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Leviathan › A silhouette in splinters

cd • 6 titres • 48:00 min

  • 1Travelling Over The Ocean's Skull
  • 2It Comes In Whispers Part:2
  • 3Particular Dis-Ease
  • 4Shimmering With Horn Of Woe
  • 5A Silhouette In Splinters
  • 6Blood Red And True Part:2 (A Spell To Vanquish Sea Serpents)

informations

Enregistré entre 2000 et 2002.

line up

Wrest

chronique

"A Silhouette in Splinters" : "Une silhouette en éclats" ; tout est dans le titre. De par sa situation, qui le place en sandwich entre deux jolis assauts black-metal, qu’on n’appellerait pas conventionnels, mais qui embarquent tout de même les procédés de genre habituels, et de par sa composition, qui consiste en une compilation de morceaux ambient inédits datant de 2000-2002, voilà tout ce qui mènerait d’emblée à considérer ce skeud ou bien comme un disque-interlude en attendant le suivant, ou bien comme un disque "compil d’introductions et d’interludes" — donc de toute manière comme une oeuvre dévalorisée, ainsi que le confirme dans la pratique la rareté des chroniques à son effigie. Disque-silhouette, méconnu ou dédaigné sauf des chroniqueurs de recoin ; disque composé d’éclats, dont l’unité ne semble pas assurée a priori ; c’est pourtant un bijou de musique expérimentale dont il s’agit ! A vrai dire, le désamour des chroniqueurs à son égard s’explique sans doute par l’hétérogénéité apparente du disque avec le reste de la discographie de Leviathan, riche d’un black-metal moderne à la française bien racé, là où l’on ne trouverait céans qu’éparses émanations drone, post-rock, psyche, ambient, indus, et autres bizarreries expérimentales. Ces parties, cependant, ne manquent pas de familiarité pour le fan de Wrest, car elles se retrouvent éclatées dans chacun de ses disques, dans les intro, les interludes, les accalmies… et si la musique de Leviathan était un cheval, il s’agirait alors de l’imaginer ici dépouillé de ses pesantes chairs guitaristiques, de ses muscles infatigables, de sa robe en flammes et de son museau fumant, de son oeil d’enragé lubrique, de son galop de blast-beat, et de ces hennissements perdus dans le lointain, pour n’en laisser que sa base, son squelette, sa carcasse : en somme, l’élongation à satiété de ces parties ambient si importantes pour l’identité du one-man-band. Mais malgré la familiarité wrestienne de ces 6 pièces, j’y trouve bien plus de ressemblance avec un Earth tardif, ou un vieux Lustmord qu’avec n’importe quel skeud de black-metal du mec ; surtout pour ce caractère picturogène, bien particulier à l’ambiance étrange et désolée de cette galette. Ces 6 paysages dessinés le plus souvent à la guitare par crissements, grincements, vibrations ou notes égrenées, m’évoquent aussi bien la Green Place dévastée et infestée d’hommes-corbak du dernier Mad Max, que l’insalubrité inquiétante des zones urbaines sensibles figurées par les guitares de Zone Libre sur "Carnets de ma cage". Et il faut me croire : jamais on a vu pareille unité dans une pseudo-compilation ! Il y a en permanence cette odeur souffreteuse de calme avec la tempête, et cette lourde charge sentimentale à mi-chemin entre la plus exécrable déréliction et la loufoquerie habituelle des compos de Wrest. Les morceaux se ressemblent, avec toute la différence que comporte la notion de ressemblance : "Particular Dis-ease" tire le skeud vers le drone type Sunn O))) tranquille (avec l’unique occurrence vocale du patron) ; "It Comes in Whippers" plutôt vers le post-rock et le shoegaze (mais il y a cette si sympathique basse) ; alors que le titre éponyme donne dans l'ambient venteux à la Lustmord et l’indus à bruitages tetsuesques. "A Silhouette in Splinters", c’est donc bien plutôt "une silhouette dans les éclats", soit la même silhouette qui se forme à partir de tous les morceaux, avec les nuances d’ombre qu’on voudra selon l’un ou l’autre. Pas du tout la porte d’entrée idéale dans la discographie léviathanne, mais plutôt l’issue de secours, pour qui voudra s’échapper de l'étouffante fournaise black-metal, le temps d’un disque.

note       Publiée le samedi 4 juillet 2015

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Ah ben tiens, justement, j'apprends donc qu'il s'agit d'une compilation, ce que je n'aurais jamais imaginé, tant en effet j'en ai l'image persistante d'un disque dont tous les morceaux semblent creuser ad nauseam le même thème nauséeux, malade, squelettique... Et j'ai longtemps trouvé là le seul Leviathan à mon goût, ce qui est sans doute raccord avec ce que tu dis du désamour général des vrais fans de Leviathan, historiques disons puisque je ne suis pas plus faux qu'un autre, sachons être modeste quelquefois.

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