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Frore & Shane Morris › Blood Moon

cd • 5 titres • 61:58 min

  • 1Lichen Patterns 13:00
  • 2Ritual Sequence 9:58
  • 3Orison 9:34
  • 4Unfolding 13:04
  • 5Night Rapture 16:22

informations

On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le lien suivant: http://spottedpeccary.com/shop/blood-moon/

line up

Shane Morris et Paul Casper (Synthés, Didjeridoos, vibraphones, ciseaux, percussions, Duduks et FX)

chronique

Un peu comme les reflets d'une lune qui enveloppent une trop tranquille soirée dans une jungle jurassique, l'introduction de "Lichen Patterns" s'élève entre nos oreilles avec une lamentation ocrée qui est sur le point de dévoiler les intenses activités nocturnes de “Blood Moon”. Un mélange d'ondes de synthé opalescentes et charbonnées, où s'insèrent de rauques râles shamaniques, l'ouverture de "Lichen Patterns" propose un linceul sonique très sibyllin avant de se faire délicatement secouée par un maillage de percussions manuelles. Et on plonge dans les charmes de cette première collaboration entre le designer par excellence des suffocantes ambiances préhistoriques, Shane Morris, et Frore; un musicien que je ne connais pas vraiment et qui se nomme en réalité Paul Casper. Les tam-tams aborigènes et les coups de percussions basses très métronomiques sculptent un genre de lente danse transique alors que la multiplicité des lignes de synthé, et leurs tonalités autant pleine de particules de prismes que de parfums de graphites, exhalent des ambiances où les spectres fredonnent dans une faune sonique aux milles délices ambiosphériques. Partagé entre des rythmes de transe spirituelle, sculptés par un large éventail de percussions ancestrales, et de riches ambiances méditatives, nourries par une impressionnante palette de sons, “Blood Moon” offre un intéressant voyage sonique où les comparaisons entre certains pèlerinages de Steve Roach en terres aborigènes ne peuvent être évitées. Si les percussions séduisent, les décors soniques des synthés ne sont pas en reste avec une multitude lignes aux couleurs du pavoisement auditif et des effets qui plongent ce même auditeur dans des territoires aux apparences virginales. Organiques ou psychiques, électroniques ou acoustiques, ésotériques ou exotériques; ces effets donnent plus de rayonnements aux percussions qui picorent nerveusement les 5 paysages soniques de “Blood Moon”.
Si "Lichen Patterns" offre une structure assez relaxe, "Ritual Sequence" hausse le niveau d'intensité avec des percussions plus agitées. Des percussions qui labourent des ambiances païennes nourries par les râles de Didge, les chants sourds des spectres et ceux des flûtes de type sarbacane. La structure me fait penser énormément à du Steve Roach, surtout avec les lignes de synthé flottant comme de longs lassos sans proies à coffrer, dans sa quête des déserts Australiens avec des tonalités et des pulsations organiques qui sont étouffées par de denses nappes de synthé aux arômes très ancestraux. "Orison" se démarque du style de Morris avec une approche nettement plus tribale. On dirait une danse rituelle du Moyen Orient avec des percussions vives et des airs de flûtes arméniennes; les Duduks. Si les percussions jouent un rôle prépondérant dans “Blood Moon”, les rythmes auxquelles elles donnent naissance n'en sont pas moins très pacifiques. "Unfolding" est encore plus près de l'univers de Steve Roach que "Ritual Sequence". En fait les deux titres sont intimement liés par les mêmes ambiances, flûtes aborigènes en moins. Si les percussions sont aussi nourries, elles sont moins vigoureuses et laissent miroiter des tintements de carillons qui jettent un aura de mysticisme incantatoire sur le titre le plus ambiant, le plus serein de “Blood Moon”. J'aime bien! Et l'enveloppe sonique est rempli de petits plaisirs auditifs qui vont ravir les amateurs de sons. "Night Rapture" est le summum de “Blood Moon”! L'intro part lentement avec des percussions qui tracent une pénible ascension. Peu à peu la cadence accentue sa mesure sous les sourds grognements, qui s'étirent en réverbérations, et des ondes de synthés dont certaines s'échappent comme des ombres qui flotteront comme des chants éthérés. C'est noir, lourd et insistant, comme du trance ambiant. Le subtil crescendo est très enveloppant. Entre l'inconfortable noirceur des nuits d'agitation et l'hypnose des continuelles percussions ascensionnelles, "Night Rapture" infiltre nos sens avec une implacable volonté d'envoûtement. L'ambiant rythme entêté escalade toujours ces escaliers intemporelles alors que de riches lignes de synthé déferlent maintenant comme de lentes vagues sur les harmonies toujours un peu embrouillées qui injectent des ambiances autant éthérées que sibyllines. C'est incroyablement envoûtant, nos tympans tremblent sous les percussions. La sauvage approche de "Night Rapture" s'évapore un peu après la 12ième minute dans des tremblements et des stridulations, concluant ainsi un voyage au bout des intrigantes et fascinantes ambiances de “Blood Moon”; un album dans la même lignée que Proof Positive et Spiral Meditation par Steve Roach. Un très bel album qui ouvre de nouvelles perspectives au genre tribal ambiant, de par la richesse de ses rythmes et de ses paysages soniques aux évolutions aussi audacieuses que l'ingéniosité derrière la multiplicité des patterns de percussions manuelles.

note       Publiée le dimanche 26 avril 2015

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