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Perceptual Defence › Time Lines

  • 2015 • SynGate SynGate | PD03 • 2 CD

cd • 21 titres • 153:27 min

  • 1CD 1 Personal Time 74:34
  • 2Dreaming Time 8:43
  • 3Time Travelers 8:44
  • 4Time Lines 9:14
  • 5Meditative Times 12:43
  • 6Hypnotic Lines 8:16
  • 7Walking Time 8:39
  • 8Child Time 6:40
  • 9The Circular Sound (Healing Time) 6:35
  • 10Saluto ad una persona importante (Sad Time) 4:56
  • 11CD 2 Friends Time Lines 78:53
  • 12Inner Space Time (Syndromeda) 9:36
  • 13Friends Time (Waveman) 9:04
  • 14Metaphysical Time (with Gerd Weyhing) 9:20
  • 15Ricochet Time Lines (with Rewo) 4:09
  • 16Subway Time to Castro Pretorio Station (with Ian Keely) 7:03
  • 17Silence Time (with Alluste) 11:27
  • 18Cosmic Time (with Pharamond) 5:16
  • 19Rainy Time (with Michael Brückner) 11:16
  • 20Reflection Time (with Tau Ceti) 4:48
  • 21Moments Frail (with Antara Annamarie Borg) 6:47

informations

On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le lien suivant: https://syngate.bandcamp.com/album/time-lines-2cd

line up

Gabriele Quirici (Claviers, synthés et effets)

chronique

Graphiste sonore et concepteur de musique pour une chorégraphie des rêves, Gabriele Quirici a amassé au fil des 5 dernières années une foule de pensées soniques inspirées par des moments émotifs. Derrière des séquenceurs et des arpégiateurs, il s'est amusé a composé des courtes pièces de musique. Des boucles rythmiques qui épousaient la forme de ses émotions. “Time Lines” est le fruit de ces coups d'émotivité instantanés. Initialement, ces réflexions très personnelles devaient trouver refuge sur un double album qui aurait inclut en totalité la musique de Perceptual Defence. Mais après mûres introspections, Gabriele Quirici décida plutôt de scinder l'album en deux parties. Le CD 1, intitulé Personal Time, serait très introspectif, alors que le CD 2 offrirait la possibilité à certains de ses amis musiciens de composer à travers ces boucles de rythme une musique qui leur serait plus personnelle. Le résultat est aussi étrange et éclectique que fascinant. Car au-delà des apparences de rythmes muent par des élans d'arpèges plutôt complexes, l'ombre de Perceptual Defence veille au grain sur cette incursion du synthésiste Italien dans les sculptures soniques du New Berlin School et s'assure que “Time Lines” reste sous le giron des œuvres à saveurs sombres et expérimentales de Perceptual Defence.
Des lignes de synthé chantant comme des baleines interstellaires accueillent le fragile rythme de "Dreaming Time" dont la course des arpèges dessine un lent mouvement de va et vient. Ce mouvement ascendant devient plus fluide, moins statique, échappant même des ombres, certaines plus limpides, qui palpitent d'une façon plus libertine sous un ciel bariolé de lignes musicales devenues maintenant plus sibyllines. "Time Travelers" dissipe ces nuances entre les chants des synthés avec un rythme violent qui volète comme les ailes d'un goéland pris dans la tourmente des vents du Pacifique. Des vents qui parfois mugissent avec de sombres élans métallisés, déstabilisant la course des arpèges qui se démènent frénétiquement dans un agile ballet statique. Toujours dans une membrane de ritournelle rythmique stationnaire, la pièce-titre offre une approche plus fluide où deux lignes de rythmes harmoniques, l'une au débit très accéléré et l'autre à la démarche plus dandinante, entrecroisent leurs airs minimalistes sous les brises d'un synthé aux agressifs solos torsadés. Malgré la vélocité des arpèges et le charme de leurs cadences parfois déstabilisantes, les rythmes qui creusent pourtant un écart entre l'approche très ambiosphérique de Gabriele Quirici et le modèle de rythmes séquencés de la Berlin School restent somme toute assez ambiant. Peu importe les formes, sauf pour le superbe "Meditative Times" dont le décor sonique rappelle celui de Software dans Electronic Universe. Ici le rythme fini par imploser avec des ions qui palpitent en tout sens, tambourinant une cadence plutôt abstraite qui éveille les tapements des pieds. On croirait définitivement entendre un titre égaré dans les voutes de Software. C'est très bon, comme "Hypnotic Lines" qui adopte aussi cette approche ambio-cosmique avec des ions qui se suivent à la queuleuleu, ajustant leurs battements papillonnés dans de splendides corridors remplis de poussières d'étoiles. "Walking Time" offre un rythme plus délicat, toujours aussi harmonique, avec des arpèges qui sautillent dans un enchevêtrement de lignes de synthé bourrées de pépiements, de boucles rythmiques, de brume cosmique et de voix éthérées. La finale pousse "Walking Time" dans des corridors plus psychotroniques avec des arpèges rageurs. "Child Time" est une délicate berceuse électronique avec des ions qui sculptent d'amples oscillations, échappant au passage d'autres ions qui tentent de suivre le pas. Le mouvement est aussi onirique que délicat avec de délicates structures de rythmes ambiants entrecroisés qui se lovent les uns les autres dans un beau voile mélancolique. C'est très beau! Plus on avance dans la section Personal Time et plus Perceptual Defence offre des douceurs. Même avec ses séquences qui balbutient dans une approche un peu plus saccadée, le rythme de "The Circular Sound (Healing Time)" projette une enveloppante aura de sérénité. Les ions font contraste avec les lentes larmes de synthé qui emmitouflent un débit, très musical d'ailleurs, qui cherche constamment à déborder. Composé par un après-midi de grande tristesse le jour suivant le décès de Oophoi (Gianluigi Gasparetti), "Saluto ad una persona importante (Sad Time) " offre une structure sans rythme et méditative qui sied bien les ambiances du moment.
Qui se ressemble s'assemble! Cela ne peut pas être plus vrai que sur le 2ième CD de “Time Lines”, Friends Time Lines, où la musique de Gabriele Quirici trouve preneur auprès des audaces de ses amis. Disons que c'est assez éclectique et qu'il faut être curieux. Nous sommes résolument dans les terres de la MÉ ambiante et abstraite de Perceptual Defence. Composé avec Syndromeda, la tempête d'oscillations qui pousse "Inner Space Time" aux confins d'un cosmos peu accueillant est dans la même veine que les tempêtes cosmiques de Fear of the Emptiness Space. Je ne connais pas la musique de Waveman (John Valk) mais j'ai bien aimé l'ambigüité de la structure de rythme ambiant de "Friends Time" qui déroule sa série d'arpèges dans un canevas de rythmes parasitaires et dans des nappes cathédralesques. C'est plein de carillons et le mouvement de séquences en arrière-plan qui hante l'oreille est très beau. Une belle surprise, alors que le rythme lourd et stationnaire, trappé dans des nappes de synthé et des hurlements de guitare, de "Metaphysical Time" va écorcher des oreilles frileuses. Les miennes ont souffert! Et ça ne se replace pas avec "Ricochet Time Lines" et ses multiples oscillations qui ondulent dans un lourd canevas ambiant orné de tonalités très expérimentales. J'aime bien par contre les furieuses boucles oscillatrices de "Subway Time to Castro Pretorio Station" qui sculptent vraiment le parcours d'un train dans un paysage électronique très bariolée. "Silence Time" est le plus beau moment de cet album où Alluste nous amène littéralement dans les terres du vieux Berlin School. C'est beau et très poétique , comme "Child Time", et l'empreinte d'Alluste est omniprésente. Le rythme est délicat, magnétique et suit une belle tangente hypnotique avec des ombres complices sous un beau ciel cosmique électronique. "Cosmic Time", avec Pharamond, est plus audacieux. Après une intro très ambiosphérique qui est nouée dans des ondes grésillantes et des chants de flûte, les séquences s'échappent en de vives pulsations qui bouffent leurs ombres, créant une structure de rythme affamée et indisciplinée qui finalement converge en un beau Berlin School qui est trop court. "Rainy Time" offre une autre structure de rythme lourd et noir qui emprisonne sa fureur dans des longs corridors ambiants. Les oscillations roulent contre les couches de synthé qui valsent à contrecourant. Le titre mérite à être connu afin d'y apprécier toutes ses nuances. C'est du Brückner! Donc ça mérite que l'on jette une oreille attentive car la musique est toujours en mode évolutive et ça fini avec de belles ondulations aux parfums tant océanique qu'ésotérique. "Reflection Time" cache son rythme lent et pensif, comme la marche d'un penseur, dans un torrent de souffles noirs aux ombres torsadées très patibulaires. J'aime l'écho des claquettes qui donne une profondeur envoûtante au rythme. La voix d'Antara Annamarie Borg porte les ambiances sombres et quasiment apocalyptiques de "Moments Frail" hors des limites de “Time Lines”, concluant ainsi un album très polyvalent où les moments pensifs de Gabriele Quirici ont vu le jour sonique derrière de belles figures de séquences et d'arpèges.
Lorsque l'on regarde cela de plus près, “Time Lines” est une œuvre colossale à la mesure des inspirations de Gabriele Quirici. Contrairement à l'enveloppe sonique de son projet Perceptual Defence, le synthésiste Italien développe ici une série de rythmes, pour la plupart ambiant, qui s'adaptent à toutes formes d'écoutes. Les approches du New Berlin School et du Vintage fusionnent dans des enveloppes tant éthérées que cosmiques, alliant du Software à du Schulze sans renier Tangerine Dream, je pense ici aux collaborations de REWO et Pharamond. Donc, il y a de tout pour tous les goûts et les quelques longueurs passent assez bien si on veut vraiment plonger dans les sphères expérimentales de Perceptual Defence. Il y a de très beaux moments dans cet album qui est une véritable démystification de l'arpégiateur.

note       Publiée le mercredi 4 mars 2015

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