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Godflesh › In All Languages

cd1 • 15 titres • 76:10 min • flesh of god

  • 1Avalanche Master Song5:14
  • 2Like Rats4:13
  • 3Streetcleaner6:05
  • 4Slateman5:59
  • 5Slavestate3:58
  • 6Mothra4:33
  • 7Spite4:32
  • 8Pure5:04
  • 9Xynobis5:18
  • 10Crush My Soul4:28
  • 11Anything Is Mine4:01
  • 12Circle Of Shit4:55
  • 13Frail5:27
  • 14I; Me; Mine5:16
  • 15The Internal5:50

cd2 • 13 titres • 79:36 min • beyond the flesh

  • 1Love Is A Dog From Hell8:16
  • 2Crush My Soul (Ultramixedit)8:10
  • 3Flowers7:37
  • 4Tiny Tears (Peel Session)3:10
  • 5Pulp (Peel Session)6:10
  • 6Newspite4:27
  • 7Empyreal 25:15
  • 8Blind7:18
  • 9Slavestate (Radioslave)4:58
  • 10Gift From Heaven Breakbeat5:57
  • 11Xynobis (Clubdubedit)6:19
  • 12Witchhunt (Tyrant Rmx)5:12
  • 13Us & Them (Defensive Rmx)5:23

extraits audio

informations

Piste 9 : "Xynobis" (sic)

line up

Justin K. Broadrick (guitare, voix, programmation, samples), G.C. Green (basse), Brian "Brain" Mantia (Bryan Mantia) (batterie), Paul Neville (guitare)

chronique

  • mortel muesli de moellon

O.K. ; pffffff... ouais, oh, ouais de ouais : cette double compile est terrrrrrrrrible. Remplie ras-la-gueule de wagons de plus ou moins grosse taille cabossés non-stop par le groove Broadrick. DOUBLE WAGON. Induspensable. Sable = micro-gravats = l'état de tes enceintes après Godflesh écouté à volume building. L'introduction idéale à Godflesh ? Objectivement, je n'en ai aucune idée : ce disque fût mon premier Godflesh d'entre tous - choppé à sa sortie - et je l'ai abandonné pendant des années à la poussière (qu'il a mangée : aucune trace visible à la surface en le ressortant ! Satan...) car il ne m'avait pas du tout emballé au moment de ma découverte à 14-15 ans. Quand j'ai découvert Godflesh en achetant ce disque sans avoir jamais rien entendu de ce mutant, j'ai été choqué. Un peu comme quand j'ai découvert Neurosis, je crois : cette musique, ça n'était pas DU TOUT ce que je m'attendais à entendre. C'était bien trop extrême pour mes oreilles vierges, bien trop brut et inhumain. Je m'attendais à quelque chose de Noir : le Gris m'a perturbé. Le gris, c'est une couleur beaucoup, beaucoup plus difficile à travailler, y a pas de doute. La plus commune des couleurs mais pas la moins fascinante, si on réfléchit bien : on la voit partout, si on est citadin il n'y a pas un jour qui ne soit pas du Godflesh. Godflesh est le tramway, le métro, l'ANPE, tout ça. La vie et la ville sans Godflesh, c'est le retour à la préhistoire... et Godflesh, c'est la préhistoire. Paradoxe ? Mieux : ruban de Möbius, comme ces boucles ad nauseamorgasmum : Godflesh est la musique de la ville avant son existence, les maçons entendent du Godflesh dans leur tête tous les jours sans le savoir, ça les aide à se concentrer, à bâtir, à suer et à devenir la matière solide qu'ils travaillent. Avec Godflesh le gris est le groove (et un gris-gris de la taille d'une grue). Nan mais attends, si j'ai pas accroché à Godflesh dès le départ, je pense que c'est tout connement parce que je croyais que l'indus c'était Ministry, Nine Inch Nails, Rammstein : la musique de Broadrick, beaucoup moins pop à l'oreille profane (mais tout aussi funky, car Godflesh = rythmique pure), et beaucoup plus brute, primitive, je me suis dit que c'était du death-metal : ça sonnait pareil pour moi, et j'ai détesté, j'ai trouvé ça... Linéaire et poussif. Rires autorisés, mais c'est exactement ce ressenti que j'ai eu, et après tout c'est aussi pour ça que Godflesh c'est bon : parce que c'est poussif, genre la voix de Broadrick qui pose une pêche de rouille brute à chaque mot, et linéaire comme du bon hip-hop. Et très, très laid. Mais Godflesh c'est laid, et c'est pour ça que c'est bon. J'avais l'oreille trop new wave peut-être, il m'a donc fallu passer par Streetcleaner, Pure et Selfless pour y revenir et découvrir à quel point ce best of était monstrueusement indispensable. Par tellement pour le premier CD, sur lequel on va vite passer : il ne contient que des tubes, issus des albums, on ne pignolerait que sur le manque de place de 80 minutes et l'absence d'autres tueries. Sacrifice est sarcrifice, mais qui a les albums et les E.P. n'en a pas besoin de toute façon. Le second CD est celui qui nous intéresse. Un amas de raretés et inédits, même s'il contient des extraits d'E.P. comme ce Radioslave remix de "Slavestate" sur lequel je pensais encore pignoler pour dire qu'il sonne démo, mais... non. Les "Jeeesus" sont noyés sous des effets aigus malsains au possible. Le CD 2 contient de purs remixes (purs dans le sens de Pure), même si les fans de Godflesh n'auront qu'une poignée de vrais inédits à bouffer là-dedans. Broadrick est capable de transformer radicalement ses originaux, il te malaxe ça pour les rendre plus éthérés, plus obsédants ou plus lourds, le remix planant de "Xnoybis" est un bon exemple même s'il ne fait pas oublier l'originale comme c'est souvent le cas avec les versions de l'outre-urbain Justin, le fait de l'avoir ré-intitulé "Xynobis" symbolise parfaitement l'effet remix de Broadrick qui mute ici le riff pour le faire passer d'impérial à misérable : une mutation, genre cellule défectueuse. "Flowers" est un de mes morceaux fétiches de Godflesh, couplé au monstrueux "Blind" issu du même E.P. Merciless : ce titre est l'incarnation du lessivage moral au dernier degré transformé en groove. La fatigue devient priapisme et occlusion mentale, étouffement devient jouissance. C'est ça la patte Broadrick, frêle humain en os et en viande : Godflesh est os et viande, son os est beat, sa viande est riff, mais il est plus fort que toi. Godflesh c'est une musique-carcan, une obsession obsessive, une voix-abscès qui purule non-stop ses incantations primordiales. Vraiment superbe ce disque de bonus... Une version grinçante, torve et apocalyptique au possible de "Pulp", avec un saxo en direct du Styx. Les hurlements poussifs sur "Gift From Heaven Breakbeat" qui chient dans la colle hip-hop : c'est obsédant, c'est intense, ça n'est pas pour rien l'une des raisons de posséder Love and Hate in Dub. "Empyreal 2", avec son arpège alternatif-grunge, est aussi sublime que ce que Broadrick pourra faire de mieux dans sa carrière sous le blase Jesu (même si j'ai peu à peu compris que cet homme mettait la branlée à tous les étiquetés shoegaze, les doigts dans le pif ; et puis on fait difficilement plus anglais, dans le sens le plus morne du terme, que Godflesh). Le son des guitares est incomparable, aucun groupe ne sonne comme ça. C'est tellement laid que c'est beau. Ce best of est beau. Godflesh c'est beau. C'est de la pure urban shit, un truc qui peut sans problème mater les ardeurs de Prodigy, Public Enemy, Dälek et Swans réunis. Obsessif, cathartique, lobotomisant... ffffffp ; K.O.

note       Publiée le samedi 16 mai 2015

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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    La compile ultime !

    Seijitsu Envoyez un message privé àSeijitsu

    "aussi sublime que ce que Broadrick pourra faire de mieux dans sa carrière sous le blase Jesu (même si j'ai peu à peu compris que cet homme mettait la branlée à tous les étiquetés shoegaze, les doigts dans le pif"

    Heu... Nan. puisque ça fait pas mal de temps que ce qu'il fait avec Jesu est chiant.

    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
    avatar

    Porte d'entrée pour moi aussi tiens. Le choc la première fois que j'ai écouté trop fort le premier CD avec "Like Rats" qui beuglait dans l'appartement.

    Note donnée au disque :