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Alio Die | Parallel Worlds › Elusive Metaphor

cd • 7 titres • 53:04 min

  • 1Unspoken Shapes 11:44
  • 2The Dispersed Expectance 9:35
  • 3Wordless Arcanum 4:27
  • 4Dissolved Heaven 10:10
  • 5Fragile Imagery 6:04
  • 6Where We Are Not 4:17
  • 7Roundabout Mirages 6:00

informations

Composé et enregistré entre 2011 et 2014 à Lunigiana, Italie et Athenes, Grece.

On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le lien suivant: http://aliodie.bandcamp.com/album/elusive-metaphor

line up

Bakis Sirros (Synthesizer analogues et modulaires [Doepfer A100, Euro, Serge, Buchla, String Machines, VCS3, OB-8], AS Integrator, Metalbox/CGS Modulars, Tape Echoes, Tone Generator, CV Generator et CV Modifier) Stefano Musso (Drones & Loops,Zither,Treatments,Field recordings) India Czajkowska (Effets de voix sur Unspoken Shapes)

chronique

C'est avec la musique de Bakis Sirros que j'ai commencé à apprécier le genre ambiant très sombre. Pourquoi? Parce que le musicien Grec est très intelligent. Il transcende le genre en ajouter des éléments soniques tel que des souffles organiques et des bruits industriels qui font nuances et contrastes dans un décor musical où l'angoisse, la paranoïa se cache dans les moindres battements. “Elusive Metaphor” est la 2ième collaboration entre Alio Die et Parallel Worlds. Et contrairement aux sombres structures de Circo Divino, l'énigmatique tandem de l'ambiant métallurgique offre un album aux étranges arômes poétiques où l'ambiant sombre erre toujours dans des corridors aux bruits insolites, mais aussi dans de beaux paysages soniques un brin plus éthéré avec de discrets tempos qui sont modulés dans les ombres des ambiances.
Les vents chantent avec toutes leurs colories apocalyptiques en ouverture de "Unspoken Shapes". Des drones vocaux, des murmures et des bruissements invitent ces vents à prendre d'autres teintes alors que les premiers battements s'éparpillent dans une structure de rythme ambiant en mutation. L'évolution est lente et est ornée d'une foule de bruits organiques, recouvrant nos tympans d'un immense linceul ambiosonique. Les détails font la différence. La voix de India Czajkowska s'élève d'entre les obscurités, émoussant les ambiances qui subitement libèrent un délicat rythme spectral. Nous sommes dans les terres de Circo Divino avec ce rythme ambiant qui palpite de ses pulsations sourdes et qui irradie de ses arpèges limpides dont les tintements font contraste avec les sombres drones torsadés et les chants très éthérés de India Czajkowska. La métamorphose se prolonge alors que le rythme de "Unspoken Shapes" étonne avec une vigueur insoupçonnée. Les tintements brillent comme des coups sur une enclume de verre et le fluide débit laisse entendre les ossements d'une créature rampante qui dévale les cimes à en perdre ses os. Le tout fait contrepoids aux laconiques pulsations et aux sombres ambiances qui maintiennent "Unspoken Shapes" dans son élément psybient noir et introspectif. Le terme de psybient se prête tout à fait à cette dernière œuvre du duo Alio Die et Parallel Worlds où les rythmes mous sont engloutis dans une intense flore ambiosonique. "The Dispersed Expectance" présente aussi une longue intro ambiante avec des sombres ombres de synthé modulaire qui flotte sur les murmures et gazouillis d'une faune organique, parfois animale et souvent électronique. Ces éléments fusionnent leurs charmes troublant alors que certains d'entre eux s'échappent afin de forger un rythme abstrait. Un rythme que l'on devine et qui peu à peu s'installe avec des pulsations dont le débit symétrique sert de lit à une étonnante faune éclectique dont la symbiose des éléments en place fini par forger un étrange hymne hallucinogène. Sauf que "The Dispersed Expectance" a autre chose à offrir! Une finale hallucinante où les ombres des pulsations prennent une autre teinte et s'écoulent comme dans un compte-gouttes percé alors que la faune bruiteuse aux coloris multi sonique engouffre ce rythme dans un savoureux tintamarre ambiant. "Wordless Arcanum" se détache un peu des deux premières structures en offrant un tempo accéléré. On dirait des ventouses qui cherchent à manger tellement les battements sont vifs, affamés. Rapides et toujours inassouvis, ces battements sont aussi tempétueux que la faune sonique qui les harcèlent. Étrange et fascinant, ce titre trouve son attrait dans son enveloppe évanescente. On ne rêve pas lorsque nos oreilles croisent les pépiements des oiseaux qui charment l'ouverture de "Dissolved Heaven" dont les réminiscences de la pièce-titre de Circo Divino nous titillent l'écoute. Les lignes de synthé, même les drones de Alio Die, sont diaphanes et on peut même entendre des accords solitaires qui irradient une réconfortante chaleur ambiante. Des coups de sabots tracent la randonnée solitaire d'un cowboy dans une plaine où une flopée de tonalités aussi organiques qu'hétéroclites sont en symbiose avec les couleurs d'un ciel sonique dont les radiations écarlates agitent le mouvement de grosses cloches. J'ai comme la vague impression d'entendre du Wollo dans un environnement sombre. "Fragile Imagery" est un beau titre ambiant, orné de cliquetis organiques, qui est très près des territoires méditatifs de Steve Roach avec de belles lignes de synthé qui échappent des filets de voix spectrales, alors que "Where We Are Not" est un suave down-tempo construit avec de sourdes pulsations qui palpitent dans un glauque univers industriel. "Roundabout Mirages" conclut cette 2ième collaboration Alio Die et Parallel Worlds avec une structure ambiante et sombre où les chevrotements des riffs et des cerceaux soniques tracent un délicat rythme finement hachuré. Un rythme ambiant qui étend ses saccades dans un séduisant univers organique où les jacassements incessant des insectes irradient des moments d'angoisse que des lignes de synthé, très musicales, enferment encore dans un univers rempli des parfums de Steve Roach.
Malgré une faune sonique rempli de mille richesses, le monde de Parallel Worlds reste toujours aussi fermé. Libérée en seulement une édition de 300 CD, l'approche méditative gothique de “Elusive Metaphor” respire la séduction, même si résolument elle s'adresse à un auditoire restreint. Alio Die et Parallel Worlds ont réussi ce pari de ne pas se répéter dans un genre qui offre peu de possibilités de fuir la redondance, à moins d'oser. De transcender les frontières qui délimitent l'effroi de la poésie. Et c'est tout le charme de “Elusive Metaphor”. Le duo réussit à merveille à combiner les deux extrêmes pour sculpter les chemins d'un territoire qui a encore tant à offrir. C'est beau, bien fait et absolument envoûtant. tant entre les deux oreilles qu'entre les quatre murs.

note       Publiée le mercredi 4 mars 2015

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