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Synæsthesia › Ephemeral

cd • 7 titres • 45:49 min

  • 1Nomads10:00
  • 2Wasteland7:57
  • 3Intelligence Dream9:20
  • 4Entropy9:34
  • 5Natural Forces10:00
  • 6Naked Sun8:06
  • 7Descartes4:27

informations

line up

Rhys Fulber, Bill Leeb

chronique

Synæsthesia, c'est le projet de Bill Leeb et Rhys Fulber pour faire des bandes originales de leurs adaptations de Dune et Blade Runner, leur projet synth-ambient qui s'écoute un peu comme du Future Sound of Vancouver. Certes très SF comme toujours avec les deux larrons, mais assez typé new age aussi, ce qui n'est pas forcément péjoratif car pour le coup, avec ce troisième qui atteint comme un point d'écrémage de leur style, ça ne se fait jamais par le versant kitsch (même si les sons utilisés sont parfois borderline), Synæsthesia concentrant tout ce que le Delerium acceptable avait d'accrocheur, mais sans toute la daube Ushuaïa ou la house à deux balles. Plutôt qu'Ushuaïa, on visualisera des panoramiques à la Crysis premier du nom, des jungles à perte de vue dans lesquelles on évolue avec la combinaison hi-tech cousue main par Bill et Rhys. Synaesthesia est plus sobre que Delerium, moins darkwave que Noise Unit, et garde la patte cyborg-la-praline de Front Line Assembly, et en même temps c'est un peu plus subtil sur ce Ephemeral : le son est très ample et comme en lévitation, presque impalpable par moments, rituel synthétique dans la pénombre. Ce sont les échos de cet album qui se répercuteront plus tard dans les passages calmes du Implode de FLA, c'est certain. Impression de minimalisme plat aux premières écoutes, puis on saisit rapidement la profondeur de cette petite toile sonore contrastée avec soin, et on se la passe en boucle. Le feeling est à la fois ethnique et futuriste : on visualise des plans séquences de space-opera avec un vaisseau-cathédrale géant flottant au côté du vaisseau-jardin, avec des plantations naturelles pour générer de l'oxygène sur dix mille hectares. Pendant que Flubber s'occupe de faire bichonner ses fougères au vaporisateur digital, Leeb règle tranquillement le viseur de son canon-laser avec un cure-dent holographique au coin du bec en attendant l'attaque imminente des flottes dark electro germaines. Les comètes passent au ralenti. Le calme relaxant de l'antigravité, avec quelques silhouettes menaçantes au loin et des jeux d'ombres de planètes et de lunes suggérés par les loops du binôme. Les droïdes font dodo, bercés par ces mélopées aussi naïves que vastes. On se sent dans cet album comme dans un Starcraft scénarisé par des bouddhistes, un Dead Space sans ennemi alien où le plaisir consiste simplement à vaquer dans un complexe spatial à l'abandon, carte-postale-style. Entre les moments à la Dead Can Dance electro, ceux à la Passion de Peter Gabriel (version electro aussi), les titres très minimaux genre nappage de synthé sur boucle rythmique zen-darkwave, et ce final un peu tiède qui donne effectivement envie de relire René plutôt que de focaliser sur la musique, les pièces de choix de ce Synæsthesia restent selon moi le superbe "Naked Sun" avec ses sons organiques rituels greffés comme des pousses de bambou sur la carapace polie-chromée d'un robot de combat, et surtout le conquérant "Intelligence Dream" : une pulsion, un vrombissement badass de synthétiseur façon "réveil du titan", quelques éléments greffés dessus mais pixel trop n'en faut. La classe en toute sobriété, l'envergure en toute simplicité. S'il manque une puissance conquérante type In Slaughter Natives et des rythmiques plus musclées qui permettraient à cet album d'avoir plus de poids et de vraiment s'imposer, question ambiance d'anticipation et sérénité cosmico-végétale, c'est du nanan.

note       Publiée le jeudi 16 juillet 2015

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    commentaires

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    nicola Envoyez un message privé ànicola  nicola est en ligne !

    Mais je suis bon public pour ce genre de chose.

    Note donnée au disque :