Vous êtes ici › Les groupes / artistesCClutch › From Beale Street To Oblivion

Clutch › From Beale Street To Oblivion

détail des votes

Membre Note Date
Ultimex      samedi 14 mai 2022 - 20:44
Buko      dimanche 5 juillet 2015 - 11:44
born to gulo      dimanche 5 juillet 2015 - 10:27
Int      mardi 22 août 2023 - 10:27
Marco      dimanche 15 novembre 2020 - 20:26
Dun23      mardi 14 juillet 2015 - 22:15
EyeLovya      samedi 4 juillet 2015 - 23:47

cd • 12 titres • 48:18 min

  • 1You Can't Stop Progress
  • 2Power Player
  • 3The Devil & Me
  • 4White's Ferry
  • 5Child Of The City
  • 6Electric Worry
  • 7One Eye Dollar
  • 8Rapture Of Riddley Walker
  • 9When Vegans Attack
  • 10Opossum Minister
  • 11Black Umbrella
  • 12Mr. Shiny Cadillackness

informations

Chroniqué à partir de la réédition double-disque, gros digipack à fourreau et artwork remanié, qui contient un live à la BBC en bonus avec des versions plus crues et directes, dont une reprise de Howlin' Wolf (avec un Neil Fallon en excellent imitateur).

line up

Neil Fallon (chant, guitare), Tim Sult (guitares), Mick Schauer (orgue, piano, clavinet), Dan Maines (basse), Jean-Paul Gaster (batterie, percussions)

chronique

  • heavy fucking blues

Du pain. Du beurre. Du jambon. C'est la meilleure recette de sandwich du monde. Vous pouvez toujours vous creuser les méninges (au lieu de creuser des sillons comme le clutcheur) pour trouver mieux, voire tomber dans le panneau de rajouter de la salade ou du fromton comme des petits prétentieux alambiqués, mais y en a pas de meilleure. Quelques cornichons, allez, pourquoi pas... Les guitares de Clutch. Le chant de Clutch. La batterie de Clutch... et voilà. Quelques touches d'orgue, allez, pourquoi pas... Tout ça c'est du vu et revu, de l'entendu et du ré-entendu, oui (j'ai même dû le lire formulé de la même manière, et pas envie de vérifier si je plagie inconsciemment, mais étant donné que Clutch s'en fout à très juste titre de plagier involontairement des riffs joués trente ou quarante ans avant, je vois pas pourquoi je m'en soucierais au sujet d'une foutue chronique)... Déjà fait et re-fait, comme Clutch et ce disque parmi les plus simples de Clutch dans cette discographie-sillons champêtres. Tout ne dépend pas d'inventer ou d'être à l'avant-garde de quoi que ce soit, puisque dans cette logique crétine on remontera toujours jusqu'au premier homme qui a cogné des bouts de caillou ou de bois pour faire de la musique, voire jusqu'à celui qui inventa le caillou ou le bois, donc à Dieu ou peu importe le nom que vous lui donnez. Nan. Tout dépendra toujours davantage de comment on le redit ou le rejoue, comment on évolue, comment on sublime : avec ou sans la foi, avec ou sans l'épaisseur, avec ou sans le mojo, avec ou sans tout ce que vous voudrez et qui fera toujours que certains disciples suivant leurs maîtres deviennent maîtres à leur tour. Neil Fallon prouve cela, comme Lemmy. C'est prouvé depuis Platon et même bien avant. "On va aussi devoir se manger des métaphores automobiles bien lourdingues et sans surprise en plus de vos analyses grossières, jeune homme prévisible ?" Bien sûr que oui. "Mr. Shiny Cadillackness" est accusatoire et biblique dans le texte, mais c'est Fallon qui a commencé. Moi c'est plus simple : mon âme est un pneu. Et si certains disques lui échappent, d'autres la rechapent. Je me sens prêt à lui brûler la gomme sur le tarmac d'une vie pleine de promesses scintillant comme les guirlandes de l'arbre sur cette pochette, à l'écoute de ce Clutch qui est, si pas leur plus hard rock, du moins leur plus onctueusement blues. Prêt à me sentir une paire sur jambes, sereine. Homme. Et puisque le rock (ou son papa le blues) m'est aussi vital que la nourriture simple, et me fait ainsi parler de la vie et de ses rouages essentiels - cette musique n'a toujours fait qu'en parler depuis le premier noir qui a tenu une guitare, alors chut - je respecte Clutch pour leur... fiabilité. Le long terme ne leur fait pas peur, la routine les a fait. Ils ont suivi la bonne vieille tradition et ajouté le soupçon de personnalité indispensable pour tenir leur formule, qui est un régal. Fiabilité. Le mot est un peu gland comme ça, en effet, mais Clutch est fiable : vous pouvez acheter n'importe lequel de leurs albums ; au pire, vous l'aimerez bien. Celui-ci a un son à lui, comme tous les Clutch (plus chromé, plus gras ou plus vintage selon leur humeur du moment), il est entier et sans surprise, il blouse non-stop et ses airs d'album le plus homogène de Clutch au fil des titres lui vient aussi naturellement que les paroles décalées, S-F ou hip-hop ne viennent à Fallon - qui les chante comme si c'était aussi primordial que du Chuck Berry. Des titres encore imparables, l'impossibilité d'en extraire vraiment un plus qu'un autre pour une fois malgré le refrain tubesque de "Electric Worry". Album-pépère zéro souci zéro soucieux, et qui déploie son envergure américaine et campagnarde sans chichis, du début (Beale Street, Memphis - creuset du blues) à sa fin (Oblivion - ou l'oubli dans le blues). Un chant toujours plus Baloo et bonne pâte. Le son chaud, à bedaine, plus blues rock que jamais donc (incroyable début de "White's Ferry", sublime tout simplement, avant de virer quasi-progressif... et de redevenir slow... quand Clutch joue à pas feutré ce ronronnement de satisfaction qu'on se surprend à échapper vient du plus profond de notre intimité pendouillante et fragile). Puissant, long en oreille, ultra-sincère, Clutch est simplement l'un des meilleurs groupes de rock qui aient foulé cette étrange planète. C'est très vu et revu dit comme ça, comme le reste : mais si vous écoutez Clutch, vous réalisez si besoin était que beaucoup de groupes encore encensés des années 70 sont chiants à réécouter. Clutch, je peux encore en parler au présent, ce qui me permet de ne regretter aucun passé. L'innocence et la puissance de cette musique existeront toujours avec des groupes de ce gabarit. Et l'homme, il lui suffit d'un clutchwich pour être heureux : car il est cet être réconforté par les choses les plus simples, trouvant sa plénitude dans le pain, le beurre ou le jambon. Et plus encore dans les trois réunis.

note       Publiée le samedi 4 juillet 2015

dernières écoutes

Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "From Beale Street To Oblivion" en ce moment.

tags

Connectez-vous pour ajouter un tag sur "From Beale Street To Oblivion".

notes

Note moyenne        7 votes

Connectez-vous ajouter une note sur "From Beale Street To Oblivion".

commentaires

Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "From Beale Street To Oblivion".

(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
avatar

Alors, il fait chaud ou quoi ?

Dun23 Envoyez un message privé àDun23

Je serai heureux de te lire dans quelques mois à son sujet une fois l’excitation de la nouveauté passée mais oui, je le pense clairement au dessus du lot. Et quand on pense à la qualité du lot en question, c'est whoua!!!!

Note donnée au disque :       
Raven Envoyez un message privé àRaven
avatar

Je te rejoins Dun, le dernier est un gros kiff, dans le genre concentré de Clutch pour stades, tube sur tube ; on attend pas moins de Clutch qu'un plaisir direct intense, mais il a l'air d'être bien taillé pour tenir les années !

boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

Clutch c'est comme la bonne bière. Un peu toujours pareil mais ça fait toujours plaisir.

Langouste-mayonnaise Envoyez un message privé àLangouste-mayonnaise

Pour le coup chuis assez d'accord, c'est un peu le groupe que tu te dis "bon ils sont bien gentils à nous sortir le même album tous les 2 ans mais ... PUTAIN CA TUE !!!" et tu te retrouves à sauter comme un fou dans ton salon. En tout cas ça pète plus que Truckfighter.