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Goodie Mob › Soul Food

cd • 19 titres • 61:02 min

  • 1Free
  • 2Thought Process
  • 3Red Dog
  • 4Dirty South
  • 5Cell Therapy
  • 6Sesame Street
  • 7Guess Who
  • 8Serenity Prayer
  • 9Fighting
  • 10Blood
  • 11Live At The O.M.N.I.
  • 12Goodie Bag
  • 13Soul Food
  • 14Funeral
  • 15I Didn't Ask To Come
  • 16Rico
  • 17The Coming
  • 18Cee-Lo
  • 19The Day After

informations

1994-1995

line up

CeeLo Green, Big Gipp, Khujo, T-Mo (MC's), Organized Noise (production)

Musiciens additionnels : OutKast (MC's), Tommy Martin (guitare), Joi (chant), Colin Wolfe (guitare), Cool Breeze (MC), Marlene Rice (violon, alto), Carlos Glover (claviers), 4.0. (MC), Sleepy Brown (MC), Mixzo (production), Colin Wolf (basse), Witchdoctor (MC), Roni (chant)

chronique

Le second manifeste Dirty South dans le sillage - voire l'ombre - du premier Outkast, chargé de soul, blindé de flows rivalisant en gravité (dans les trois sens du terme). Sa puissance contenue tient dans l'esprit politique parfois bien aiguisé autant que dans cet egotrippin' chaloupé à quatre flows, et dans les sons de Organized Noise, pas futuristes comme chez Outkast, plus concentrés, dans le boisé et le groove, entre l'ambiance urbaine nocturne et le bon gospel de la campagne. Un hip-hop à la fois sobre et finement ciselé, qui rivalise sans problème avec toute la génération de gros groupes new-yorkais. La profondeur de cet album, rare dans le genre, autorise de nombreuses écoutes au fil des années, pendant lesquelles on a à chaque fois l'impression de le redécouvrir. Soul Food a une âme, une âme qui suinte du style soulful, mais autant des productions, par exemple dans cette instru qui tient sur un sifflement de grillon ("Fighting"). Ambiance champ de coton, la nuit, pendant que les maîtres dorment, complot, évasion... L'ajout de vocalises féminines tout à fait harmonieuses n'empêche pas la noirceur concrète, on est pas dans le r'n'b de chiotte que ceux de ma génération ont subi dans les radios des bus scolaires ou les fast-foods : on est dans la vraie soul, épaisse, religieuse, l'âme des enchaînés émancipés (le logo du groupe). Mais toutes ces considérations, c'est un peu de l'épice pour le néophyte : si Goodie Mob sont si efficaces, c'est d'abord parce que question rap, leur album envoie du flow et du beat de calibre robusto, sans relâche. N'importe quel groupe de rap à l'époque aurait tué pour être capable de claquer un enchaînement comme "Cell Therapy" - "Sesame Street" - "Guess Who". J'ai une nette préférence personnelle, question Dungeon Family, pour Outkast, plus flamboyants et expérimentaux - et peut-être aussi plus tape-à-l'oeil - mais en étant parfaitement scientifique (hélas je suis un littéraire), Soul Food peut très bien tenir la dragée haute à n'importe lequel des solos Wu-Tang. Il est unique. "Born into these crooked ways / I never even ask to come so now / I'm living in the days / I struggle and fight to stay alive / Hoping that one day I'd earn the chance to die".

note       Publiée le mercredi 1 avril 2015

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    Rendez-Moi2 Envoyez un message privé àRendez-Moi2

    Still Standing est aussi bon, dommage moins connu que celui-là.

    azfazz Envoyez un message privé àazfazz

    S'il faut faire le classement des disques de la Dungeon Family, c'est celui-ci que je mets en haut, en compagnie du ATLiens. Jamais je n'ai entendu un album de rap sentir autant le sud. Le vieux sud, marécageux, raciste, pauvre, où les noirs ont gardé de leur vie d'esclaves une spiritualité mélange de toutes les croyances qu'ils ont côtoyées. "Dirty South" est vraiment emblématique, aussi bien le morceau que le titre, et "Cell Therapy" sent la paranoïa encore plus que tout le Temple of Boom de Cypress Hill. Et toute la suite est du même tonneau, torve, chaud, étouffant, pesant. En passant, l'album suivant est aussi une belle réussite.

    Note donnée au disque :