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Cypress Hill › IV

cd • 19 titres • 73:16 min

  • 1Looking Through The Eye Of A Pig
  • 2Checkmate
  • 3From The Window Of My Room
  • 4Prelude To A Come Up
  • 5Riot Starter
  • 6Audio X
  • 7Steel Magnolia
  • 8I Remember That Freak Bitch (From The Club) / Interlude Part 2
  • 9(Goin' All Out) Nothin' To Lose
  • 10Tequila Sunrise
  • 11Dead Men Tell No Tales
  • 12Feature Presentation
  • 13Dr. Greenthumb
  • 1416 Men Till There's No Men Left
  • 15High Times
  • 16Clash Of The Titans / Dust
  • 17Dust
  • 18Lightning Strikes
  • 19Case Closed

informations

line up

B-Real (MC), DJ Muggs (production), Sen Dog (MC)

Musiciens additionnels : Eric Bobo (percussions)

chronique

  • gangstaglagla rap

Muchos putos ont déprécié ce quatrième Cypress, où l'ont juste froidement saqué comme album moyen-passable, pas très sombre (?!!!), probablement sur la foi du nombre, et la croyance que trois années de silence entre l’œuvre de mort et celle-ci les ont rendus largués. Et surtout parce que ce sont souvent des puristes hip-hop analysant uniquement par "classic ou pas classic", aussi cons et bornés que cette engeance de bestiaux comparables dont j'ai oublié le nom - les métalleux voilà - qui eux au moins, finalement plus fins, ont souvent su reconnaître dans ce disque ce qu'il est : un foutu bon album de rap, sombre et efficace, et rien de moins. Car franchement, je cherche encore quel titre il faudrait jeter là-dedans... IV est certes assez inégal en purs termes d'ambiance. Moins homogène et uniformément spectral que Temples of Boom, c'est une certitude, il a une allure nettement plus compilatoire, et il sonne plus carré. Et encore plus east coast, aussi. Comme si Cypress trimbalaient leur couennes de chicanos de Queensbridge à Brooklyn en toisant les austères du coin. Muggs a assimilé le meilleur des styles new-yorkais, l'a incorporé au sien. Beaucoup plus protéiforme qu'on aurait tendance à le croire, le Muggs, piégeux même, le contraire d'un Havoc à ce niveau. Et il est souvent pas loin de coller des branlées sévères à ses maîtres, sur ce disque. En fait je mets quiconque au défi, ici et sous cette chro, de me citer ne serait-ce qu'un seul mauvais morceau dans ce disque, hormis "From the Window of My Room" avec son instru discount qui tient plus du subjectif et - relativement - du goût de chiotte perso. Parce que tout de même, "Looking Through the Eye of a Pig", "Checkmate", "Prelude to a Come Up", "Riot Starter", "Audio X", "Steel Magnolia", "I Remember That Freak Bitch", "Nothin' to Lose", "Tequila Sunrise", "Dead Men Tell No Tales", "Dr. Greenthumb", "16 Men Till There's No Men Left", "High Times", "Clash of the Titans", "Lightning Strikes" : ces titres sont liés de manière éternelle au boom bap ténébreusement latino, merde, quand même !!! "Looking Through The Eyes Of A Pig" est une intro de grande classe, le sample, le grognement de goret, les cymbales ou je sais trop quel truc rythmique que Muggs a foutu en fond, le fade out entre les deux couplets : ce morceau c'est du grand Cypress, et surtout du grand Muggs. "Checkmate" est du pur boom bap à la new-yorkaise, on dirait que ça sort du premier Big L ou du premier O.C... ça claque et c'est dark, coño. "Prelude To A Come Up" est un de leurs plus grands morceaux, du Cypress Hill mélodique ésotérique au pinacle, je l'écoute systématiquement en boucle quatre-cinq fois avant de me décider à embrayer sur "Riot Starter", qui est plus du grain et du niveau de ce qu'ils faisaient sur leur premier... Pas ce que je préfère de Cypress mais du boom bap énergique et organique, tendance secos, alors que "Audio X" avec son côté western à la Django premier du nom coupé à Wu-Tang n'est pas du tout piqué des burritos, au cul de "Steel Magnolia", pur titre de thug sombre, à la Mobb Deep light, avec leur guest Barron qui fait du Nas de contrebande pas dégueu du tout. "I Remember That Freak Bitch " est un boom bap minimal et musclé rigoureusement sympathique, sa superbe outro le surpasse ; Muggs avait raison de se faire plaisir comme ça, à la place de skits blabla inutiles... "(Goin' All Out) Nothin' to Lose", un des rares passages purement west coast dansle style, est un prélude aux titres purement rap rock qu'ils s'apprêtent à dégoupiller sans complexe, et dans ce cas du récréatif de qualité premium, revigorant et puissant. "Tequila Sunrise " est je l'admets plus du niveau de ce qu'ils feront dans les années 2000, mais je ne crache pas sur une petite halte pour une teq'frap' avec les homies... Car sur sa deuxième moitié, l'album replonge dans les méandres mortifères du Cypress qu'on aime, Muggs laissant s'échapper les volutes de morbid'juana dont il a le secret. Parce qu'à partir de "Dead Men no Tales", un de leurs plus grands titres sans hésitation, Muggs envoie du gros shit au pneu, pour une ambiance de morgue embrouillardée, où le légiste nasillard B-Real, le blunt au coin du bec et le scalpel à la pogne, nous jacte ses histoires de chicano qui a vu la mort de près entre deux berceuses pour que les petits homies fassent dodo... à jamais. Ambiance unique et franchement pas jouasse, dans laquelle je n'ai aucun problème à inclure le délire herbeux "Dr. Greenthumb", assez loin d'un truc de hippie quand même dans l'esprit, on est dans la plus pure paranoïa de gangsta, comme du Tryo interprété par un meurtrier récidiviste... Un titre accessoirement aussi indispensable que "Insane in the brain" en ce qui me concerne, pure tuerie désinvolte avec son pumping beat généreusement bassueux et son final qui me fait rythmiquement penser à "Clint Eastwood" de Gorillaz avant l'heure... "Feature Presentation" et "16 Men Till There's No Men Left" sont quant à elles carrément paranormales, ressemblant comme deux gouttes d'eau à du Kool Keith, période Dr. Dooom pour la première, et Octagonecologyst pour la seconde. Glauque, glauque, glauque... "High Times" peut sembler légère et banale à première vue - mais écoutez ce qui se passe en arrière-plan, saisissez les samples faméliques et vaporeux que Muggs dissimule sous le beat et les flows ! "Clash of the Titans" est un rap plus basiquement belliqueux, et sonne comme du IAM envoyé en opération commando dans le cartel de la drogue colombienne. On sent presque le souffle des sbires de Sosa à nos basques, va pas falloir traîner dans le coin... Heureusement "Lightning Strikes" nous rammènera à la maison chez les potes, titre supérieur au rap rock miteux qu'ils feront par la suite, car la fusion est ici totalement réussie : on pense à du Senser véner, c'est excellent. Alors mierda aux chipoteurs, et chingate aux pisse-chauds classico-orientés uniquement portés sur les trois premiers : le quatrième Cypress Hill ne mérite pas sa réputation d'album du déclin, du tout. Et puis j'adore la teinte Type O de cette pochette bordel... Je suis pas loin de faire claquer une note maximale juste pour faire bisquer les puristes, tiens - mais ce disque a un grand frère, ce fantôme en linceul posté dans l'ombre, derrière lui, et qui me surveille...

Très bon
      
Publiée le samedi 6 juin 2015

chronique

  • pas de fumiste sans fumerolles

J’étais sur le point d’épauler l’corbeau sur les Cypress, « but then I got high »… J’voulais pondre un texte aux petits oignons sur le IV, but I got high… Maintenant je tape ces deux lignes qui en paraissent déjà quatre, et je sais pourquoiiiiiiiii… « becuz I got high, becuz I got high, becuz agahaaaaaaaaaahhhhhhhh »… J’devais m’dépêcher et être sérieux, but then agahaaahh.. (“ouuuuh-ouuuhhh”), j’pensais parler de ce disque trop long mais bourré de claques bien carrées, but agahaaahhh. (« taaah-duh-dah-dahdahdah »)Maintenant mes oreilles résonnent en boucle de la ritournelle western de « Dead Man Tell No Tales », et je sais pourquoiiiii… (refrain connu). « Tadadadah-duh-duh »… J’devais vous dire que la fin de l’album était ce qu’il y a de mieux, then agahaa. Qu’à partir des glissements angoissés de « Feature Presentation » et de l’ultime « Dr. Greenthumb » c’était comme la fumée qui monte à la tête, dont aaaaaaccteeeeeeuuuhhh… Mais là j’en oublie de vous parler du petit cirque mené de main de maître qu’est la symphonie bifurquante « High Times » (et sa fin digne de Boards of Canada), yéééééééhééééé, becuz agaha, bicozagaha, biko-zaga-aaah… J’étais parti pour vous égrener les instrus à la Psychose de la moitié des titres, zenagaha. Pour dire qu’elles rattrapent les flows un peu trop précipités et angles droits, beuh zen agahaaah. Qu’elles louvoient dans des eaux louches ("Case Closed") ou laissent s’échapper des remugles comme sur « Riot Starter » ménageant des breaks de basse à la RATM où l’on jure entendre le bruit du kickboxer thaï faisant craquer ses doigts avant de bastonner le punching-ball. (Prend ce boom bap, ‘foiré !!), etc, etc, et caeteraaaaa… J’aurai du me lancer sur la tension film noir de « Prelude to a Come Up » au sample de piano piqué à « Kismet » de Amon Düül II (époque disco-doom !), but zenhagaha… Me lâcher sur la défonce se muant en rock vénère et hanté par tous les pores d’une électricité reptilienne sur « Lightnight Strikes », but then I got hiiiigh… Maintenant je regrette de n’avoir pas rendu justice à « Clash Of The Titans » et à son fumet pouacre d’un dojo dans lequel un tournoi fait rage, plus Wu-Tang et I AM que nature, sur fond de cordes samplées sur VHS calquées sur le flow noiraud, yéééééhéééééé, because I got high, because I got high, because I got hiiiiiiiigh (pardon).

Très bon
      
Publiée le samedi 6 juin 2015

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    Rendez-Moi2 Envoyez un message privé àRendez-Moi2

    Send Dog je le trouve très faible à côté de B-Real, je pense que si Temples est autant aimé c'est dû à son ambiance hallucinante. Les beats tapent moins que les deux dont tu parles c'est sûr mais une écoute de nuit et tu pars loiiin.

    The Gloth Envoyez un message privé àThe Gloth

    Et moi j'ai jamais compris l'attrait de Temples of Boom. Il est bien, mais l'absence de Sen Dog le rend un peu monotone au niveau vocal. Je préfère largement celui-ci et "Black Sunday".

    Note donnée au disque :       
    Rendez-Moi2 Envoyez un message privé àRendez-Moi2

    Je savais pas qu'il était sous estimé, c'est vrai que ça vaut pas Temple Of Boom mais c'est vraiment cool. Et B-Real toujours en feu comme d'hab... (même si j'arrive plus à l'écouter sans penser aux insultes d'Ice Cube à son encontre xD)

    Damodafoca Envoyez un message privé àDamodafoca

    Check your head chez les latinos. Superbe album, leur dernier grand disque (allez, on espère que la suite va être bonne, avec le retour de muggs et Gonjasufi en feat.). Ils prennent les instrus, assurent des prods bien pétées et avec un son très spécial, organique et "mat". J'aime juste pas Tequila Sunrise mais qui encule de toute façon toutes leurs autres dauberies latinos suivantes. Oh, et y a Lightning strikes qui imite prodigy (uk) en version débile qui fonctionne pas mal du tout.

    azfazz Envoyez un message privé àazfazz

    Trop long et trop dépareillé, ce disque... je ne l'ai quasiment jamais écouté en entier, contrairement aux deux précédents. Mais les bons titres, eux, sont carrément bons !

    Note donnée au disque :