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Blue Öyster Cult › Cultösaurus Erectus
- 1980 • Columbia records JC 36550 • 1 LP 33 tours
- 2012 • Columbia records 88691936342-10 • 1 CD
cd • 9 titres • 41:11 min
- 1Black Blade
- 2Monsters
- 3Divine Wind
- 4Deadline
- 5The Marshall Plan
- 6Hungry Boys
- 7Fallen Angel
- 8Lips In The Hills
- 9Unknown Tongue
informations
réédité sous forme de vinyl replica en 2012
line up
Eric Bloom (guitare, chant), Donald "Buck Dharma" Roeser (guitare, basse, claviers, chant, chœurs), Allen Lanier (claviers, guitare), Joe Bouchard (basse, chant), Albert Bouchard (batterie, chant)
Musiciens additionnels : Mark Rivera (saxophone)
chronique
Mirrors est déjà dans le rétro : on l'oublie, il est heureusement dépassé par cet album sophistos d'un groupe sur le point de devenir dinosaure, abandonné aux musées. Richard Clifton-Dey, illustratreur le plus dalinien et magnétique de la couverture de science-fiction (allez vous (re)matter ses sublimes peintures pour Dune si besoin) ne s'est pas chié dessus avec la pochette de Cultösaurus Erectus. En vinyle, ça accroche bien les mirettes, cette merdasse d'anticipation paléontonirique. La face A de Cultösaurus Erectus est selon moi irréprochable : du hard rock d'anticipation poussiéreux, à déguster comme un roman de la collection Fleuve Noire récupéré dans un de ces cartons de brocante infestés d'araignées mortes... On sentirait presque l'odeur du papier jauni, humez donc... Une certaine idée de la magie sonore très "contrebande" du BÖC, très "grenier à secrets". J'aime même la petite ballade avec synthétiseur à deux touches placée à la fin, ouais : j'aime cette face A, rien à cirer, et si tout l'album était de ce niveau j'aurais collé un 5 sur 6 sans hésitation. "Black Blade" c'est du Who futuriste coupé au Black Sabbath, avec effets sur la voix façon anticipation rudimentaire (vocodeur), break étrange crypto-cosmique, et franchement ce morceau dégueule de classe malgré tous les détails de mauvais goût typiques de l'époque qu'on peut y trouver - les gros cuivres notamment - ce titre est incontestablement l'un des morceaux emblématiques du BÖC. "Monsters" est jazzy-foutraque et assez prog dans l'esprit, d'une difformité qui fait corps avec son sujet jusqu'à ses chorus ad lib sur la fin typiquement BÖC, "Deadline" est une de leurs bonnes ballades à la Christophe, et "Divine Wind" est un titre bien maraudeur, si on prend pas garde aux paroles ultra-politisées de Buck Dharma (à la fois aussi directes que du Sardou et savoureusement ambigües), c'est un truc pour rôder de nuit au moment du réveillon dans le quartier des putes, le cure-dent au bec et avec des verres fumés aviator sur le nez assez grands pour relier les cheveux à la moustache. "Heyp - salut toi... tu m'intéresses, c'est quoi ton p'tit nom ?" - "J'm'appelle Sandy, beau gosse (*chewingue-chewingue*)" - "j'aime ce prénom - tu viens faire un tour dans ma bagnole ? je connais un coin tranquille" - "haaan heummmm... j'ai pas le droit de sortir de cette chronique tu sais, mon mac me surveille, alors faut pas qu'on s'éloigne". " "le grand maigre avec son tatouage de corbak au bras, là-bas ? j'lui casse ses dents quand il veut, mais pas grave, l'hôtel en face ça me va aussi, poupée... alors c'est combien ?" - "quatre boules jaunes mon mignon". Car même si cette face B plus craignos suggère davantage trois boules jaunes - on sent la baisse d'inspiration, assez bien résumée par le riff-clin d'oeil à Deep Purple de "The Marshall Plan" - bien que rien ne soit honteux sur cette seconde moitié - avec un autre morceau hard rock à putes en cuir bien moulé du boulard et son de guitares laser métallique futuriste ultra-fluide ("Lips In The Hills") - tout ça a quand même dû prendre un petit coup de vieux dès la sortie du disque, on sent par moments une sorte de version hardos-heavy de Supertramp, odeur huître pas fraîche... de ce côté-là mieux vaut se réécouter un des trois premiers Patti Smith, puisque ladite fricotait avec Lanier au moment de ce skeud. Pourtant le final "Unknown Tongue" retrouve ce goût de mystère propre au BÖC, même s'il semble qu'ils essaient de refaire le coup de grâce d'un "Astronomy", mélodiquement ce morceau se hisse à son niveau ou pas loin, et m'a toujours hanté mes rêves bleus malgré des éléments assez laids qui y sont incorporés (le piano de saloon, vengé juste après par le piano rythmique magique de Lanier), ce titre reste pour moi un de leurs incontestables classiques. Quelque chose de magique se passe parfois avec le Blue Öyster Cult, je ne saurais dire quoi, c'est leur feeling, leur métaphysique. Il m'arrive parfois même de lire les paroles et de rêver - car ne l'oublions pas le BÖC c'est aussi des textes, ces mini-voyages troubles et science-fictionnesques qui ne ressemblent qu'à eux. Un album quelque peu défiguré par un feeling plus digne du post-progressif FM de la fin des années 70, en réalité, mais un bon album tout de même. "Speak to me in many voices, makes them all sound like one."
note Publiée le mercredi 13 mai 2015
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- COLDSTAR › Envoyez un message privé àCOLDSTAR
On craint le pire avec l'entrée en matière "Black Blade" aussi cheesy que le Flash Gordon de Queen. la suite est une excellente surprise, une collection de titres hétéroclites plutôt inspirés, pas forcément brillants pris isolément mais qui s'enchaînent très bien, sans faute de goût. J'aime bien Monsters et Unknown Tongue en particulier mais cet édifice ne repose pas sur quelques titres.
- Note donnée au disque :
- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan Shelleyan est en ligne !
Il est pas mal, celui-là, c'est d'ailleurs le premier que j'ai réellement écouté en entier
- torquemada › Envoyez un message privé àtorquemada
Raven, tu nous fais "Club Ninja" quand tu veux !
- Note donnée au disque :
- zugal21 › Envoyez un message privé àzugal21
Album découvert à sa sortie, avec ravissement ; le grand frère d'un pote venait de se l'offrir. C'est très vrai, que la face A est meilleure. Le long morceau Black Blade est extraordinaire... Vaut entre 4 et 5 boules ; en 80, le minot que j'étais aurait mis 6 !
- Note donnée au disque :
- merci pour le fusil... › Envoyez un message privé àmerci pour le fusil...
Cette pochette croco-fondue m'a toujours fasciné.