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Lou Reed › Rock and Roll Heart

  • 1976 • Arista AL 4100 • 1 LP 33 tours
  • 1991 • Arista 262 271 • 1 CD

cd • 12 titres • 37:42 min

  • 1I Believe In Love
  • 2Banging On My Drum
  • 3Follow The Leader
  • 4You Wear It So Well
  • 5Ladies Pay
  • 6Rock And Roll Heart
  • 7Chooser And The Chosen
  • 8Senselessly Cruel
  • 9Claim To Fame
  • 10Vicious Circle
  • 11A Sheltered Life
  • 12Temporary Thing

informations

line up

Lou Reed (chant, guitare, piano), Marty Fogel (saxophone), Michael Fonfara (piano, orgue, clavinet, synthétiseur) Bruce Yaw (basse), Michael Suchorsky (batterie)

Musiciens additionnels : Garland Jeffreys (chœurs sur "You Wear It So Well")

chronique

  • lazy glam

Cette croûte a le charme d'un gros pet de rock star embourgeoisée et vautrée dans ses draps de simili-soie, sa monolithique arnaque réussie et le sourire satisfait de l'escroc aux lèvres, mais voici peut-être le seul Lou Reed qui, tout en étant l'un des plus mauvais, est aussi l'un des plus attachants. Impossible de croire que c'est le même mec qui a enregistré Metal Machine Music juste avant, et pourtant... les deux partagent une certaine idée de l'escroquerie avec charisme, ce qui est évidemment un pléonasme. Dites-vous que cette note ambivalente répond à un feeling très putassier-délavé, prenez-la comme celle que j'ai collée à Death of a Ladies' Man de Cohen, autre juif se laissant soniquement aller à ses penchants businessman-du-Sentier, en costard usé et refourgueur de camelote, ou amateur de cameltoe formé par le spandex d'une vulgaire cougar américaine. Même si le disque de Reed cocotte moins le chanel frelaté, il sent plus le slobard, la chambre pas aérée. La différence surtout c'est que sur celui-ci, le son est moisi, flappi. C'est une croûte, une vraie, si on met de côté "Temporary Thing", dont je cause plus bas. Mais... finalement, soyons honnêtes : ce connard de new-yorkais qu'était papa Reed était plus l'homme de beautés de morceaux épars que d'albums, finalement. Ouais, même Berlin, que je chéris comme une vieille rombière dépressive, mais maquillé comme un camion volé, la faute à Bob Ezrin. Rock'n'roll Heart ne mérite pas vraiment sa mauvaise réputation. Il mérite son statut d'album balancé par-dessus la jambe, de sous-produit reedien, de Berlin qui n'a pas d'ambition, et c'est tant mieux parce que les ambitions d'un héroïnomane intello restent forcément assez près du plancher. Ou plutôt de la moquette. De la moquette d'une chambre d'hôtel low-cost, voilà. L'album ringard du tocard. Oui : "I Believe In Love", c'est de la soupe, et "Banging On My Drum" du Lou Reed de saloon parfaitement jetable, et oui, l'intro de "Follow the Leader" donne envie de gueuler "amis de l'homme en noir, bonsoir", v'là la chanson de tocard de citadin aussi, qui reste aussi moche et odorante que du Alan Vega croisé Genesis P-Orridge : au début ça pourrait passer FM funky, mais vocalement ça part vite en eau d'boudin, d'ailleurs on imagine bien Reed peloter les siens entre deux chansons. Le salaud. En fait ce skeud est celui où notre demie-pédale glamouze gainée de cuir et veulement planquée derrière ses lunettes aviator décoche une dernière fois la carte groove putasse sans lâcher la dramaturgie d'artiste drogué... Mais sans le côté arty, juste le côté studio des années 70 tapissé de moquette sale, avec ce Lou aussi raffiné que Michel Sardou qui chante plus que jamais comme une vieille catin, avec des groupies dans les coins sombres qui grillent leurs clopes. New York style. C'est pas du Springsteen avec son E Street Band, c'est la version crapule, rouflaquette-moquette. Bien sûr il y a du mou, de la chique, de la guimauve, du caca. On parle de Reed, le mec a jamais été foutu de faire un seul album irréprochable. On reprend le piano qui faisait la dramaturgie de Berlin, contribuait à la beauté de "Perfect Day"... Et qu'obtient-on avec Rock'n'roll Heart ? Avec le temps je l'admets : un Berlin en version gigolo qui se regarde pas pondre un chef d'oeuvre désanchanté. Le final "Temporary Thing" n'est globalement qu'une resucée du style dramatique de Reed, mais ce titre est un des plus grands morceaux de Lou Reed. Faut s'être levé un jour après une grosse cuite, tout comateux et la gueule en bois, un midi gris, pour piger en quoi se titre troue en beauté, comme tous les grands morceaux de Lou Reed ça s'écoute nauséeux, comme Renton avachi dans son quotidien de merde. Et "You Wear It So Well" et "Ladies Pay" sont un peu dans la même veine, c'est le piano ça, chez Reed ça donne tout de suite un côté obsédant... Mais tous les morceaux excepté "Temporary Thing", seul titre classe, sentent la vieille moquette. Tout dans cet album n'est qu'autocaricature. Et pourtant cette poisse glam lui donne un cachet certain, à ce disque de loser.

note       Publiée le mercredi 13 mai 2015

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    nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

    Surement le moins bon des 70's. Lou Reed nous laisse une galette pop légère et enjouée. "I Believe in Love" surprend d'entrée ("good time music, good time rock n roll") avec un Lou qui te met la banane. Le morceau éponyme est un improbable hymne prolo-rock bancal mais attachant. "You Wear It So Well", tout en piano et en choeurs, fonctionne plutôt très bien et on va quand même retrouver un Lou Reed plus dans sa zone de confort au détour d'un "Vicious Circle" ou d'un "Temporary Thing" qui clot l'album de bien belle manière. Reste que l'inspiration n'est pas toujours au rendez-vous et que les choix douteux se succèdent. Bon ça m’empêche pas d'en apprécier une bonne partie mais pour amateurs avertis.

    Message édité le 12-03-2022 à 19:46 par nowyouknow

    Note donnée au disque :       
    MaxwellsDemon Envoyez un message privé àMaxwellsDemon

    Vaseux comme Jean Marais.