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Master Musicians of Bukkake › Totem One

cd • 7 titres • 40:12 min

  • 1Bardo Chikkai03:09
  • 2A Mist of Illnesses05:58
  • 3In The Lightness of Sonoran02:09
  • 4People of the Drifting Houses07:30
  • 5Schism Prism/Adamantios07:56
  • 6Cascade Cathedral04:13
  • 7Eaglewolf09:15

informations

Enregistré, produit et mixé par Randall Dunn à Aleph Studios.

Artwork : Seldon Hunt

line up

Dave Abramson (batterie, percussions, Gamelan), B.R.A.D (chant ancien, brouillard, Gamelan), Milky Burgess (guitare électrique, guitare slide, guitares indiennes, flute, lap steel), James Davis (basse, guitare acoustique), Randall Dunn (synthés analogiques, mellotron, saz électrique, bourdons tampura), Bill Horist (guitares électriques et acoustiques, Eagles analogiques), Don McGreevy (batterie, percussion, Gamelan, guitare électrique 12 cordes, basse, mellotron)

Musiciens additionnels : Alan Bishop (chant 4), Timba Harris (violon, alto 5)

chronique

"Master Musicians of quoi ?" "of… Bukkake" "Ca veut dire quoi ?" "….. euh…. fais pas de recherche google-image déjà…". Parce qu'il y a encore des choses délicates à expliquer à votre tendre moitié, merci aux Master Musicians of Bukkake pour inciter à l'échange au cœur du couple avec cette idée saugrenue d'hommage pince-sans-rire/irrévérencieux à la légendaire formation des Master Musicians of Jajouka. Mais au diable l'étymologie, d'autant que si on devait chercher une origine, c'est aux États-Unis qu'on resterait, du côté de l'Arizona, chez trois hurluberlus, les frères Bishop et leur compagnon alors récemment décédé Charles Gocher, aka les Sun City Girls. C'est bien à eux qu'est dédiée la trilogie des Totem. Assez de références jetées en ordre confus, il serait plus de mise de recommander la prudence avant de pénétrer dans ce temple où résonnent les échos d'un mysticisme inquiétant, grotesque, tordu comme les chants quasi-religieux qui s'élèvent en cercle incertain. Et une voix d'infra-monde résonnant contre les parois, entre les clochettes, les gamelans et les drones de mellotron, est-ce une divinité sourde ou une mauvaise blague d'un de ces dévots cachés sous un masque grimaçant ? Une chose est certaine, voici bien de la musique cérémonielle, peut-être pour de rire (avec un nom pareil comment se prendre totalement au sérieux ?), mais de rire jaune. Impossible de se situer vraiment, sinon que ces vagues prières aux relents maléfiques évoquent les râgas indiens. Tous à l'Est alors. Ça percussionne métallique et ça bourdonne électro-analogique, une authentique secte de freaks qui tambouillent à qui-mieux-mieux au pied du grand totem démoniaque de leur propre concoction, pour atteindre à une transe maladive et torve, évocatrice d'un ailleurs peu rassurant. Des hippies qui auraient très mal tournés, qui auraient dégotés des instruments venus d'Orient sans se préoccuper le moins du monde d'un tirer quoi que se soit de traditionnel. D'ailleurs leur musique se gorge parfois d'un sirocco asséchant aussi bien les sables arabiques que la poussière de la Vallée de la Mort. Ces sept-là, bien assez pour la pratique dégoûtante évoquée par leur nom, ne s'embarrassent pas d'un bagage pseudo-philosophique, ce sont avant tout de faux moines chelous recherchant l'illumination par tous les moyens sonores imaginables. Quitte à convoquer sur l'entêtant "People of the Drifting Houses" les imprécations hallucinées (parce qu'une imprécation se doit d'être toujours hallucinée) d'Alan Bishop lui-même, manifestement une figure tutélaire qui apparaît comme par magie, comme un génie que ces sept samouraïs auraient enfin réussi à matérialiser après de prenantes séances de marmonage. D'un sombre psychédélisme qui se consume comme un foyer de sorciers, le morceau enfle et gonfle autour du chant fou de Bishop jusqu'à atteindre des cieux bruiteux et multicolores, une façon d'apogée sonique, ou d'orgasme collectif qui se relâche enfin dans le silence après un dernier bourdonnement. Alors on croirait à un basculement définitif vers ces drones pierreux, mais très vite la cérémonie reprend de plus belle, les mantras aussi, scandés jusqu'à l'hypnose, les riffs raclant la terre, alors qu'autour un violon fait des arabesques, jusqu'au moment où ça "freak out", pour parler psyché couramment, avant de retomber sur de sublime notes de guitares acoustiques et autre souffleurs en lévitation. Au coin du feu d'un coup, en folk de redescente douce et parfumée, toujours kaléidoscopique. Une dernière communion au lever du soleil, célébration entre animisme hippie de lendemain de cuite et new-age cramoisi, darder des rayons cosmique sur le cercle sacré et s'abrutir en groupe jusqu'à ce que la dernière bougie d'encens soit partie en lambeau, avec la raison des plus faibles d'esprit. Alors oui, le nom est crade, mais ces sept étranges bonshommes disposés en demi-cercle savent envoyer la purée, et pour peu qu'on se laisse aller, vous enverront direct au septième ciel. Oui. Je sais. Désolé. Mais ils l'ont un peu cherché aussi.

Très bon
      
Publiée le jeudi 12 mars 2015

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Note moyenne        7 votes

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Alptraum Envoyez un message privé àAlptraum

Ouais, six boules pour ce chef-d'œuvre !!! Tout est bon dans le bukkake !

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necromoonutopia666 Envoyez un message privé ànecromoonutopia666

Certainement un des meilleurs combos tous style confondus de ces dernières années.

Note donnée au disque :       
torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

Tout pareil que Nicko !

Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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Parce que tu crois qu'il y a encore des moitiés qui ne savent pas ce que c'est qu'un bukkake ?

Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

j'aime autant les totem que ce que j'en ai vu live à la meme occasion. Jolie réparation pour un groupe qui aurait du arriver sur guts bien plus .

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