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Valerio Tricoli
Vous ne le savez peut être pas, mais il est difficile pour le chroniqueur d'un site comme Guts de savoir « quoi » choisir, de quel disque vais-je parler ? Divisé entre l'envie de faire partager ses coups de cœur, et celle de ne pas faire exploser son quota de 6/6, puisqu'une telle notation n'aurait alors plus de sens (si tant est qu'elle en ait déjà eu un auparavant, de sens). C'est encore pire chez le chroniqueur un peu ancien, déjà fatigué, qui peine à trouver le temps, et qui souhaiterais seulement se concentrer sur les trucs intéressants à partager – puisque de toute façon le reste ne le « mérite pas ». On m'a reproché d'être généreux (ce que je ne pense pas être) et ça m'est tout bonnement insupportable. Pourquoi ? Parce que le premier fdp passif qui traverse le site avec une page youtube en deuxième onglet se croit sur facebook avec ses avis expéditifs de statut aussitôt oublié. Je crois que la volonté de Guts c'est justement de faire ressortir ce qui fait histoire (accrochez-vous j'envoie la sauce), ce qui fait histoire dans la musique, j'aurais dû l'écrire Histoire, ce qui échappe, ce qui est caché et qui heurte, ce qui mérite de, et ça demande non seulement de creuser, mais aussi d'être attentif, de donner de soi, de donner du temps au disque quand il le mérite, et d'essayer de transmettre ça, et franchement c'est quelque chose de très difficile. Voilà pourquoi c'est insupportable ces petites remarques mesquines, ça vient saper ce boulot (je veux dire, les chroniqueurs PAYENT pour chroniquer, si tu ne le savais pas) et c'était déjà à l'origine du départ des meilleurs d'entre nous. C'est pourquoi je comptais faire Histoire avec ce disque de Tricoli, parce qu'il marque un tournant à mon propre niveau, dans ma façon d'aborder la musique, et d'en rendre compte. Parce qu'il est fondamentalement impossible d'en dire quoi que ce soit, rapport à sa forme impalpable, sa longueur infinie (une heure trente), sa membrane trop fine. On ignore ce dont il s'agit, de fields recordings ? D’électroacoustique ? De concrète bizarre ? Comme les textes récités semblant provenir du fond d'une cave ou d'un garage mal isolé, de Dante, de Lovecraft, de Cioran, de qui d'autres ? Miseri Lares ressemble à l'enregistrement d'une bougie en train de mourir. On ne peut rien identifier de précis (évoquant à ce titre le premier album de Rashad Becker, ici au mastering), analogique ou numérique tout se confond, les objets ne résonnent pas, ils ne sont que matière. Miseri Lares ressemble à l'enregistrement d'un rêve, d'un cauchemar, de ceux où l'on marmonne la nuit, indistinctement, d'une réalité qui semble palpable mais qui s'évanouit dans les souvenirs puis dans l'oubli. L'oblitération d'un sens, la vue, l'odorat, le toucher, et son évocation par équivoque. S'il n'existait pas qu'en vinyle (et bien lourd, un double), on aurait peine à croire à l'existence de ce disque qu'on ne sait avoir écouté. Est-ce d'ailleurs de musique dont on parle encore ?
note Publiée le dimanche 29 mars 2015
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Oh la la... J'en suis qu'à Forma II moi !
Nouvel album (déjà !?) et encore double LP (what !?) sur Pan (encore ?)
fais-le exploser, ton quota de 6/6 Saïmone, je suis sûr qu'on est nombreux à attendre que ça ("généreux", ce commentaire, je me le suis jamais fait perso) - et en effet, si c'est pour chroniquer des trucs 3/6 pas intéressants juste pour proportionner son quota, bon
@Maxwell : version FLAC disponible sur boomkat.
@Saï : déjà que je galère pour trouver du temps pour mon projet PE, alors chroniquer... :(
Ok, faut que j'insiste sur Brume alors (putain, reviens VL)