'en vieillissant, je me prends d'une réelle tendresse pour ce cœur qui bat pour être aimé ; oui, une tendresse comparable à celle qu'on peut éprouver à l'égard d'une tante maternelle qui serait le même genre d'hystérique ordurière, capable d'insulter et frapper pour des motifs plus qu'évanescents, mais douée d'une capacité à l'empathie qui peut se révéler bluffante. Love c'est ça, et cela se ressent dans sa façon de cas social au bord de la crise de nerfs, adolescente désenchantée de trente ans, rock star périmée de la blank generation, usante mais ultra-sincère... Live Through This marque la nuance avec L7 ou Babes in Toyland, car malgré les éjacs punks qui l'émaillent il n'a pas vraiment un venin rock, défoulant, explosif. D'ailleurs les passages vraiment véloces sont les moins bons ; ils montrent bien les limites de Courtney dans l'exercice, comparé aux sus-citées, le carcan du "elle fait son ragnagna, laissons-la dans sa chambre", qu'elle évite de justesse avec "Gutless" et "Rock Star", autres pistes-pet-de-fouf au milieu d'une marre de dégoût pas-ce-soir-mal-à-la-tête. Le chant hurlé de Love est expressif mais assez fade, et c'est pas une découverte non plus. Non. C'est ironiquement dans les moments calmes, presque baignés d'aura gothique, où ses musiciens lui tissent comme un genre de cocon douillet, qu'elle peut vraiment écorcher. Live Through This n'est pas un album effronté, non : c'est un album de blasée. Qui passe tout seul, en l'occurrence, avec son quelque chose de brut et désabusé au dernier degré typique d'un certain grunge, ce quelque chose d'une cruauté murmurée et qui corrode l'homme contre son gré - même si tous les morceaux qui viennent après "Violet" sont en-deça. Décolorés. Fanés. "When they get what they want, they never want it again."
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notes
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- dariev stands › Envoyez un message privé àdariev stands

ça perso, je n'y crois pas. Je trouve que ça sonne pas Cobain quand réduit à la compo elle-même (les riffs, la dynamique, les guitares, c'est autre chose). Vaguement Miss World, vite fait....Après, Hole et Nirvana partagaient vraiment des influences très très proches (que ça soit sous influence de Cobain ou non), donc le résultat s'en ressent. Quant à Doll Parts, ça serait ironique si Cobain avait écrit la musique vu qu'il s'agit d'un poème destiné à le "conquérir",tout bonnement.
Ce qui me fait penser que les paroles de ce disque sont de loin les plus malsaines du rock de cette époque, ça arrive à être plus malaisant que du Manson, sauf que la plupart des trucs étaient vraiment pensés et ressentis... Vraiment pas un cas simple, ce Live Through This.
- Note donnée au disque :
- nowyouknow › Envoyez un message privé ànowyouknow
"On joue à "quel morceau a été composé par cobain ?"
Je ressucite celle là en assumant au passage trois posts d'affilée - ça ira - mais j'avoue que ça restera une interrogation pour moi car la question se pose au delà de la boutade façon yoko bashing. Le groupe maintient que non et Kurt quand il est passé poser quelques vocaux secondaires restés inaudibles semblait ignorer les morceaux mais c'est là aussi "d'après Hole". Courtney n'a pas hésité à s'appuyer énormément sur Billy Corgan, son amant d'alors, pour le suivant. Elle maintient que non pour Cobain mais Old Age était considéré comme une compo de Hole jusqu'à ce que la version de Nirvana émerge alors si elle l'a fait sur ce coup-là sans rien créditer, la question se pose. On parle pas de tout l'album hein, si ça avait été le cas ça aurait été meilleur elle est la première à le reconnaître mais sur les Miss World, Asking For It, Doll Parts, I Think... Ces petits cousins de Dumb sont un peu à trop convaincants mis à la suite pour un groupe qui n'a pas brillé tant que ça avant ou après en termes d'inspiration mélodique. Si c'est pas le cas alors chapeau à eux pour avoir mis le doute à plus d'une personne.
- Note donnée au disque :
- nowyouknow › Envoyez un message privé ànowyouknow
4 boules ? J'ai été pingre. J'aurais aimé un son de guitare plus nirvanesque mais il y a quelques morceaux - souvent les titres pairs - qui sont très très bien balancés et m'ont vraiment habité sur la durée.
Message édité le 29-10-2025 à 09:06 par nowyouknow
- Note donnée au disque :
- nowyouknow › Envoyez un message privé ànowyouknow
Je suis en train de me prendre leur premier album en pleine poire là, au minimum pour le premier morceau « Teenage Whore » que j’adore complètement. On dirait une version encore plus urgente et violente du grunge, sans que ça sonne vraiment punk ou métal. Elle me plaît cette Courtney.
Message édité le 10-11-2022 à 20:56 par nowyouknow
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- pokemonslaughter › Envoyez un message privé àpokemonslaughter

On joue à "quel morceau a été composé par cobain ?" Comme beaucoup de disque pop-ifiants du genre, ce skeud restera englué dans son morceau d'ouverture, et c'est très bien ainsi !

