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Summoning › Dol Guldur

cd • 8 titres • 68:44 min

  • 1Angbands Schmieden03:30
  • 2Nightshade Forests10:48
  • 3Elfstone10:51
  • 4Khazad Dúm10:57
  • 5Kôr10:59
  • 6Wyrmvater Glaurung03:05
  • 7Unto a Long Glory...09:37
  • 8Over Old Hills08:57

informations

Enregistré et mixé au Tonstudio Hoernix par Georg Hrauda (octobre 1996).

Paroles par Peter Kubik et J.R.R. Tolkien.

line up

Protector (AT) (guitare, claviers, voix), Silenius (basse, claviers, voix)

chronique

Je vais encore être obligé de raconter une histoire, voire deux. Vers l'âge de dix/douze ans je fus happé par l'univers de Tolkien via "Les livres dont vous êtes le héros". Pourquoi ? Parce que dans la collection "Défis Fantastiques" il y avait une référence au Seigneur des Anneaux dans le laïus présentant la série. T'sais, juste le titre m'a attiré, c'est con, mais ensuite ce sont ces trois mots uniques qui ont uni ma psyché a un moment clé de la vie, celui où l'on se rend compte que des Mordor poussent dans tous les coins, mais que des Galadriel ou des Aragorn sont là aussi, si on sait taper à la bonne porte de la bonne auberge, genre "Poney Fringant". J'étais tellement imprégné des Terres du Milieu que je me suis envoyé la totale derrière, Silmarillion, Bilbo, ces poèmes de Tom Bombadil tellement mal traduits, Les contes et légendes inachevées et même des thèses sur le mec, des recueils d'articles, etc., enfin, le fan quoi. J'étais tellement imbibé qu'à un certain moment j'ai voulu voir en Tolkien une espèce de prophète de temps tellement anciens qu'ils avaient été oubliés par tous sauf lui, l'anglais d'Oxford, le philologue écolo. Je voyais cet oubli réparé par la cartographie (je refaisais la tectonique des plaques pour figurer la Moria dans les Alpes et la Comté dans le Bugey, c'est pas facile...), mais aussi par la linguistique, par la puissance du romanesque et de l'épique. Je crois que les mecs derrière Summoning ont dû forcément passer par au moins une de ces étapes... Obsédés par le J.R.R., nos autrichiens fleurons du label Napalm ont comme qui dirait recréé leur Tolkien. Comment ? En le black metallisant, et en mettant plein de synthés. Beaucoup, beaucoup de synthés, type trompettes, violons, piano, instruments à vents, orgues, chœurs, sifflotements, tout y passe, donc faudra vous y faire pour aimer... Ce fut longtemps rebutant pour moi, la liaison glaire d'orc et trompettes triomphantes. Et synthétiques. Mais après des heures passées le nez dans des RPG comme Baldur's Gate ou Might and Magic VI, j'ai enfoui dans mon inconscient un réel feeling avec l'alliage improbable du plastic et du fer, du sang froid de Smaug et du warg trop pixellisé. Leurs albums sont donc comme des guides Michelin de notre chère Terre qui êtes au Milieu, que votre nom soit sanctifié, ténébreuse, pleine de clochettes et de flutiaux : après Lugburz et Minas Morgul, nous voilà à Dol Guldur, une des tours de Sauron, celui qui se prend la pâtée dans le dernier épisode des films de Jackson pour les plus novices d'entre vous. La visite des caves et des tourelles de Dol Guldur se fera au rythme incantatoire d'une voix très raclée comme on l'écoute habituellement dans le black, des guitares très épiques et trémolées, beaucoup de folk mais très synthé-nineties, pleines de gros pixels, avec un casque à cornes trônant sur l'écran hénaurme du meuble "multimédia", au coin du salon. Très typé jeu de rôle, très mélodique, parfois un peu martial, comme une version rock synthétiseur de la BO de Barry Lyndon ou de Conan le Barbare, Dol Guldur saura faire vibrer la fibre du métalleux, car, tels les dieux sumériens, le pandémonium et la mythologie nordique, l'imagination monumentale du Vieux Maitre a parcouru sans cesse les sillons du hard rock, du heavy metal et du heavy psych, cf. Led Zeppelin, Black Sabbath, Cirith Ungol (facile çui là)... la liste est longue. A fortiori, les décennies métalliques suivantes resteront fidèles au créateur de ce monde complètement dingue. Summoning, planté comme une tour de Barad-dûr dans le flanc de cette tradition restera un des meilleurs ré-inventeurs de ce monde et du black dit "symphonique" ou "atmosphérique", navigant en père peinard aux frontières du kitsch en l'irriguant de folk, de vision cinématographique et de souffle inspirant. Le groupe saura par la suite encore plus emprunter à d'autres ressources folk et étoffer son propos, tout en gardant cette alliage metal / mélodies poignantes / lumière / obscurité. Dol Guldur restera en tout cas le disque qui a fait cartonner Summoning, et restera aussi, j'imagine, un disque tenant au cœur des admirateurs de Protector et Silenius. Il irritera les mâles alpha ridant des harley et s'envoyant des doses massives de rock sudiste, et il sera une curiosité de plus en plus addictive pour le fan de Tolkien - ce qui est mon cas, au bout du compte, et, au bout de multiples essais et écoutes, force est de constater que j'ai envie de me réécouter cette musique qui me parut parfois irritante, mais toujours fascinante. Et de plus en plus attachante, au final.

note       Publiée le mardi 20 janvier 2015

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    nicola Envoyez un message privé ànicola

    Stronghold ? Mais il est est excellent, homme de peu de foi !

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    Demonaz Vikernes Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes

    Quand j'écoute Summoning, c'est toujours mon coffret avec les 3 premiers albums, et au fil des écoutes j'ai fini par apprécier ce Dol Guldur même s'il n'égale pas son prédécesseur. Je me demande si je ne devrais pas redonner une chance à la suite également, mais j'ai vraiment un très mauvais souvenir de Stronghold...

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    stickgrozeil Envoyez un message privé àstickgrozeil

    De tous les albums du groupe, c'est vraiment celui-ci qui me fait partir au quart de tour. Allez, je pars dézinguer du Nazgul.

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    stickgrozeil Envoyez un message privé àstickgrozeil

    Mon préféré de Summoning, parfait de bout en bout, kitsch à souhait, des guitares plutôt en retrait, une voix de gargouille décatie, des compositions longues comme un jour sans pain. Parfait pour se replonger dans les règles de jeu d'un Warhammer, mon jeu favori à l'époque...

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    Rikkit Envoyez un message privé àRikkit

    Y a un coté kitsch-flippant-psyché dans les sonorités et les couleurs qu’il évoque ce disque qui rappelle fortement les propres dessins de Tolkien, presque hippie-chelou, genre Tom Bombadil qui raconte sa vie et parle à sa gonzesse en poèmes lysergiques-défoncés.

    Mon préféré après LMHSYF quoique parfaitement différent !

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