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K. a.k.a. Chris Martinez (MC, production), Sean Lindahl (guitare)
Il est temps de vous présenter un des rarissimes albums de hip-hop, et albums tout court, qui annihilent tout l'arsenal de mots que je dégobille en général péniblement jusqu'à votre indigestion, et qui sont sensés rendre compte de la matière d'une musique. Et même pour tout vous dire, l'unique. Car je ne me ferai pas nausée pour Nausea : je suis déjà figé par cette musique. Vous n'aurez donc droit à aucune métaphore, car Moodie Black ne m'évoque... Rien. Le vide mental. Total. Arrivé à ce stade de pétrification, on se moque de parler de flow, de lyrics. "Omagad, omagad, omagad, oma..." Peu importe de parler de beats aussi, ou de production, encore moins de samples : du hip-hop qui arrive à être plus cold wave que toute la cold wave actuelle, plus industriel que pas mal de musiques industrielles passées... Faut-il faire un dessin à base de congélateur, de morgue ? Une cryonie du genre sans aucun précédent à ma connaissance. En 2014, pour du hip-hop, indé ou pas, être aussi organique, et aussi gelant, c'était inespéré. Et pourtant une toute aussi froide et toute aussi totale logique a voulu cela. De toute façon ça n'est presque plus du hip-hop à ce stade de néant émotionnel... "The Mass"... oh... non... ce final... non... Le disque rappé le plus inhumain jamais sorti, voilà ce qu'est cet album, et je n'ai même pas besoin de vérifier dans mes rayons chargés, car c'est l'évidence. Brute. Un album-capuche méritant la pochette du double-skeud de Hypnotizer (quoi, vous le connaissez pas encore ?) plus que son artwork pourtant adapté à base de fragments de dinosaures modernes - ou oiseaux, pour le commun - un album ou tout n'est que bad trip sur bad trip sur bad trip... Et si vous êtes du genre altruiste, une façon de signifier à ceux qui vous emmerdent - et il y en a de plus en plus - avec le cloud rap et tout ce genre de hip-hop en cellophane qui ne m'en fera à coup sûr jamais déchirer, que tous ces trucs c'est pour ceux qui tirent des verdicts définitifs sur leurs albums à base d'écoute en streaming. Ici, et ceci n'est pas une métaphore mais un compte-rendu du réel, on a le digipack abstrait de Nausea ouvert près du cendar, et on l'écoute en streaming depuis son corps connecté au bruit blanc, branché en direct sur le grésillement de ses os et de ses nerfs. Et on ferme sa gueule.
note Publiée le mardi 19 mai 2015
Note moyenne 12 votes
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Vivement des chroniques des albums ou EP qui suivent d'ailleurs !
Ah cool ! (Je ne suis plus certain à 100% de qui était ce choix-là dans la playlist en question mais si j'ai bonne mémoire, c'était d'ailleurs pas du plus "hip-hopeux" d'entre nous à priori... Enfin, si ça veut dire quelque chose hein, dans le contexte).
Je découvre grâce à la dernière playlist de Bagarre Générale et bien que pas très hip hop dans mes goûts, j'aime beaucoup. Dälek vient à l'esprit, bien sur. Mais c'est peut être le raccourci de ceux qui ne s'y connaissent pas...
Sur scène, concert de l'année avec Horse Lords (donc ultime), présence scénique et flow de brute. Mieux que Dälek, même si moins mastoc niveau son. Claque !
Le dernier est ouf