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Batalj › Batalj (7")

vinyle 7" • 8 titres • 9:31 min

  • Face A
  • 1Aborted Triplets1:29
  • 2Slug Guts0:52
  • 3I Believe in Global Warming0:36
  • 4Gaga This1:42
  • Face B
  • 5Snail Satan0:45
  • 6Mega Calzone1:14
  • 7Pommes Fritzl0:41
  • 8Airline Food2:12

informations

Enregistré en 2011 par Felix-Florian Tödtloff, mixé par Bastian Hagedorn. Masterisé par Shelby Cinca.

Vinyle 7" 45 tours, pressé à cinq-cents exemplaires. Pochette par Tralalafat.org. Co-production Et Mon Cul C'Est Du Tofu/Twintoe Records.

chronique

Attendez ! Ce n’est pas une question d’hygiène… C’est une expérience. De la génétique qui part en vrille. Cette peau, je veux dire… Ils ont dû trafiquer le code, d’accord, faire mumuse avec l’ADN. Ça donne ce truc mi-tumeurs mi-sébum mi croûtes, totalement dégueulasse, sur toute la surface visible de l’épiderme – oui : je cite trois moitié, le protocole induit qu’on subdivise les proportions, ça donne des comptes ainsi bizarres. Un échantillon trop grand mais bien délimité dans son carré de pustules : pores suppurants, prurit qui s’impose et se transpose, se transmet à l’œil qui s’y pose, s’inscrit sur la couche externe. Ou alors c’est un accident ; le nuage de Tcherno, après tout, s’il s’est arrêté en Lorraine – sympa ou bien discipliné, de nous épargner la contamination – rien ne nous dit qu’il ait évité Berlin. D’ailleurs ils doivent être dans les âges, à peu près, ceux là, pour s’être mangé la bouffée. Et puis – message ou pas, et rien ne prouve qu’ils s’en revendiquent, d’un quelconque – ce n’est pas pour rien, quand un groupe joue sur scène avec une chèvre en bois décapitée qui chie une canette d’Heineken. En bois oui, plutôt qu’une vraie chèvre en chèvre – je les soupçonne de toute façon d’être carrément vegan et ni-dieu-ni-maître alors hein, les histoires de caprins-émissaires… Bon, ou alors c’est encore une mutation, la bestiole.

Ah, aussi, tout de même, bonne nouvelle : au son c’est très loin d’être aussi répugnant que ce visuel dermato-pathologique. La musique de Batlaj, certes, est tout aussi dégénérée, souches altérées, anarchie moléculaire et immunologique mais… Allez savoir, ça sonne plutôt bien plus fendard que repoussant. Épuisant c’est sûr – comme disait un mec avec un appareil à la fête où on les voyait jouer : c’est bien que ce soit bref – mais bien réjouissant. Grindcore en délire, avec injections d’électronique rachetée peut-être bien dans les vieux stocks d’Allemagne de l’Est ; quelque chose d’aussi luxueux. Une véritable performance physique de la chanteuse/manipulatrice de clavier, aussi, qu’on voit tendre les muscles de son cou avec technique et embardées, yoyo entre suraigus déchirés et grondements plein-abdomen – le guitariste lui vomit ses contrepoints ; visuellement c’est un poil moins impressionnant mais question dynamique, ça hystérise encore l'ensemble le cran plus loin, le colle et l'arrache. C’est le bordel. C’est l’idée. C’est évidemment brisé au petit poil, les cassures et tournants en épingle négociés à l’infime fraction de millimètre. Chaos technique. Avec cette puissance créatrice profondément précoce et ahurie du genre-racine – le grind, on le répète, ça ne fait aucun doute – qui n’oublie pas que "n’importe quoi" veut dire au fond, aussi, "tout est permis", sans besoin d’en rester aux blagues sur les nichons ou aux teintes métales – les jeux de mots douteux sur un Autrichien qui séquestre et fout enceinte sa fille vingt-quatre ans durant dans sa cave et les noms de pizzas hyperbolisées font tout aussi bien l'affaire, le lit du débordement.

D’ailleurs : cette musique est rose, à corolles d’un rouge plus vif et sensible, douloureux, autours des éruptions ; elle entretient ce rapport avec la fameuse pochette pousse-à-la-gerbe : une sorte de démangeaison passée dans le spectre chromatique. Et pour parfaire la panique et la confusion des signaux, des et du sens, des réponses chimiques et cognitives – l’ongle salvateur, ce serait la touche "play", qui en même temps diffuserait, ferait circuler les germes dans le tissu. Et puis si ça se trouve, cet accès de violents pustules, c’est peut être dû simplement à la bouffe dans les avions, après tout - une sorte d'allergie à ces mixtures pourtant sans goût d'excipients et conservateurs, colorants, anti-oxygènes. (Bienvenus dans un monde sans frontière…). Après tout il faudra bien que ces bourgeons crachent leurs jus avant que ça cicatrise. Ça fera un bien passager mais indéniable. Pourquoi se refuser ce bien être sous prétexte qu'on y laisse quelques écailles et squames de toute façon infectées ?

note       Publiée le mardi 3 février 2015

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    elles peuvent pas remonter beaucoup plus vu que je refuse d'avouer que je ne fais plus du 31 comme quand j'avais 17 ans. generalement c'est le jean qui finit pas perdre, a la longue. Tant que ca me cree pas de probleme secondaire genre prurit sus-montré... tout va bien.

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
    avatar

    Pour le coup c'est vrai que l'enchaînement de celui-là avec la cassette (également éponyme) passe très bien - ça reste en dessous de la demie-heure en tout, hein. Je tâche d'en causer vite, de celle-là... (Et je répète : en live c'est effectivement bien délirant mais c'est très bien qu'ils fassent bref, pour le coup. Je pense que ça évite quelques explosions de têtes façon Mars Attacks dans la salle/le squat/la cave/l'arrière cuisine du kébab).

    (EDIT : Ah donc, je note : "ce groupe = remontage de boules", pour toi... ? OK, hum. Et oui, j'aurais pu mettre "international" en nationalité. J'étais pas sûr, c'est pas évident à déterminer. La ch... vocaliste/clavierbruiteuse a un nom aussi peu suédois que teuton, d'ailleurs, on notera en passant. Je crois qu'ils disent "européens", euh. (Pas au sens DIJ et encore moins Dernière Volonté ou des gens comme ça, je gagerais facilement, cependant)).

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    et encore une fois toute la limite des drapeaux, ils sont tous suedois mais effectivement installés a berlin entre 2 tournées; mais ils s'en branlent certainement; bref tout ca pour dire que dans ces genres musicaux c'est bien dur de trouver des groupes dans nos (vos) terres australes qui arrivent a la cheville de ca. je ne citerai personne, j'ai pas envie que les crameted bones marris regurgitent un truc a la vue du nom d'une ville de l'est. et puis 5 boules

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    j'aime bien sur format court perso (c'est encore plus court quand il faut retourner la galette). Et je trouve que ca passe mieux au casque que dans mon souvenir en support physique.

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    Procrastin Envoyez un message privé àProcrastin

    Bien fun mais beaucoup trop court!