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Przemyslaw Rudz / Mikolaj Hertel › At the Horizon's Edge

cd • 7 titres • 61:30 min

  • 1Mysteries of an Old Attic 13:41
  • 2Letter for an Unknown Woman 6:08
  • 3At the Horizon's Edge 12:12
  • 4Autumn's Last Moment's 5:17
  • 5Kaleidoscope of the Past 16:21
  • 6Lullaby for the Righteous 5:31
  • 7Goodbye, Edgar... 2:38

informations

line up

Przemyslaw Rudz (Kronos 88, Nord Lead 2x et Arturia VST) Mikolaj Hertel (Clavier, synthé, piano et arrangements)

chronique

Imaginer Snowflakes are Dancing (Children's Corner, No.4) par Isao Tomita, mais interprété avec plus d'entrain! C'est un peu cette sensation qui va aiguiller vos sens dès que le synthé étendra la mélodieuse boucle minimaliste qui ouvre "Mysteries of an Old Attic". Des éléments cosmiques embrassent ce pattern mélodique qui ondoie comme un ruisselet agité par ses contrecourants sous-marins, alors qu'une lourde ligne de basse martèle un genre de techno pour Aliens avec des pulsations sourdes et résonnantes. Une pluie d'harmonies adjacentes déferlent sur cette intro avec un synthé siffleur et charmeur qui va prendre bien soin de loger un délicat ver d'oreille dans le fond de nos tympans. Léger et étonnement musical pour un album qui offre des titres en constant mouvement, “At the Horizon's Edge” est le point de rencontre entre Przemyslaw Rudz et Mikolaj Hertel; un légendaire compositeur et musicien Polonais reconnu pour son approche très mélodieuse et aussi très romantique qui a composé beaucoup de musique dans les années 70 à 90. L'idée derrière cette collaboration est de permettre à Przemyslaw Rudz de réarranger la musique de Hertel en y apposant son sceau et son audace dans une approche très contemporaine. Et les deux extrêmes cohabitent très bien.
Des percussions d'un genre Bongos arrosent les ambiances de "Mysteries of an Old Attic" alors que le synthé les pimentent de solos très harmoniques. Une ligne de basse s'arrime à ce rythme tout de même statique, propulsant le titre vers une approche plus animée où les solos foisonnent avec une séduisante acuité. Le titre embrasse alors une phase pré-ambiosphérique où les percussions et la ligne de basse sèment un trouble passif alors que le synthé roucoule toujours de ses solos aussi séduisant que les chants d'un rossignol au sommet de son art. On plonge un peu plus loin dans les abysses ambiosphériques vers la 6ième minute où une ligne de basse nerveuse palpite dans des vents cosmiques et des cliquetis industriels. S'ensuit une longue phase cosmique qui sépare les deux mouvements de "Mysteries of an Old Attic" qui retrouvera son rythme d'origine, rythme et mélodie quasiment identiques qui se feront entendre sur la pièce-titre, un peu après la barre des 10 minutes. Les solos sont tout simplement délicieux tout au long de cet étonnant duel entre deux styles et deux époques. Przemyslaw Rudz relève le défi avec panache en donnant à l'ensemble de “At the Horizon's Edge” une approche progressive et contemporaine tout en préservant l'innocence des mélodies rêveuses des années 70. Et la pièce suivante le démontre amplement. Un mouvement sphéroïdale de séquences fluides déferlent sur un autre mouvement où les séquences vagabondent et gambadent sans structure de rythme précise. Un délicat piano vient recouvrir ce mouvement de rythme ambivalent d'une étonnante caresse méditative. Doux, romanesque et très cosmiques, "Letter for an Unknown Woman" est comme ces instants de nostalgie où l'on regarde par une fenêtre bariolée de pluie les moments d'un passé que l'on aimerait revivre. Le piano, tout comme le synthé et ses solos aux tonalités hybrides, est magique et dessine une superbe mélodie sur un lit de séquences troubles. L'introduction de "At the Horizon's Edge" est ambio-cosmique, ambio-sonique avant de revoir la section du rythme léger de "Mysteries of an Old Attic". L'approche est même un peu teintée de jazz et de lounge. "Autumn's Last Moment's" est un titre ambiant et mélancolique où rythme et mélodie incertaine se chamaille dans une tempête de solos de synthé. Le piano y égare des bribes de mélodies qui sont enterrées par les agiles doigts de Przemyslaw Rudz. C'est très genre musique pour film genre Love Story. "Kaleidoscope of the Past" ouvre avec une approche mi funk et mi hip-hop et le synthé badine d'un ton harmonique très nasillard sur un rythme qui cahote dans des brumes cosmiques. Là aussi l'enveloppe fait très cinéma des années 70. Les harmonies sont un peu mouflettes avec un synthé qui coasse comme un canard cybernétique. L'introduction se développe lentement, c'est un peu long, avec un dense brouillard cosmique qui recouvre une lente montée rythmique montée sur une ligne de basse très vampirique qui étend ses lentes ombres sournoises. Peu à peu "Kaleidoscope of the Past" égare son introduction dans une longue phase ambiosphérique qui sert d'ancrage à un nouveau départ pour un rythme plus entraînant. Les percussions donnent le ton et forgent un rythme sautillant comme un hip-hop gracieux et la ligne de basse souffle ses longs whoom whoom. C'est très vivant, très entraînant. Le synthé déroule une nappe mystérieuse alors que les percussions doublent d'ardeur dans les sillons de séquences aussi harmoniques que rythmiques. "Kaleidoscope of the Past" nous entraîne dans sa séduisante structure de rythme alors que les doigts déliés de Rudz dessineront des solos ciselés qui feront des cabrioles aériennes sur un rythme savoureusement funky. Cette fusion de rock et de danse cosmique électronique débloque sur un superbe slow en "Lullaby for the Righteous" et son synthé aussi suggestif qu'un saxophone prêt à charmer une belle inconnue. La basse nous rentre dans le corps avec ses langoureuses palpitations quasiment érotiques. J'ai bien aimé! Autant l'effet de surprise que la lente mélodie assez vicieuse. "Goodbye, Edgar..." est vous savez pour qui. C'est doux, tendre, sobre et très mélancolique. Le piano verse ses larmes en même temps que nous. Le plus beau Au revoir à Edgar que j'ai entendu. Merci Edgar!
Merci Przemyslaw Rudz et Mikolaj Hertel pour un si bel album. Merci pour cette audacieuse idée de marier deux styles, deux époques et deux visions dans une approche où tout se fond, se confond et s'entortille sans jamais plier et sans jamais renier le droit de l'un sur l'autre. C'est de loin la plus grande force de “At the Horizon's Edge” où le romantisme de Hertel sert admirablement bien la vision parfois très audacieuse, notamment les 3 longs titres, de Przemyslaw Rudz qui redonne à la MÉ ses lettres de noblesse en exploitant à merveille les synthés avec de splendides solos qui sont de véritables feux d'artifices soniques dans un univers où le rythme n'est pas fait de banalités.

note       Publiée le mercredi 6 mai 2015

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