Scorn › Evanescence

Après un "Vae Solis" comme entrée en matière et un "Colossus" plutot décevant, la nouvelle entité de Mick Harris (batteur de Napalm Death) trouve enfin sa voie avec "Evanescence" le bien nommé. Fantômatique, fantasmagorique, nocturne, menaçant, intriguant, osbcur, et bien sûr, expérimental, Scorn se fait le relais d'un dub angoissant, post industriel qui a de quoi étonner lorsque l'on se réfère aux origines du groupe. Mais l'atmosphère y est pesante, et cette approche, encore confidentielle, aux débuts des années quatre-vingt dix, va rapidement prendre ses galons et devenir un genre à part entière. Bourré d'échos, de bruits parasites, de rythmiques lancinantes, de samples choisis à bon escient, d'une basse ronde et profonde, la musique de Scorn défile comme une bande son électro d'un film noir, inquiétant, entre récit fantastique ou d'épouvante. Un piano lointain sur "Night Tide" évoque déjà le "Stairway" de Gyral, et si la métronomie des rythmiques se montre parfois éreintante, l'album remix "Ellipsis" s'érige en parfait compromis pour tendre, plus encore, comme avec ce "Slumber" qui clôt la présente sélection, vers une musique électronique hors du commun, rappelant parfois un Autechre ou un Plastikman.